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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0094
38- *
voix publique, soutenue' par une tradition" consiante & par la beauté même de Tou-
vrage , le lui attribue sans contestation. Je ne crois pas qu' il soit néccsTaire de m*
Vlanche ir. Se 4*. arrêter à décrire en détail toutes les parties de ce Mausolée. Le
plan & T élévation font allez comprendre la manière dont il est
construit. Je me contenterai de dire qu'à la reserve des colonnes, qui sont isolées,
tout le reste de l'ouvrage est en demi relief. La forme peu ordinaire des chapiteaux
mérite ausïî quelque réflexion. Outre que leur hauteur n' ess: que d* un seui module,
ils sont mêlés d'Ionique antique & de Corinthien , & n'ont qu'un rang de feuilles.
Je, ne me rapelle pas d'avoir jamais vu dans les bons édifices des anciens aucun
chapiteau Composite de cette éspece. Tout ce dont je me souviens c' esl que Seba-
slien Serlio, célèbre Architecte Boulonois* dans son troisième livre des antiquités
de Rome, a donné les deiîeins de divers chapiteaux composes de Corinthien & d'-
Ionique antique, parmi les quels sont ceux de la porte des Lions à Vérone, où l»*i
abaque elt courbé. Au reste, il faut observer que la hauteur de l'entablement ess:
d'une proportion qui répond presque au quatrième de la colonne, & à quelque
minutie près, V architrave, la srise Se la corniche sont partagées également.
Malgré l'élégance de cette production* malgré sa noble simplicité, sî justeraent
admirée par les vrais Connaisîeurs, il y a de severes Critiques cjui y trouvent à re-
dire. Ils blâmant l'entrecolonnement du milieu qui, étant de près de 6 diamètres
de la colonne, leur parait avoir trop de largeur pour un Ordre Composite» S'ils
faisaient réflexion que cet entrecolonnement devait contenir un tombeau de gran-
deur convenable, ils verraient qu'il n'était pas possible de l'asFujettir aux propor-
tions que Vitruve assigne aux entrecolonnemens réguliers, Se ils tomberaient d'ac-
cord que ce cas exigeait une exception à la règle générale. C'esr, une vérité incon-
testable qu'il y a des circonstances où les plus habiles Architectes ne sçauraient se
conformer exactement à toutes les loix que les maîtres ont préserites pour réduire
l'Architecture en Mêmes la raison même veut quelquefois qu'ils s'en écartent*
Cette maxime s'étend à tous les arts Se n'efl: pas particulière à celui de bâtir.
J'espere qu'au sujet de ces grands entrecolonnemens on ne trouvera pas mauvais
que je rapporte ici ce que dit le célèbre Comte François Algarotti. Voici ses pro,-
près termes (a). Tout le mond sçalt que les *./£rcbhcsses, solt par une Indussrleusc UaU
son de dlssérens carreaux de pierre, [oit par la consirutllon de quelques ans Intérieurs,
ou par d'autres heureuses inventions, sont des essaces sort larges, û" donnent par l&
aux bâtlmens une hardïejse, une légèreté & une dçllcatesse qui enchante, Ts[pus en
avons
(a) Oeuvres diverses du Comte Algarotti, Chain- chez Jean Eaptistç Pascjualï,
bellan du Roi de PruiTe, &ç, Tom. z. Venise
voix publique, soutenue' par une tradition" consiante & par la beauté même de Tou-
vrage , le lui attribue sans contestation. Je ne crois pas qu' il soit néccsTaire de m*
Vlanche ir. Se 4*. arrêter à décrire en détail toutes les parties de ce Mausolée. Le
plan & T élévation font allez comprendre la manière dont il est
construit. Je me contenterai de dire qu'à la reserve des colonnes, qui sont isolées,
tout le reste de l'ouvrage est en demi relief. La forme peu ordinaire des chapiteaux
mérite ausïî quelque réflexion. Outre que leur hauteur n' ess: que d* un seui module,
ils sont mêlés d'Ionique antique & de Corinthien , & n'ont qu'un rang de feuilles.
Je, ne me rapelle pas d'avoir jamais vu dans les bons édifices des anciens aucun
chapiteau Composite de cette éspece. Tout ce dont je me souviens c' esl que Seba-
slien Serlio, célèbre Architecte Boulonois* dans son troisième livre des antiquités
de Rome, a donné les deiîeins de divers chapiteaux composes de Corinthien & d'-
Ionique antique, parmi les quels sont ceux de la porte des Lions à Vérone, où l»*i
abaque elt courbé. Au reste, il faut observer que la hauteur de l'entablement ess:
d'une proportion qui répond presque au quatrième de la colonne, & à quelque
minutie près, V architrave, la srise Se la corniche sont partagées également.
Malgré l'élégance de cette production* malgré sa noble simplicité, sî justeraent
admirée par les vrais Connaisîeurs, il y a de severes Critiques cjui y trouvent à re-
dire. Ils blâmant l'entrecolonnement du milieu qui, étant de près de 6 diamètres
de la colonne, leur parait avoir trop de largeur pour un Ordre Composite» S'ils
faisaient réflexion que cet entrecolonnement devait contenir un tombeau de gran-
deur convenable, ils verraient qu'il n'était pas possible de l'asFujettir aux propor-
tions que Vitruve assigne aux entrecolonnemens réguliers, Se ils tomberaient d'ac-
cord que ce cas exigeait une exception à la règle générale. C'esr, une vérité incon-
testable qu'il y a des circonstances où les plus habiles Architectes ne sçauraient se
conformer exactement à toutes les loix que les maîtres ont préserites pour réduire
l'Architecture en Mêmes la raison même veut quelquefois qu'ils s'en écartent*
Cette maxime s'étend à tous les arts Se n'efl: pas particulière à celui de bâtir.
J'espere qu'au sujet de ces grands entrecolonnemens on ne trouvera pas mauvais
que je rapporte ici ce que dit le célèbre Comte François Algarotti. Voici ses pro,-
près termes (a). Tout le mond sçalt que les *./£rcbhcsses, solt par une Indussrleusc UaU
son de dlssérens carreaux de pierre, [oit par la consirutllon de quelques ans Intérieurs,
ou par d'autres heureuses inventions, sont des essaces sort larges, û" donnent par l&
aux bâtlmens une hardïejse, une légèreté & une dçllcatesse qui enchante, Ts[pus en
avons
(a) Oeuvres diverses du Comte Algarotti, Chain- chez Jean Eaptistç Pascjualï,
bellan du Roi de PruiTe, &ç, Tom. z. Venise