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Hoffmann, Henri [Hrsg.]; Mannheim, Charles [Hrsg.]; Castellani, Alessandro [Bearb.]
Catalogue des objets d'art antiques du Moyen-Âge et de la Renaissance: dépendant de la succession Alessandro Castellani et dont la vente aura lieu à Rome, Palais Castellani ... du lundi 17 mars au jeudi 10 avril 1884 — Paris: Imprimerie de l'art, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.57162#0018
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X

ALESSANDRO CASTELLANI

et il n’avait réellement à cœur, comme son père, que d’être tenu
pour un homme de goût: il fêtait jusqu’à la moelle. Aussi son
savoir revêtait-il toujours les formes les plus élégantes dont on
retrouvait la trace, semblable à une sorte de signature essen-
tiellement personnelle, dans les moindres aussi bien que dans les
plus splendides collections formées par ses constantes et infati-
gables poursuites dans toutes les branches du vaste domaine de la
Curiosité.
Patriote ardent aux convictions demeurées inébranlables, il
connut de bonne heure l’exil, mais l’exil à Naples. Il avait perdu
son père et employa sa part d’héritage à collectionner sur la plus
vaste échelle; bientôt il réussit à former dans son exil doré un
véritable Musée au milieu duquel il vivait, recevant avec une
exquise courtoisie les savants, les amateurs, les artistes de tous
pays empressés à le visiter, et leur faisant avec autant de tact
que d’érudition sans pédanterie, les honneurs de ses marbres, de
ses bronzes, de ses tableaux, de ses ivoires, de ses émaux, de
ses majoliques, de ses étoffes précieuses.
Cette situation en quelque sorte unique, née de son seul
mérite, grandit encore lorsqu’il put se réinstaller à Rome ; son
palais y devint un lieu de pèlerinage où avaient soin d’aller
faire leurs dévotions, non seulement tous les fidèles de l’antiquité
et de la Renaissance, mais aussi tous ceux qui voulaient paraître
en faire partie ; ces importuns ne recevaient pas un moins aimable
accueil et toujours se retiraient convaincus que leur très fin, très
spirituel et très clairvoyant hôte les avait pris au sérieux.
Ce palais de la Via Poli qui aurait droit, tout comme le Palais
Brignole Sale De Ferrari, de Gênes, au titre de Pala^o Rosso,
vous disait l’érudit, aussitôt que vous aviez passé le seuil.
Dès l'entrée, des inscriptions, des fragments antiques encastrés
dans les murs et le long de l’escalier.
Tout le monde antique revivait chez Alessandro Castellani.
Quelques vitrines en vue étaient seules accessibles à tous ; les
armoires, les innombrables tiroirs soigneusement fermés ne s’ou-
 
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