S7<5 ' Histoire
là petite troupe arrétoit par tout l'enne-
mi, & lui faiioit têce.
Un jeune Spartiate , nommé Isadas,
se distingua particulièrement dans cette
journée. Il étoit très - beau de visage ,
parfaitement bien fait , d'une taille a-
vantageuse , & dans la sseur de l'âge.
Il étoit sans armes & sans habits , le
corps tout reluisant d'huile , & tenoit
d'une main une pique, & de l'autre u-
ne épée. En cet état il s'élance impé-
tueusement hors de sa maison , & fen-
dant la presse des Spartiates qui com-
battoient , il se jette sur les ennemis ,
porte par tout des coups mortels , &
renverse à ses piés tout ce qui s'oppo-
se à lui , sans recevoir lui-même aucu-
ne blessure, soit que les ennemis fussent
effraiés d'un û étonnant spedacle, soit,
dit Plutarque , que les dieux prilîént
plaisir à le préserver à cause de sa gran-
de valeur. On dit, qu'après le combat,
les Ephores lui décernèrent une cou-
ronne pour honorer ses exploits : mais
qu'ensuite ils le condamnèrent à une a-
^'mmende de mille dragmes, pour avoir oié
s'exposer sans armes à un si grand dan-
ger,
Epaminondas, aiant manqué son coup,
& prévoiant que les Arcadiens ne man-
queraient pas d'accourir au secours de
Sparte , & ne voulant pas les avoir en
même-tems sur les bras avec toutes les
forces de Lacédémone, retourna en di-
ligence à Tégée. Les Lacédémoniens
là petite troupe arrétoit par tout l'enne-
mi, & lui faiioit têce.
Un jeune Spartiate , nommé Isadas,
se distingua particulièrement dans cette
journée. Il étoit très - beau de visage ,
parfaitement bien fait , d'une taille a-
vantageuse , & dans la sseur de l'âge.
Il étoit sans armes & sans habits , le
corps tout reluisant d'huile , & tenoit
d'une main une pique, & de l'autre u-
ne épée. En cet état il s'élance impé-
tueusement hors de sa maison , & fen-
dant la presse des Spartiates qui com-
battoient , il se jette sur les ennemis ,
porte par tout des coups mortels , &
renverse à ses piés tout ce qui s'oppo-
se à lui , sans recevoir lui-même aucu-
ne blessure, soit que les ennemis fussent
effraiés d'un û étonnant spedacle, soit,
dit Plutarque , que les dieux prilîént
plaisir à le préserver à cause de sa gran-
de valeur. On dit, qu'après le combat,
les Ephores lui décernèrent une cou-
ronne pour honorer ses exploits : mais
qu'ensuite ils le condamnèrent à une a-
^'mmende de mille dragmes, pour avoir oié
s'exposer sans armes à un si grand dan-
ger,
Epaminondas, aiant manqué son coup,
& prévoiant que les Arcadiens ne man-
queraient pas d'accourir au secours de
Sparte , & ne voulant pas les avoir en
même-tems sur les bras avec toutes les
forces de Lacédémone, retourna en di-
ligence à Tégée. Les Lacédémoniens