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ste, sert à faire voir que notre incomparable Maître fut obligé de conserver des
morceaux déjà existans, c'esl la partie du Periityle, que nous voyons exécutée, Se
qui forme un angle aigu dans l'intérieur de la Cour. Il n'a pas pu l'élever du
côté opposé G, parceque cet éspace de terrein devait servir à consiante des appar-
tenons absolument nécessaires aux commodités de la maison. Or 1' aire étant ainfi
dislribuée, il n'y avait plus moyen de faire des loges sernblables à celles du côté
opposé. Le terrein manquait de largeur, ôc il n'était pas poiTible de lui en donnes
davantage, à cause de la riie qui le bornait. Il esl donc très-naturel & très-raison-
nable de conclure de ce que nous venons de dire, que notre Architecte n'a pas
jugé a propos de présenter aux yeux du public un plan, où il voyait tant d'irré-
gularités, aux quelles il ne pouvait pas remédier, forcé, comme il était , de laislei;
subsister une bonne partie de ce qui était déjà exislant.
L'engagement que j'ai pris de publier dans cette collection les ouvrages de Palla-
dio comme ils ont été exécutés, m'oblige de donner le plan de cette maison tel qu*
après l'examen le plus exact, j'ai reconnu qu'il était effectivement. Par là j'ai
cru observer les loix de cette rigoureuie prëcisïon, que doit se preserire tout hom-
me, qui, dans la viie de contribuer à l'avancement des beaux arts, entreprend de
faire le recueil & V hisloire des productions d* autrui. Il me sembîe, que V Archite-
cte N. N. a pensé disféremment : content de toucher légèrement les irrégularités que
nous venons de rapporter, il a voulu , dans le dessein qu'il donna de ce bâtiment,
en altérer & changer les mesures à son gré, pour le rendre plus régulier, & pour
diminuer la peine que la viie de ces défauts aurait causée aux véritables Connaisfeurs.
Une entrée élégante, ornée de colonnes, un nombre suffisant de chambres, une
partie de la cour décorée de deux loges, l'une au dessus de l'autre; un éscalier ai-
sé & commode, mais un peu difficile à trouver; une grande sale ornée de slucs,
avec un plat-fand de menuiserie artistement travaillé; une suite de chambres au
même étage, à celui d'au dessus de petits appartçmens très-commodes; voila ce qui
compose ce superbe maison.
Tlancbe îS La &Ça(k esl décorée de deux Ordres d'Architecture, Ôc surmontée d'
un attique. te premier de ces Ordres esl Ionique Se le sécond Corin-
thien. Les colonnes de l'Ionique, qui porse^ilir un soeîe, ont p diamètres de hau-
teur, & l'entablement esl de deux pouces -de plus que le cinquième des colonnes.
Les Corinthiennes du sécond Ordre sont moins hautes d'un huitième que celles du
premier. Leur proportion eiVcte 9 diamètres & demi, & l'entablement a le cin-
quième des colonnes. Pour plus grand ornement on a sormé la corniche avec des
niodillons à deux sasees. J'en ai dessiné la moulure, & j'y ai joint l'architrave
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ste, sert à faire voir que notre incomparable Maître fut obligé de conserver des
morceaux déjà existans, c'esl la partie du Periityle, que nous voyons exécutée, Se
qui forme un angle aigu dans l'intérieur de la Cour. Il n'a pas pu l'élever du
côté opposé G, parceque cet éspace de terrein devait servir à consiante des appar-
tenons absolument nécessaires aux commodités de la maison. Or 1' aire étant ainfi
dislribuée, il n'y avait plus moyen de faire des loges sernblables à celles du côté
opposé. Le terrein manquait de largeur, ôc il n'était pas poiTible de lui en donnes
davantage, à cause de la riie qui le bornait. Il esl donc très-naturel & très-raison-
nable de conclure de ce que nous venons de dire, que notre Architecte n'a pas
jugé a propos de présenter aux yeux du public un plan, où il voyait tant d'irré-
gularités, aux quelles il ne pouvait pas remédier, forcé, comme il était , de laislei;
subsister une bonne partie de ce qui était déjà exislant.
L'engagement que j'ai pris de publier dans cette collection les ouvrages de Palla-
dio comme ils ont été exécutés, m'oblige de donner le plan de cette maison tel qu*
après l'examen le plus exact, j'ai reconnu qu'il était effectivement. Par là j'ai
cru observer les loix de cette rigoureuie prëcisïon, que doit se preserire tout hom-
me, qui, dans la viie de contribuer à l'avancement des beaux arts, entreprend de
faire le recueil & V hisloire des productions d* autrui. Il me sembîe, que V Archite-
cte N. N. a pensé disféremment : content de toucher légèrement les irrégularités que
nous venons de rapporter, il a voulu , dans le dessein qu'il donna de ce bâtiment,
en altérer & changer les mesures à son gré, pour le rendre plus régulier, & pour
diminuer la peine que la viie de ces défauts aurait causée aux véritables Connaisfeurs.
Une entrée élégante, ornée de colonnes, un nombre suffisant de chambres, une
partie de la cour décorée de deux loges, l'une au dessus de l'autre; un éscalier ai-
sé & commode, mais un peu difficile à trouver; une grande sale ornée de slucs,
avec un plat-fand de menuiserie artistement travaillé; une suite de chambres au
même étage, à celui d'au dessus de petits appartçmens très-commodes; voila ce qui
compose ce superbe maison.
Tlancbe îS La &Ça(k esl décorée de deux Ordres d'Architecture, Ôc surmontée d'
un attique. te premier de ces Ordres esl Ionique Se le sécond Corin-
thien. Les colonnes de l'Ionique, qui porse^ilir un soeîe, ont p diamètres de hau-
teur, & l'entablement esl de deux pouces -de plus que le cinquième des colonnes.
Les Corinthiennes du sécond Ordre sont moins hautes d'un huitième que celles du
premier. Leur proportion eiVcte 9 diamètres & demi, & l'entablement a le cin-
quième des colonnes. Pour plus grand ornement on a sormé la corniche avec des
niodillons à deux sasees. J'en ai dessiné la moulure, & j'y ai joint l'architrave
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