17° Histoire
amis, pour le prier de hâter ïa marché,
Ce partage de sèntimens , cette variation
de nouvelles , fat caule qu'il ne marcha,
que lentement & au petit pas.
Quand la nuit fut fort avancée , ceux
qui ha'iilbient Dion se iaifîrent des portts
de la ville , pour l'empêcher d'y entrer.
Dans ce moment Nypsius, bien^ averti de
tout ce qui le pailbit dans Syracuse, fait sor-
tir de la Citadelle sessoldatsen plus grand
nombre, & encore plus déterminés qu'au-
paravant. Ils achèvent d'abbatre la mu-
raille qui les enfermoit, courent par tou-
te la ville , & la saccagent. Ce n'éîoit
par tout que meurtre & que sang répan-
du. Peu s'amusoient au pillage : on ne
pensoit qu'à tout ruiner & à tout détrui-
re. Il iembîoit que le fils de Denys que
son pere avoit lailîé dans la Citadelle , ré-
duit au désespoir , & plein d'une haine
envenimée contre les Syracusains , vou-
loit comme enterrer la Tyrannie sous
les ruines de la ville. Pour prévenir le
secours de Dion , ils eurent recours à la
plus promte des désolations & des ruines,
qui cil: le feu > brûlant de leurs propres
mains avec des torches & des ssambeaux
de paille allumée tous les endroits où ils
pou voient atteindre , & lançant sur les
autres des dards enssammés. Les Syracu-
sains qui fuioient pour éviter les flammes,
ctoient égorgés dans les rues ; & ceux
qui, pour éviter l'épée meurtrière , le
retiroient dans les mailbns , en étoient
chassés par les ssammes. Car il y avoit
amis, pour le prier de hâter ïa marché,
Ce partage de sèntimens , cette variation
de nouvelles , fat caule qu'il ne marcha,
que lentement & au petit pas.
Quand la nuit fut fort avancée , ceux
qui ha'iilbient Dion se iaifîrent des portts
de la ville , pour l'empêcher d'y entrer.
Dans ce moment Nypsius, bien^ averti de
tout ce qui le pailbit dans Syracuse, fait sor-
tir de la Citadelle sessoldatsen plus grand
nombre, & encore plus déterminés qu'au-
paravant. Ils achèvent d'abbatre la mu-
raille qui les enfermoit, courent par tou-
te la ville , & la saccagent. Ce n'éîoit
par tout que meurtre & que sang répan-
du. Peu s'amusoient au pillage : on ne
pensoit qu'à tout ruiner & à tout détrui-
re. Il iembîoit que le fils de Denys que
son pere avoit lailîé dans la Citadelle , ré-
duit au désespoir , & plein d'une haine
envenimée contre les Syracusains , vou-
loit comme enterrer la Tyrannie sous
les ruines de la ville. Pour prévenir le
secours de Dion , ils eurent recours à la
plus promte des désolations & des ruines,
qui cil: le feu > brûlant de leurs propres
mains avec des torches & des ssambeaux
de paille allumée tous les endroits où ils
pou voient atteindre , & lançant sur les
autres des dards enssammés. Les Syracu-
sains qui fuioient pour éviter les flammes,
ctoient égorgés dans les rues ; & ceux
qui, pour éviter l'épée meurtrière , le
retiroient dans les mailbns , en étoient
chassés par les ssammes. Car il y avoit