Rollin, Charles: Histoire Ancienne Des Egyptiens, Des Carthaginois, Des Assyriens, Des Babyloniens, Des Mèdes Et Des Perses, Des Macedoniens, des Grecs (Band 6) (Amsterdam, 1734)

D'A L E X ANDRE.
oubliant les bornes érroites de Ton do-
maine paternel, après qu'il s'est étendu
au loin -, qu'il a subjugué,non-seulement
les Perses, mais les Ba&riens & les In-
diens 5 qu'il a entassé Roiaumes sur Roiau-
mes : il se trouve encore i. l'étroit , &
déterminé à forcer, s'il le peut, les bar-
rières de la nature, il songe à chercher
un nouveau Monde , & ne craint point
de sacrifier des millions d'hommes ou à
son ambition, ou à sa curiofité. On dit *
qu'Alexandre, iorsqu'il ouït dire au Phi-
losophe Anaxarque qu'il y avoit une infi-
nité de M ondes, pleura du desespoir qu'il
conçut de ne parvenir jamais à les con-
quérir tous , puisqu'il n'en avoit pas en-
core conquis un seul. Sénéque f a-t-il
tort de comparer ces prétendus Héros,
qui ne se sont rendus illustres que par le
malheur des Peuples, à un incendie &à
un déluge qui ravagent & détruisent tout, '
ou à des bêtes féroces qui ne vivent que
de sang & de carnage ?
Mais lai.Tbns cette première considé-
ration, qui nous représente les Conqué-
rans comme des sséaux que la colère de
Dieu
eœcitas mentium, & tanta initiorum suorum obJi-
vio. Ule modo ignobilis anguli non line controversia
Bominus, dete&o fine terrarum, per suum rcditu-
lus orbem, tristis eft. Sente. Epist. 94. 119.
* Alexandro pe&us iusatiabilelaudis, qui Anaxar-
eho... innumerabiles Mundosesse referenti ; tieume,
inquit, miserum, quod ne unoquidem adhuc potitus
lum! Angsista homini possessio gloa'ia:fuit,qiiaîDeorum
omnium domicilio suftecit. iral. Max. Ub. 8. cap. 14.
î Exitio gentium clari, non minores fuere peftes
raortalium, quàm inundatio .. quàm CPnssagraùe,