que les profils de ces deux éntablemens, le Dorique, & le Ionique, se trouvent à
la Planche XÏT. Les Amateurs distingueront aisément les différences qu' il y a entre
ceux qui ont été exécutés réellement, & les deiTeins qt* il en a donnés lui-même
dans son premier livre. L'étude de ces sortes de distin&ions peut en divers cas ser-
vir de règle à un Architecte éclairé, & judicieux, pour s'écarter, quand il le faut,
de la scrupuleuse observation des préceptes, qui sont susceptibles de modifications,
pourvu que cela-se fa/Te à propos, & que le bon goût serve de règle. Tous les
prosils des autres parties de ce bâtiment sont précisement les mêmes que ceux que
notre Auteur a publiés dans ses œuvres imprimées. Ainfî je n'ai pas crû devoir
les desslner en grand, pour ne pas multiplier les êtres sans necesïïté.
Les fenêtres du sécond étage ont 4 pieds de largeur, & de hauteur 8 pieds & de-
mi, c'efl: à dire, les deux quarrés & le huitième de leur largeur. Néanmoins Palla-
dio dans ses œuvres ne leur a destiné que 8 pieds. Si l'on veut résséchir avec at-
tention sur ces changemens qui se trouvent entre les règles 8c les proportions exécu-
tées, on se sentira porté à croire que notre incomparable artiste n'en a agi ainsî
que pour former, 8c, pour ainsi dire, <-réer un tout ensemble* dont les parties fus-
sent liées entr*elles d'une manière proportionée. Effectivement, les fenêtres du pre-
mier étage, étant ouvertes entre des colonnes Doriques, devaient être d'une propor-
tion qui répondit au soiide & au massif de cet Ordre *, Se il sallait au contraire que
les fenêtres du sécond fusTent d' une proportion analogue à im Ordre aussi gay &
ausïi dégagé que l'est le Ionique. Cette conjedure, fondée sur les principes mêmes
de l'Auteur, ne permet pas de chercher la source de ces altérations ou changemens
dans T autodté presqu' arbîtrarie que., même de ce temps-îà, s'arrogeaient ks entre-
preneurs de bâtimens. Outre les raisons que nous venons d'alléguer, on sçait posi.
tivement que Palladio fit construire, sous ses yeux , une grande partie de cet édifi-
ce . Or quel moyen de présumer qu* avec V extrême consédération qu' il avait pour
son généreux Mécène, Je Comte Chiericato, il se fût reposé sur des gens ignorans,
ou du moins peu instruits, de l'exécution <Tun ouvrage de pareille importance?
Pour embellir encor davantage la façade de ce superbe maison, on a placé des sta-
tues & des vases sur la dernière corniche. Quoique ces omemens ne sokat pas dans
les deiîeins de l'Auteur., je n'ai pas laîiîé de les deïîiner. J'ai dit qu'une bonne
partie de cet édifice fut bâtie du vivant de Palladio. Le reste n'a été achevé que
long temps après sa mort , & seulement sur la fin de siècle paiîé. On en confia le
soin à un Maître maçon, qui n'avait ni conuaiiTance de 1* Architecture, ni Ja moin-
dre idée du goût de notre Auteur. Ce défaut de lumières le fit tomber dans plu*
sseurs fautes grosiières, qu'on appercait dans la partie nouvellement construite, 8c
G
la Planche XÏT. Les Amateurs distingueront aisément les différences qu' il y a entre
ceux qui ont été exécutés réellement, & les deiTeins qt* il en a donnés lui-même
dans son premier livre. L'étude de ces sortes de distin&ions peut en divers cas ser-
vir de règle à un Architecte éclairé, & judicieux, pour s'écarter, quand il le faut,
de la scrupuleuse observation des préceptes, qui sont susceptibles de modifications,
pourvu que cela-se fa/Te à propos, & que le bon goût serve de règle. Tous les
prosils des autres parties de ce bâtiment sont précisement les mêmes que ceux que
notre Auteur a publiés dans ses œuvres imprimées. Ainfî je n'ai pas crû devoir
les desslner en grand, pour ne pas multiplier les êtres sans necesïïté.
Les fenêtres du sécond étage ont 4 pieds de largeur, & de hauteur 8 pieds & de-
mi, c'efl: à dire, les deux quarrés & le huitième de leur largeur. Néanmoins Palla-
dio dans ses œuvres ne leur a destiné que 8 pieds. Si l'on veut résséchir avec at-
tention sur ces changemens qui se trouvent entre les règles 8c les proportions exécu-
tées, on se sentira porté à croire que notre incomparable artiste n'en a agi ainsî
que pour former, 8c, pour ainsi dire, <-réer un tout ensemble* dont les parties fus-
sent liées entr*elles d'une manière proportionée. Effectivement, les fenêtres du pre-
mier étage, étant ouvertes entre des colonnes Doriques, devaient être d'une propor-
tion qui répondit au soiide & au massif de cet Ordre *, Se il sallait au contraire que
les fenêtres du sécond fusTent d' une proportion analogue à im Ordre aussi gay &
ausïi dégagé que l'est le Ionique. Cette conjedure, fondée sur les principes mêmes
de l'Auteur, ne permet pas de chercher la source de ces altérations ou changemens
dans T autodté presqu' arbîtrarie que., même de ce temps-îà, s'arrogeaient ks entre-
preneurs de bâtimens. Outre les raisons que nous venons d'alléguer, on sçait posi.
tivement que Palladio fit construire, sous ses yeux , une grande partie de cet édifi-
ce . Or quel moyen de présumer qu* avec V extrême consédération qu' il avait pour
son généreux Mécène, Je Comte Chiericato, il se fût reposé sur des gens ignorans,
ou du moins peu instruits, de l'exécution <Tun ouvrage de pareille importance?
Pour embellir encor davantage la façade de ce superbe maison, on a placé des sta-
tues & des vases sur la dernière corniche. Quoique ces omemens ne sokat pas dans
les deiîeins de l'Auteur., je n'ai pas laîiîé de les deïîiner. J'ai dit qu'une bonne
partie de cet édifice fut bâtie du vivant de Palladio. Le reste n'a été achevé que
long temps après sa mort , & seulement sur la fin de siècle paiîé. On en confia le
soin à un Maître maçon, qui n'avait ni conuaiiTance de 1* Architecture, ni Ja moin-
dre idée du goût de notre Auteur. Ce défaut de lumières le fit tomber dans plu*
sseurs fautes grosiières, qu'on appercait dans la partie nouvellement construite, 8c
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