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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0097
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oà on n'apperçait pas le goût de Palladio; enfin les ornemens des portes sont dé
stru&ure gothique, ce qui seul suffit à faire juger qu'ils sont antérieurs à ce qui
est de l'invention de notre Architecte.
La façade est de deux Ordres, le premier Pvustique & le sécond Corinthien, avec
dès-colonnes de demi relief. La proportion de la porte est grossiere, & sa hauteur
ne va pas à une largeur & demie. Les Fenêtres de cet Ordre ont pour hauteur deux
largeurs presque moins un quatrième. Il n'est pas inutile de remarquer à ce pro-
pos que cette proportion est très-convenable à la solidité de l'Ordre Rustique.
Les colonnes du sécond Ordre sont sélon les règles, c'est à dire de 9 diamètres
& demi, & l'entablement en a le cinquième. Les fenêtres ont des balcons quii
quoiqu'en saillie, ne laisTent pas de porter sur le plain du mur. La hauteur de ces
fenêtres est justement de deux largeurs. Elles ont architrave, frise & corniche, avec
un fronton. Toutes ces parties sont très-bien entendues & d'un goût parfait.
Mais ce qui mérite une observation particulière dans cette façade, c'est la licen-
ce excéssive qu'on s* est donnée dans 1" entablement Corinthien. On l'a coupé tout
entier jusqu'au dessous du larmier de la corniche, par de petites fenêtres qui ne
servent qu'à éclairer le grenier. Une excès de cette nature révolte les architectes
les moins instmits. Cette opération est si irréguliere ôc si contraire aux loix de la
continuité'■ & de la solidité, que, quoiqu'on la trouve dans un ouvrage reconnu
pour être de Palladio, les Connaisseurs ne conseilieront jamais de l'imiter. Ce n**
est pas le seul cas où l'ignorance de ceux qui étaient chargés de l'exécution, ou
bien le goût dépravé des propriétaires, a gâté les produirions de notre grand Ar-
chitecte par les fautes les plus grossieres, & les plus opposées aux règles de la bon-
ne Architecture. C'est probablement de ces Sources infectées qu'est venue celle dont
nous parlonsi & il n'est pas possible de se figurer que Palladio, qui, tant par les
bâtimens exécutés sous sa conduite que par ses sages écrits, nous a donné les mo-
yens les plus sûrs pour s'en garantir, y soit tombé de lui même ± & que ce soit
par ses avis qu' on l'a commise .
VL^mÇEE XLIII. Vlan.
TL^CUE XUV. Façade. A. Entablement de l'Ordre Corinthien.
M 2
oà on n'apperçait pas le goût de Palladio; enfin les ornemens des portes sont dé
stru&ure gothique, ce qui seul suffit à faire juger qu'ils sont antérieurs à ce qui
est de l'invention de notre Architecte.
La façade est de deux Ordres, le premier Pvustique & le sécond Corinthien, avec
dès-colonnes de demi relief. La proportion de la porte est grossiere, & sa hauteur
ne va pas à une largeur & demie. Les Fenêtres de cet Ordre ont pour hauteur deux
largeurs presque moins un quatrième. Il n'est pas inutile de remarquer à ce pro-
pos que cette proportion est très-convenable à la solidité de l'Ordre Rustique.
Les colonnes du sécond Ordre sont sélon les règles, c'est à dire de 9 diamètres
& demi, & l'entablement en a le cinquième. Les fenêtres ont des balcons quii
quoiqu'en saillie, ne laisTent pas de porter sur le plain du mur. La hauteur de ces
fenêtres est justement de deux largeurs. Elles ont architrave, frise & corniche, avec
un fronton. Toutes ces parties sont très-bien entendues & d'un goût parfait.
Mais ce qui mérite une observation particulière dans cette façade, c'est la licen-
ce excéssive qu'on s* est donnée dans 1" entablement Corinthien. On l'a coupé tout
entier jusqu'au dessous du larmier de la corniche, par de petites fenêtres qui ne
servent qu'à éclairer le grenier. Une excès de cette nature révolte les architectes
les moins instmits. Cette opération est si irréguliere ôc si contraire aux loix de la
continuité'■ & de la solidité, que, quoiqu'on la trouve dans un ouvrage reconnu
pour être de Palladio, les Connaisseurs ne conseilieront jamais de l'imiter. Ce n**
est pas le seul cas où l'ignorance de ceux qui étaient chargés de l'exécution, ou
bien le goût dépravé des propriétaires, a gâté les produirions de notre grand Ar-
chitecte par les fautes les plus grossieres, & les plus opposées aux règles de la bon-
ne Architecture. C'est probablement de ces Sources infectées qu'est venue celle dont
nous parlonsi & il n'est pas possible de se figurer que Palladio, qui, tant par les
bâtimens exécutés sous sa conduite que par ses sages écrits, nous a donné les mo-
yens les plus sûrs pour s'en garantir, y soit tombé de lui même ± & que ce soit
par ses avis qu' on l'a commise .
VL^mÇEE XLIII. Vlan.
TL^CUE XUV. Façade. A. Entablement de l'Ordre Corinthien.
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