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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0086
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îa cour. J'ai même forrné deux petits escaliers en limace. Il n'a pas èié possible
de les placer ailleurs, à cause du demi cercle que fait la cour, & parccque les
chambres voisines sont quàrrées. On peut d'ailleurs aiïurer que ces eTcaliers étaient
presque nécessaires, pour dégager les hauts appartenons, surtout les petites chambres.
On ne sçaurait nier que ce bâtiment, s'il était entièrement achevé, ne fût un
ouvrage magnifique & d'une composition fort élégante. Malgré cela, je pense qu'
un Architecte judicieux & accoutumé à diseerner Ja vérité, hésitera à croire la tra-
dition qui Tattribue à Palladio. 11 y a trop de choses qui s'accordent mal avec
les préceptes & les maximes de ce grand homme. Je ne me ssatte certainement pas
d'avoir ou l'autorité ou les lumières nécessaires pour porter là deiïus un jugement
decisif. Je me borne à proposer mes doutes, toujours prêt à adopter l'opinion con-
traire ? dès qu'on m'en fera voir la vérité, ou même la simple vraisemblance.
Le moyen en efïct d' attribuer à Palladio ces appuis de fenêtres ou balcons qui
portent en saillie au delà nud du mur, Se qui sont soutenus par de grandes conso-
ies, tels qu'on les voit dans la façade? Les ConnailTeurs qui sçavent combien cet
habile Archite&e était attentif à donner à ses ouvrages toute la solidité possibîe,
tant réelle qu'apparente, auront peine a se persuader qu'en cette occasion il ait
oublié un usage si important, & au quel il était û fort attaché. D'ailleurs les
piédsstaux des colonnes Composites sont beaucoup plus hauts qu'il ne permet de les
faire. Selon les principes de Palladio, c'est le tiers de la colonne qui doit être la
hauteur des piédestaux de cet Ordre: par conséquent dans le cas présent elle serait
de o pieds, U pouces. Or elle est de ir pieds, ï pouce trois quarts. Outre cela,
cette balustrade menaçante & qu'on ne sçaurait regarder sans frayeur, placée sur h
saillie des corniches de l'Ordre Corinthien, qui , comme on le voit dans la coupe,
lègne le long de l'enceinte de'îa cour, est elle conforme au goût judicieux de no-
tre Auteur ? Les colonnes du même Ordre qui ont $ pouces Se demi au delà de 10
diamètres de hauteur, sont-elles dans la proportion qu'il leur donnait/ Enfin il y
a des gens qui aceusent Palladio d'avoir fait généralment ses escaliers d'une peti-
teiïe qui ss accorde mal avec la magnificence qui domine dans les autres parties de
ses ouvrages. Il est vrai que cette aceusation est mal fondée Se qu' ils sont tous d*
une grandeur sufrlsanteî mais s'il était l'Auteur du bâtiment dont nous parlons,
il serait difficile de le laver de ce reproche. Les deux escaliers principaux qui sont
en limace, Se qui du rez-de-<hau{lée vont à la sale, n'ont que 2 pieds, 9 pouces
de largeur-, ce qui certainement ne répond ni à la grandeur du bâtiment ni à la
magnificence des parties qui le composent. On pourrait pourtant répliquer à cela
que, dans la partie qui ri'est pas exécutée Se vis-à-vis ce petit éseaiier, l'Auteuc
s1 était
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îa cour. J'ai même forrné deux petits escaliers en limace. Il n'a pas èié possible
de les placer ailleurs, à cause du demi cercle que fait la cour, & parccque les
chambres voisines sont quàrrées. On peut d'ailleurs aiïurer que ces eTcaliers étaient
presque nécessaires, pour dégager les hauts appartenons, surtout les petites chambres.
On ne sçaurait nier que ce bâtiment, s'il était entièrement achevé, ne fût un
ouvrage magnifique & d'une composition fort élégante. Malgré cela, je pense qu'
un Architecte judicieux & accoutumé à diseerner Ja vérité, hésitera à croire la tra-
dition qui Tattribue à Palladio. 11 y a trop de choses qui s'accordent mal avec
les préceptes & les maximes de ce grand homme. Je ne me ssatte certainement pas
d'avoir ou l'autorité ou les lumières nécessaires pour porter là deiïus un jugement
decisif. Je me borne à proposer mes doutes, toujours prêt à adopter l'opinion con-
traire ? dès qu'on m'en fera voir la vérité, ou même la simple vraisemblance.
Le moyen en efïct d' attribuer à Palladio ces appuis de fenêtres ou balcons qui
portent en saillie au delà nud du mur, Se qui sont soutenus par de grandes conso-
ies, tels qu'on les voit dans la façade? Les ConnailTeurs qui sçavent combien cet
habile Archite&e était attentif à donner à ses ouvrages toute la solidité possibîe,
tant réelle qu'apparente, auront peine a se persuader qu'en cette occasion il ait
oublié un usage si important, & au quel il était û fort attaché. D'ailleurs les
piédsstaux des colonnes Composites sont beaucoup plus hauts qu'il ne permet de les
faire. Selon les principes de Palladio, c'est le tiers de la colonne qui doit être la
hauteur des piédestaux de cet Ordre: par conséquent dans le cas présent elle serait
de o pieds, U pouces. Or elle est de ir pieds, ï pouce trois quarts. Outre cela,
cette balustrade menaçante & qu'on ne sçaurait regarder sans frayeur, placée sur h
saillie des corniches de l'Ordre Corinthien, qui , comme on le voit dans la coupe,
lègne le long de l'enceinte de'îa cour, est elle conforme au goût judicieux de no-
tre Auteur ? Les colonnes du même Ordre qui ont $ pouces Se demi au delà de 10
diamètres de hauteur, sont-elles dans la proportion qu'il leur donnait/ Enfin il y
a des gens qui aceusent Palladio d'avoir fait généralment ses escaliers d'une peti-
teiïe qui ss accorde mal avec la magnificence qui domine dans les autres parties de
ses ouvrages. Il est vrai que cette aceusation est mal fondée Se qu' ils sont tous d*
une grandeur sufrlsanteî mais s'il était l'Auteur du bâtiment dont nous parlons,
il serait difficile de le laver de ce reproche. Les deux escaliers principaux qui sont
en limace, Se qui du rez-de-<hau{lée vont à la sale, n'ont que 2 pieds, 9 pouces
de largeur-, ce qui certainement ne répond ni à la grandeur du bâtiment ni à la
magnificence des parties qui le composent. On pourrait pourtant répliquer à cela
que, dans la partie qui ri'est pas exécutée Se vis-à-vis ce petit éseaiier, l'Auteuc
s1 était
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