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https://doi.org/10.11588/diglit.1677#0140
V
ïres
DE VINCENT SCAMOZZI. Chap. III.
113
loin d'en
le reste;ce qui est une chose que les Anciens ont observée dans leurs
ouvrages.
Pour marquer d'abord ce qu'il y a à considérer en général, lorsque
l'on met en œuvre les Ordres dans les Edifices sacrés , suivant le
sentiment de Vitruve, c'est qu'il faut les rendre plus masîïfs que dans
les autres ouvrages ; celase trouve observé dans la plupart des Temples
antiques de Rome & d'ailleurs: car dans les Théâtres, les Amphi-
théâtres , les Thermes, les Arcs de Triomphe, les Septizones, les
Ordres sont moins massifs. En effet, il semble, comme dit Vitrtive,
que la majesté convient aux Temples,& que ce qui donne de l'agré-
ment, lied mieux aux autres Edifices,qui peuvent recevoir leurs Or-
nemens, pourveu qu'ils soient à propos sélon leurs genres j nous en
avons parlé ailleurs suffisâmment.
Lors que l'Architecte voudra placer ses Ornemens, il doit prendre
garde à la distin&ion du genre de l'Edifice, & à ne les point mêler
avec confusion, les mettant à propos,eu égard à la qualité de l'Edi-
fice , & au besoin qu'ils en ont ; parce qu'il est évident que tous les
mêmes Ordres ne conviennent pas à tous les Edifices : aum les mêmes
Ornemens ne s'employent pas à tous les Ordres, parce qu'ils doivent
être différens dans les Edifices sacrés & dans lés profanes, dans les
publics, & dans les particuliers.
On ne doit point aum" mettre les Ornemens avec trop de profu-
sion, ni les ménager avec trop de reserve : & ils seront d'autant plus
estimés, qu'ils seront mis avec plus de jugement & de discrétion; &
sur tout avec une exacte proportionnant dans leurs parties que dans
leurs plus petits membres: parce qu'en effet les Ornemens dont on se
sert dans les Edifices, sont comme les bijoux dont les Dames se parent
qu'il n'est pas à propos démettre sur des parties qui sont belles d'elles-
mêmes , comme le visage & le sein, où l'on ne met jamais de perles
ni de pierreries.
Iî faut ausïi avoir égard à la matière dont les Edifices doivent être
faits, & elle doit être employée sélon la qualité des parties ; parce
que lors qu'il se trouve des pierres d'une nature plus grossiére & moins
délicate , il en faut faire les ornemens les plus maslfs, & les membres
les plus sîmples : mais quand les pierres sont belles & fines comme tes
Isbiennes & les beaux marbres, on y doit tailler des ornemens & des
membres plus délicats. Desorte que l'on observera, comme nous avons
èk ailleurs, que la destination & l'employ de la matière, réponde à la
beauté de la forme des Edifices avec ordre & grâce, sélon les lieux où
ils doivent servir.
L'Architrave, la Frise & la Corniche étant des parties misès au lieu
le plus considérable, & les plus exposées à la vue, ont été appellées
par cette raison Ornemens, & Entablemens à eause de leur situation.
Ces parties doivent être ornées sélon leur elpéce , à proportion des
Cjia-
ïres
DE VINCENT SCAMOZZI. Chap. III.
113
loin d'en
le reste;ce qui est une chose que les Anciens ont observée dans leurs
ouvrages.
Pour marquer d'abord ce qu'il y a à considérer en général, lorsque
l'on met en œuvre les Ordres dans les Edifices sacrés , suivant le
sentiment de Vitruve, c'est qu'il faut les rendre plus masîïfs que dans
les autres ouvrages ; celase trouve observé dans la plupart des Temples
antiques de Rome & d'ailleurs: car dans les Théâtres, les Amphi-
théâtres , les Thermes, les Arcs de Triomphe, les Septizones, les
Ordres sont moins massifs. En effet, il semble, comme dit Vitrtive,
que la majesté convient aux Temples,& que ce qui donne de l'agré-
ment, lied mieux aux autres Edifices,qui peuvent recevoir leurs Or-
nemens, pourveu qu'ils soient à propos sélon leurs genres j nous en
avons parlé ailleurs suffisâmment.
Lors que l'Architecte voudra placer ses Ornemens, il doit prendre
garde à la distin&ion du genre de l'Edifice, & à ne les point mêler
avec confusion, les mettant à propos,eu égard à la qualité de l'Edi-
fice , & au besoin qu'ils en ont ; parce qu'il est évident que tous les
mêmes Ordres ne conviennent pas à tous les Edifices : aum les mêmes
Ornemens ne s'employent pas à tous les Ordres, parce qu'ils doivent
être différens dans les Edifices sacrés & dans lés profanes, dans les
publics, & dans les particuliers.
On ne doit point aum" mettre les Ornemens avec trop de profu-
sion, ni les ménager avec trop de reserve : & ils seront d'autant plus
estimés, qu'ils seront mis avec plus de jugement & de discrétion; &
sur tout avec une exacte proportionnant dans leurs parties que dans
leurs plus petits membres: parce qu'en effet les Ornemens dont on se
sert dans les Edifices, sont comme les bijoux dont les Dames se parent
qu'il n'est pas à propos démettre sur des parties qui sont belles d'elles-
mêmes , comme le visage & le sein, où l'on ne met jamais de perles
ni de pierreries.
Iî faut ausïi avoir égard à la matière dont les Edifices doivent être
faits, & elle doit être employée sélon la qualité des parties ; parce
que lors qu'il se trouve des pierres d'une nature plus grossiére & moins
délicate , il en faut faire les ornemens les plus maslfs, & les membres
les plus sîmples : mais quand les pierres sont belles & fines comme tes
Isbiennes & les beaux marbres, on y doit tailler des ornemens & des
membres plus délicats. Desorte que l'on observera, comme nous avons
èk ailleurs, que la destination & l'employ de la matière, réponde à la
beauté de la forme des Edifices avec ordre & grâce, sélon les lieux où
ils doivent servir.
L'Architrave, la Frise & la Corniche étant des parties misès au lieu
le plus considérable, & les plus exposées à la vue, ont été appellées
par cette raison Ornemens, & Entablemens à eause de leur situation.
Ces parties doivent être ornées sélon leur elpéce , à proportion des
Cjia-