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PRIME PE LA SCIE

Paris dans les caves, 40 NoS, par Moloch
(Scènes pittoresques du siège de Paris),
richement coloriés au carton____ 4 50

Pour les abonnés
à la Scie.

3 »

Les Fils de Cerbère, par Moloch,
(Charges diverses sur nos aimables concierges)
20 N°s, coloriées et carton...... 3 »

LL. Exe. les Automédons, par
Moloch, avec carton,2b W\ 3 28

Souvenirs de la Commune, par
Léon Scherer, 30 N°% avec carton 3 75 >

Agonie de la Commune, par le
comte de Marcilly, avec carton,
17 Nos......................... 2 »

Les Douze signes du Zodiaque,
par Nérac, 12 N,s, avec carton... 1 80

Les Silhouettes, par Moloch,
27 N'% série sur les actualités de
1871-72, avec carton........... 3 28

Cent charges choisies dans les
différentes collections........... 10 »

2 80

1 80

80
80

•."'".'

NOTRE .DUEL

La Presse parisienne s'est émue, cette semaine,
de la-rencontre qui vient d'avoir lieu entre motre
dessinateur Moloch et l'ex-roi d'Araucanie, Orélie,
premier de ce nom. Cette affaire ayant donné lieu
aux interprétations les plus diverses, nous nous em-
pressons, pour rétablir les faits, de publier le procès-
verbal qui a été dressé par les témoins après l'enga-
gement :

A la suite d'un dessin publié dans le journal La Scie,
représentant Sa Majesté le roi d'Aracaunie peint en guerre,
et vendant sur un éven taire les célèbres médailles com-
mémoratives de l'indépendance Patagone"et Ar.aueanienne,
Orélie, premier de ce nom, a envoyé des témoins au
peintre Moloch, Jean-Symphorien, majeur.

M. Moloch, s'étant déclaré l'auteur du dessin, a délégué
deux de ses amis. Les quatre témoins, après avoir épuisé
tous les moyens de conciliation et vidé pas mal de cho-
pes, ont arrêté qu'une rencontre aurait lieu samedi matin
entre le roi et le simple citoyen.

L'arme choisie a été le lasso, arme nationale du royaume
de Patagonie.

Le combat devait continuer jusqu'à ce que l'une des
parties eut tiré la langue de quatre centimètres.

Cinq reprises ont eu lieu, les cordes cinglèrent l'espace
pendant vingt bonnes minutes. Au bout de ce temps, les
témoins constatèrent que pas un des adversaires n'avait
été effleuré, mais en revanche, chaque lasso avait étran-
glé quelques moineaux et pas mal de lapins qui avaient été
attirés par les cris de guerre des combattants. *

Après conseil tenu, les quatre témoins proposèrent
comme arme de combat, la lecture du Pays.

U SEMAINE THËITBftLE

Folies-Dramatiques : Les Femmes qui font des scènes, par Mon-
selet et Lemonnier. — Opéra : Débuts de Mlle Arnal dans les
Huguenots. — Théâtre-Guignol : Le Déménagement, pièce en
un acte.

IX

"QB&sgSMBia&miMe&m®.

\ I HtftT^-g fcjJATÏO!

Le thermomètre marque, même à l'ombre, une quantité
sufâsante de degrés Réaumur, pour laisser à MM. les criti-
ques ordinaires des grands formats le soin de tenir le pu-
blic au courant des nouveautés théâtrales de la semaine.
Pour moi, simple feuilletoniste de la Scie, ne gagnant pas
des appointements assez ronds pour revêtir des gilets en

Deux collections de ce journal .furent apportées sur le
champ de bataille. Les deux adversaires., bravement,
empoignèrent chacun un numéro.

Au bout de cinq, articles, le courageux Moloch donnait
des signes d'aliénation mentale, quelques taches bleues
paraissaient sur sa peau.

Les quatre témoins, d'un commun accord, ont déclaré
que l'honneur était satisfait.

Pour S. M. Orélie : Pour M. Moloch :

Gustave Aymabd, H. B.

Le grand Serpent pu désebt. A. Hbmbert.

La santé de notre dessinateur est aussi florissante
que possible. Un docteur appelé en toute hâte, a
fait disparaître les taches bleues avec de la mie de
pain, puis a ordonné l'incinération des numéros du
Pays. Les quatre témoins, toujours agissant d'un
commun accord, ont adroitement amené un rappro-
chement entre les deux adversaires. Une réconcilia-
tion a eu lieu sur le terrain. Les champions se sont
fortement frottés le nez l'un contre l'autre, ce qui,
dans le royaume de Patagonie et.d'Araucanie, est un
symbole d'amitié éternelle.

C M.

Une cérémonie touchante, qui avait attiré un grand nombre
de curieux, a eu lieu, jeudi, dernier à l'église Saint ***. Cette
fête avait été organisée pour la translation de la Précieuse Paille
du,Cachot, et l'installation de cette sainte relique dans la dite
église. Toute la rédaction du Figaro y assistait. Après le salut,
les fidèles eurent la joie ineffable de venir, un à un, contempler
la Paille exposée dans un reliquaire. On assure que plusieurs
miracles ont eu lieu.Le bruit court aussi, qu'une pétition a été
signée sur le champ pour supplier N. S. P. de vouloir bien ca-
noniser H. de Villemessant. Notre R. P..-Veueillot doit chauffer
cette affaire dans. {'Univers.

«ES MIEACLES, ». V. F.

Le Synode protestant vient de proclamer, à une majo-
rité de vingt-cinq voix, l'admission des miracles. Que
F Univers se réjouisse (je parle de celui de M. Veuillot);
grâce à l'intervention directe du Saint-Esprit, la docte
assemblée de la rue Roquepine, avec tout le sérieux dési-
rable pour aborder cette thèse redoutable, défend de mettre
en doute que Jos«é ait arrêté le soleil.'

Depuis ce vote célèbre, il me semble que les Renan, les
Littré et les Strauss sentent diablement le fagot. Je leur
conseillé, pour leur salut, de prendre un cierge, et d'aller
faire amenda honorable à leur paroisse. Le Synode a pro-
noncé. Qui peut dire maintenant que les murs de Jéricho
ne sont pas tombés au son de la trompette, et qu'Ezéchiel
n'a pas mangé des tartines de fiente humaine, suivant l'or-
dre du Seigneur; miracles qui ont autrefois si fort égayé
cet affreux Voltaire.

cœur et prendre des glaces aux entr'actes, j'ai cru, cette
semaine, pouvoir éviter le four gigantesque de M. Monse-
let ainsi que les trilles et les points d'orgue de Mlle Arnal.
Je me suis donc modestement rendu, à pied, au Théâtre-
Guignol où, depuis longtemps déjà, je jouis de mes gran-
des entrées.

J'ai eu la bonne fortune, du reste, d'assister, sub umbra,
à la reprise d'une pièce très importante, intitulée : le Dé-
ménagement. Cette charmante comédie, du vieux réper-
toire classique, est célèbre. Elle a fait déjà les délices de
plusieurs générations de bambins, sans compter qu'elle a
égayé, parfois, quelques hommes graves. Je suis du nom-
bre de ces derniers. Comme feu Charles Nodier, j'adore
les marionnettes, je me sens un faible pour ces pupazzi au
masque immobile et naïf... J'aime Guignol avec sa car-
magnole vert-pomme, sa perruque à queue, en salsifis, son.
nez camard et son galurin napoléonien.

Guignol est un homme du peuple, bon cœur, un peu
enclin à la bamboche et courtisant la bouteille. Il n'a
guère de scrupules, c'est vrai ; mais il est toujours prêt à
rendre service aux amis. Ignorant, mais plein de finesse
et de bon sens. C'est l'ami de Gpàfron, comme Navet
est l'ami de Gavroche.

L'Angleterre a Punch, la Hollande Klassert, l'Autriche
Casperle, l'Italie Polichinelle. Lypp a inventé le héros des
marionnettes, Guignol.

Enfin voici la pièce. Au lever du rideau, le théâtre re-
présente une place publique ; simple décor, grand comme
un.mouchoir de poche. Arrive Guignol. Il se lamente. Gui-
gnol n'a pas de chance; il a fait tous les métiers, sa caisse

Bien plus, voilà le fameux prodige des Croix noires par-
faitement prouvé.

J'avoue qu'en ma qualité d'humble ver de terre j'avais
un peu douté ; le Synode a parlé, je m'impose une demi"
douzaine de meà culpa.

On a lu, en effet, dans les feuilles d'un cléricanisme en-
durci, que dans l'Alsace-Lorraine des croix, d'une origh10
céleste incontestable et parfaitement garantie, s'étaient
dessinées sur les vitres de quelques fenêtres. Pronostic cer-
tain de catastrophes prochaines, se sont écriés les journaux
bénis.

Un curé de Château-Rouge, l'abbé Lovenbruch, a vu,
lui-même, sur les mêmes carreaux inspirés, un casque, un
aigle renversé lié'par les pieds, et enfin un boulet de
canon. Il nous a pas dit si le verre sentait la poudre, peut-
être avait-il }e nez bouché.

Le Synode a déchiré lé voile, est-il permis de douter -
c'est impossible, et le premier qui fait mine de ne pas
croire, je demande qu'il soit livré au bras séculier.

Maintenant, je suis plein d'une douce quiétude. J'attends
des signes célestes, j'ouvre ma fenêtre tous les matins
pour les anges qui voudront bien m'honorer de leur visite;
j'ai même appris par cœur la formule que donne saint
Macaire pour chasser les démons qui pourraient s'intro-
duire dans ma cheminée. J'ai rejeté tous les livres profa-
nes ; la tète couverte de cendres et le corps enveloppé de
.bure je lis la Vie des Saints, qui m'apprend comment saint
Siméon Stylite resta quarante ans sur une cheminée, et
l'histoire de saint Antoine de Padoue, qui, pour convertir
un hérétique, présenta une hostie à un mulet. Celui-c1-,
s'agenouilla, baissa la tête et adora le Saint-Sacrement.

Depuis le>vote solennel de ces hommes graves, ma con-
fersion est en bonne voie ; mais pour qu'elle soit com-
plète, je serais bien aise que le Synode, qui doit avoir
quelques intelligences là-haut, veuille bien faire descendre
sur notre terre maudite quelques miracles nouveaux.

Serait-il possible, par exemple, de faire apparaître 1°
R. P. Veuillot, monté sur un nuage et lançant la foudre,
de rendre visible les stigmates du martyr Villemessant ;
enfin, que la censure reçoive tous nos dessins ?

Quand ces miracles viendront, je consentirai à faire brû-
ler, dans la chapelle du Saint-Esprit, une quantité innom-
brable de cierges.

Antonio.

'..->.■.,

Dans un panier de chez Bender
Elle passe, belle et parée,

L'œil en coulisse

Emportant l'air
D'odeur dont elle est saturée.
Ecoutez 1 que dit son cocher ?
— Ohé ! lil bas , la 'chiffonnière !
Ellle regarde, sans bouger,
Pourtant cette femme est sa mère.

F. C,

est vide et son gosier toujours sec.'Il se plaint de l'huma-
nité en général et de sa femme Madelon en particulier-
Toujours des scènes au logis; toute la journée sa moitié
lui dit, quand il revient un peu pompette :

— « Te v'ia, t'es allé boire avec les pillandres, tu t'es
battu, sac à vin, ivrogne de Fipehi!... »

Jugez, voici ses malheurs : Guignol s'est fait marchand
démêlons, mais c'était l'année, du choléra; les médecins
avaient prohibé ce cucurbitacé, il a mangé son fonds,
déposé son bilan, la justice est venue.

Guignol s'est improvisé ensuite magnétiseur, Madel011
était somnambule. Il disait la bonne aventure sur gages-
Les uns apportaient des cheveux, d'autres des bas, des
chaufferettes, des gilets de flanelle. Madelon, les yeux fer-
més, touchant ces objets, prédisait l'avenir et prescrivait
des drogues pour les maladies. Par malheur, un jour, Ma-
"delon, pour guérir un poitrinaire, ordonna à celui-ci ûp
s'étaler une carpe sur l'estomac et de se coucher sur un
poêle jusqu'à ce que le poisson fut cuit. Le patient flamba,
la confiance partit...

Enfin, le pauvre Guignol est revenu à la canusef^,
mais les affaires ne marchent pas et il doit neuf termes a
son propriétaire.

Arrive Madelon. Madelon a la larme à l'œil, Guignol Ja
rentasse d'une bonne giffle avec sa main de bois. Pour la
consoler, il lui assure qu'il a trouvé le moyen de démé-
nager.

Madelon. ,

Déménager! sac à vin, mais tu n'as pas d'argent !

Guignol, solennel.

Eh bien! vas faire ton paquet... Quand les pâles rayons de p
lune projecteront leur éclat argenté... plus argenté que m<"


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