Rollin, Charles: Histoire Ancienne Des Egyptiens, Des Carthaginois, Des Assyriens, Des Babyloniens, Des Mèdes Et Des Perses, Des Macedoniens, des Grecs (Band 6) (Amsterdam, 1734)

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plus de peine, parce que ne pouvant fe
conduire, ils étoient emportés dans des
goussres , qu'ils n'évitoient qu'en aban-
donnant leurs sardeaux. Cependant les
monceaux de hardes ssotant çà & là,
en saisoient tomber plusieurs : & comme
chacun tâchoit de reprendre ce qui lui
appartenoit, ils le causoient plus d'em-
barras les uns aux autres , que ne leur
en causoit le sseuve. Le Roi avoit beau
crier qu'on sauvât seulement les armes,
& qu'il rendroit tout îe resce, on n'en-
tendoit ni son conseil, ni ses ordres, tant
.on faisoit de bruit, & tant le tumulte é-
îoit grand. Ensin ils passerent par l'en-
droit où le gué étoit plus aisé, & l'eau
moins impétueuse j & l'on ne trouva à
dire en tout qu'ui^peu de bagage.
, ÏI est certain que cette Armée pouvoit
être taillée en pièces, s'il y eût eu quel-
qu'un qui eût osé vaincre ; c'ess: - à - dire
qui eût osé apporter la moindre résistan-
ce à leur paiTage. Mais Mazée ,'qui
pouvoit les défaire aisément , s'il fût
iùrvenu lorsqu'ils passoient la rivière en
désordre ,y n'arriva qu'après qu'ils se fu-
rent-mis en bataille. Un pareil bonheur
avoit toujours accompagné ce Prince jus-
ques-ià, & lorsqu'il traversa leGranique
à la vue de tant de milliers d'hommes de
cheval & de pié qui l'attendoient sur le
rivage, & lorsque dans les rochers dé la
Cilicie il trouva ouverts & sans défen-
fe des défilés , où un petit nombre de
Troupes pouvoit l'arrêter tout court.
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