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https://doi.org/10.11588/diglit.30684#0080
oo
L INTERVENTION DANS LES OEUVRES
sortir de rédifice, qui n'est après tout qu’un sanctuaire1,
pour aller dans Paris, vers la nation, faire passer sous ses
yeux les symboles dc l idée républicaine. Remarquons qu’en-
tre l’art du Panthéon et celui des cortèges il établit lui-même
une étroite connexion : pour le stylobate du dôme il a prévu
et commandé une frise de cérémonies funèbres, qui devaient
etre « les Panathénées françaises ». II demande à Roland,
pour le péristyle, l’exécution en marbre de la statue de la
Loi., dont le modèle en plâtre et toile a servi dans plusieurs
« pompes2 » ; sous le péristyle ou dans les cryptes il re-
cueille les cliars ou les cénotaplies qui ont porté et qui gar-
dent, sous une forme artistique, les cendres cles grands
hommes ; en i^qd, il demancle et obtient que le Directoire
du département engagera l’Assemblée à mettre l’inaugura-
tion du Panthéon au nombre des fêtes et cérémonies dont
le Comité d'Instruction pubhque va présenter le plan pour
l’anniversaire du to août, et lui-même hâte la décoration et
la toilette définitive du monument3. En l’an II, s'il se préoc-
cupe avec le Comité de ménager tout autour une vaste place,
c’est pour fournir aux théories un lieu d évolution 4 5. L’idée
même de 1a transformation de Sainte-Geneviève fut provo-
quée, non chez Pastoret, mais chez lui°, en avril 1791, par
1. II n’était ouvert, en detiors des cérémonies publiques, qu’aux personnes
autorisées par le Directoire du département ou par l’administrateur, et celui-ci
y fil, mettre un « custode » (cf. Tuetcy, Répertoire des sources inamiscrites...,
t. VI, passim).
2. Roland le remercie de cette idce cc très belle et très noble «, et se met à
transformer son cc mannequin » en un modèle en plàtre, qui resta longtemps
sous le péristyle (Lettre de Roland, 22 avril 1793, Arch. ffat., F13 320a). Qua-
tremère dit que Roland cc avait le goût du grand et avait pensé grandement sa
figure » (Notice historique sur Roland, 1819); il v eut aussi de lui un bas-relief
de la Patrie montrant la Justice, qui faisait pendant à celui dc Lesueur, qui
nous reste.
3. Lettre au départcmcnt de Paris, 11 juillet (Arch. Nation., Fi3 333a, ire
liasse).
4. C’était aussi le dcsir du comité d’Instruction publique (Arcb. Nat., F13
325a, ire liasse).
5. C’est lui qui « proposa de métamorphoser en Panthéon l’église Sainte-
Geneviève » (Deseine, Notice historique sur lcs anciennes Académies, i8i4,
p. 178). Le rôle dc Pastoret, qui était procureur-syndic, futdonc de rendre offi-
ciellc la proposition.
L INTERVENTION DANS LES OEUVRES
sortir de rédifice, qui n'est après tout qu’un sanctuaire1,
pour aller dans Paris, vers la nation, faire passer sous ses
yeux les symboles dc l idée républicaine. Remarquons qu’en-
tre l’art du Panthéon et celui des cortèges il établit lui-même
une étroite connexion : pour le stylobate du dôme il a prévu
et commandé une frise de cérémonies funèbres, qui devaient
etre « les Panathénées françaises ». II demande à Roland,
pour le péristyle, l’exécution en marbre de la statue de la
Loi., dont le modèle en plâtre et toile a servi dans plusieurs
« pompes2 » ; sous le péristyle ou dans les cryptes il re-
cueille les cliars ou les cénotaplies qui ont porté et qui gar-
dent, sous une forme artistique, les cendres cles grands
hommes ; en i^qd, il demancle et obtient que le Directoire
du département engagera l’Assemblée à mettre l’inaugura-
tion du Panthéon au nombre des fêtes et cérémonies dont
le Comité d'Instruction pubhque va présenter le plan pour
l’anniversaire du to août, et lui-même hâte la décoration et
la toilette définitive du monument3. En l’an II, s'il se préoc-
cupe avec le Comité de ménager tout autour une vaste place,
c’est pour fournir aux théories un lieu d évolution 4 5. L’idée
même de 1a transformation de Sainte-Geneviève fut provo-
quée, non chez Pastoret, mais chez lui°, en avril 1791, par
1. II n’était ouvert, en detiors des cérémonies publiques, qu’aux personnes
autorisées par le Directoire du département ou par l’administrateur, et celui-ci
y fil, mettre un « custode » (cf. Tuetcy, Répertoire des sources inamiscrites...,
t. VI, passim).
2. Roland le remercie de cette idce cc très belle et très noble «, et se met à
transformer son cc mannequin » en un modèle en plàtre, qui resta longtemps
sous le péristyle (Lettre de Roland, 22 avril 1793, Arch. ffat., F13 320a). Qua-
tremère dit que Roland cc avait le goût du grand et avait pensé grandement sa
figure » (Notice historique sur Roland, 1819); il v eut aussi de lui un bas-relief
de la Patrie montrant la Justice, qui faisait pendant à celui dc Lesueur, qui
nous reste.
3. Lettre au départcmcnt de Paris, 11 juillet (Arch. Nation., Fi3 333a, ire
liasse).
4. C’était aussi le dcsir du comité d’Instruction publique (Arcb. Nat., F13
325a, ire liasse).
5. C’est lui qui « proposa de métamorphoser en Panthéon l’église Sainte-
Geneviève » (Deseine, Notice historique sur lcs anciennes Académies, i8i4,
p. 178). Le rôle dc Pastoret, qui était procureur-syndic, futdonc de rendre offi-
ciellc la proposition.