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qu'on doit remarquer comme les malheureux fruits du caprice & de rignorance*■
Sans entrer là-dessïis dans un grand détail, je me contenterai d'observet les princi-
paux chan^emens, qu'on ne peut voir sans être pénétré de douleur & saist d'indL
gnâtion. h La porte principale est cintrée, au lieu que dans les desseins de Palla,
dio elle était quarrée. II. Le plat-sond des Galeries elt incliné en portion d'arc,
tandis qu'on avait le modèle de celui qui existait au temps de Palladio, & qui
était droit & à cempartiméns. Enfin les quatre portes de la Sale haute sont déco-
rées dans le goût du Borromini, & Ç\ fort chargées, qu'il n'y a pas long-temps
qu'un Architecte étranger, peu connailTeur sons doute -de la manière de Palladio j
sut un jour entier à en mesurer & à en dediner une seule.
Voila ce que j'ai crû devoir dire sur la symmétrie d'un bâtiment digne d'ad-
miration. A la deseription que j'en ai faite le plus clairement qu'il m'a été poîïi-
ble, j* ai ajouté, outre la sincerîté, quelques vérités qui y ont rapport. Ces dé-
tails pourront servir à caractèriser encore mieux le génie de notre grand Architecte.
Pour moij je .suis persuadé que cet ouvrage est si bien entendu, qu'il suffit seul
pour faire connaître combien Palladio peïTeêî»**! ies principes solides, qui sont là
base ôc le sondement de notre art.
Je ne sçaurais m'empêcher de relever ici, en paîTant, un reproche que quelques
personnes font à notre Auteur. Us prétendent que dans la distribution des parties
de ce bâtiment, il a trop donné au fauste & à la magnificence, & qu'il n'a pas
eu assez; d' égard aux commodités de ceux qui devaient l'habiter. On se convaincra
aisément de la futilité de cette objection, si on fait réssexion à deux choses, sça-
voir aux mœurs du sicelé où travaillait Palladio, & à la grandeur d'arne du Com-
te Vaîère Chiericati, qui, dans ses actions? a toujours fait voir autant de som~
ptuosité que de noblesse. Les hommes de ce temps-là ne demandaient, dans leurs
habitations, qu'un certain nombre de pièces propres à leurs besoinsi & ces besoins
n'étaient pas multiptiés à l'infini, comme ils le sont de nos jours. Et à l'égard
du sécond chef, il efi: indubitable que Palladio, dont l'imagination était remplie
des plus brillantes idées, voulut se conformer au caractère magnanime de son géné-
reux bienfaiteur, & décorer cet édifice de ces parties nobles & raajestueuses, qui
composent l'ouvrage les plus accompli & le plus magnifique qu' on puisse inventer
pour un Gentilhomme particulier.
TLiATlCUE X. Vlan.
TL^lSlCHE XL Façade.
TLjTNCHE XïL Coupe» P A* Arcni'trave> T<nte, 8c Corniche de l'Ordre Doriq^'
) B. Architrave, Frise, & Corniche de l'Ordre Ionique.
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qu'on doit remarquer comme les malheureux fruits du caprice & de rignorance*■
Sans entrer là-dessïis dans un grand détail, je me contenterai d'observet les princi-
paux chan^emens, qu'on ne peut voir sans être pénétré de douleur & saist d'indL
gnâtion. h La porte principale est cintrée, au lieu que dans les desseins de Palla,
dio elle était quarrée. II. Le plat-sond des Galeries elt incliné en portion d'arc,
tandis qu'on avait le modèle de celui qui existait au temps de Palladio, & qui
était droit & à cempartiméns. Enfin les quatre portes de la Sale haute sont déco-
rées dans le goût du Borromini, & Ç\ fort chargées, qu'il n'y a pas long-temps
qu'un Architecte étranger, peu connailTeur sons doute -de la manière de Palladio j
sut un jour entier à en mesurer & à en dediner une seule.
Voila ce que j'ai crû devoir dire sur la symmétrie d'un bâtiment digne d'ad-
miration. A la deseription que j'en ai faite le plus clairement qu'il m'a été poîïi-
ble, j* ai ajouté, outre la sincerîté, quelques vérités qui y ont rapport. Ces dé-
tails pourront servir à caractèriser encore mieux le génie de notre grand Architecte.
Pour moij je .suis persuadé que cet ouvrage est si bien entendu, qu'il suffit seul
pour faire connaître combien Palladio peïTeêî»**! ies principes solides, qui sont là
base ôc le sondement de notre art.
Je ne sçaurais m'empêcher de relever ici, en paîTant, un reproche que quelques
personnes font à notre Auteur. Us prétendent que dans la distribution des parties
de ce bâtiment, il a trop donné au fauste & à la magnificence, & qu'il n'a pas
eu assez; d' égard aux commodités de ceux qui devaient l'habiter. On se convaincra
aisément de la futilité de cette objection, si on fait réssexion à deux choses, sça-
voir aux mœurs du sicelé où travaillait Palladio, & à la grandeur d'arne du Com-
te Vaîère Chiericati, qui, dans ses actions? a toujours fait voir autant de som~
ptuosité que de noblesse. Les hommes de ce temps-là ne demandaient, dans leurs
habitations, qu'un certain nombre de pièces propres à leurs besoinsi & ces besoins
n'étaient pas multiptiés à l'infini, comme ils le sont de nos jours. Et à l'égard
du sécond chef, il efi: indubitable que Palladio, dont l'imagination était remplie
des plus brillantes idées, voulut se conformer au caractère magnanime de son géné-
reux bienfaiteur, & décorer cet édifice de ces parties nobles & raajestueuses, qui
composent l'ouvrage les plus accompli & le plus magnifique qu' on puisse inventer
pour un Gentilhomme particulier.
TLiATlCUE X. Vlan.
TL^lSlCHE XL Façade.
TLjTNCHE XïL Coupe» P A* Arcni'trave> T<nte, 8c Corniche de l'Ordre Doriq^'
) B. Architrave, Frise, & Corniche de l'Ordre Ionique.
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