m LES CINQ^ ORDRES D'ARCHITECTURE
Outre ces membres il y a encore les ceintures ou listels qui se mettent
lëuls au pied des Colonnes , ou avec unTondin: Vitruve dit que
ces ceintures sont faites comme les ourlets qu'on fait au bas des jupes
des femmes, & des longues vestes; il les nomme Apophiges. Il faut,
ajouter à toutes ces parties qui sont de forme ronde, les Tables quar-
rées qui les portent & qui sont,asse's épaisses, que Vitruve appelle
Plinthes, c'est-à-dire briques.
Or si l'on examine toutes ces choses, on trouvera que non seule-
ment les membres des Bazes, mais encore les autres parties des Ordres
n'ont point été faites par hazard, mais avec beaucoup de raison, en
imitant les ouvrages de la nature, ou les choses artificielles, qui en
ont donné l'idée à leurs Inventeurs.
Quant aux Chapiteaux, ils ont beaucoup de raport avec les Bazes,
parce que ces parties siipérieures, principalement dans l'Ordre Toscan
& dans le Dorique, ont de hauteur Iç demi Diamètre de la Colonne,
à l'Jonique le tiers, & au Corinthien sélon Vitruve un Module. Dans
tous les Ordres la partie supérieure du Chapiteau imite certaines peti-
tes tables,que les Anciens nommoientAbaques,qui est un mot dont
nous nous servirons toujours. Il y a encore les Oves 8c plusieurs autres
ornemens imités des parties des plantes, & d'autres choies naturelles,
qui sont plats & quarrés en tout sens. Ces membres sont devenus
membres des Colonnes, & s'appliquent diversement aux Colonnes
de taille plus massive, dont les chapiteaux sont plus bas, & à celles qui
sont plus allignées, dont on fait les chapiteaux plus hauts pour leur
faire avoir plus de grâce ; Mais cela suffit pour donner une idée gé-
nérale , puisque nous parlerons ailleurs de toutes ces choses plus
amplement.
CHAPITRE III.
Des Entabkmens qui font pofês fur les Colonnes, des Frontons è*
Toits , des Pie dési aux & SoubaJJèmens des Edisices,
AYant à traiter des Ornemens dont on accompagne les Colonnes,
il est à propos d'avertir d'abord en général avant que d'entrer
dans le particulier, qu'il faut prendre garde que dans les parties des
Edifices, qui d'elles-mêmes seront belles & sumsamment ornées, si on
les enrichit dornemens qui ne leur conviennent pas, bien loin d'en
augmenter leur beauté, ils les rendront difformes.
De sorte que l'Architecte doit bien penser à la juste dispositionde
ses Ornemens j pour les placer dans les parties de l'Edifice ausquelles
ils conviennent; par exemple la face principale a l'imitation du corps
humain, doit être plus ornée que les côtés, & le derrière moins que
le
Outre ces membres il y a encore les ceintures ou listels qui se mettent
lëuls au pied des Colonnes , ou avec unTondin: Vitruve dit que
ces ceintures sont faites comme les ourlets qu'on fait au bas des jupes
des femmes, & des longues vestes; il les nomme Apophiges. Il faut,
ajouter à toutes ces parties qui sont de forme ronde, les Tables quar-
rées qui les portent & qui sont,asse's épaisses, que Vitruve appelle
Plinthes, c'est-à-dire briques.
Or si l'on examine toutes ces choses, on trouvera que non seule-
ment les membres des Bazes, mais encore les autres parties des Ordres
n'ont point été faites par hazard, mais avec beaucoup de raison, en
imitant les ouvrages de la nature, ou les choses artificielles, qui en
ont donné l'idée à leurs Inventeurs.
Quant aux Chapiteaux, ils ont beaucoup de raport avec les Bazes,
parce que ces parties siipérieures, principalement dans l'Ordre Toscan
& dans le Dorique, ont de hauteur Iç demi Diamètre de la Colonne,
à l'Jonique le tiers, & au Corinthien sélon Vitruve un Module. Dans
tous les Ordres la partie supérieure du Chapiteau imite certaines peti-
tes tables,que les Anciens nommoientAbaques,qui est un mot dont
nous nous servirons toujours. Il y a encore les Oves 8c plusieurs autres
ornemens imités des parties des plantes, & d'autres choies naturelles,
qui sont plats & quarrés en tout sens. Ces membres sont devenus
membres des Colonnes, & s'appliquent diversement aux Colonnes
de taille plus massive, dont les chapiteaux sont plus bas, & à celles qui
sont plus allignées, dont on fait les chapiteaux plus hauts pour leur
faire avoir plus de grâce ; Mais cela suffit pour donner une idée gé-
nérale , puisque nous parlerons ailleurs de toutes ces choses plus
amplement.
CHAPITRE III.
Des Entabkmens qui font pofês fur les Colonnes, des Frontons è*
Toits , des Pie dési aux & SoubaJJèmens des Edisices,
AYant à traiter des Ornemens dont on accompagne les Colonnes,
il est à propos d'avertir d'abord en général avant que d'entrer
dans le particulier, qu'il faut prendre garde que dans les parties des
Edifices, qui d'elles-mêmes seront belles & sumsamment ornées, si on
les enrichit dornemens qui ne leur conviennent pas, bien loin d'en
augmenter leur beauté, ils les rendront difformes.
De sorte que l'Architecte doit bien penser à la juste dispositionde
ses Ornemens j pour les placer dans les parties de l'Edifice ausquelles
ils conviennent; par exemple la face principale a l'imitation du corps
humain, doit être plus ornée que les côtés, & le derrière moins que
le