' msertion des vers qu'on vient de lire dans la Scie, est le ré-
a_ " une honteuse supercherie. Pendant que notre secrétaire
fur aCt'°n était allé à un enterrement, un poète s'est glissé
vernent dans l'imprimerie et a substitué ce petit morceau à
■ erûarquable, article de M. Saint-Marc-Girardin. Nous en deman-
i.. humblement pardon à nos lecteurs. Aussitôt que ce crime a
*_. ecouvert, nous nous sommes élancés, avec Joseph, sur la
trace du
coupable, mais il avait gagné la frontière.
LETTRES DE SGftNIRELLE
m
.-armi les deux-eent-soixante et tant de lettres que j'ai
S es depuis mon dernier courrier, il en est une que je ne
eux PaS laisser dans l'oubli. C'est celle d'un brave ou-
?riif > obscur travailleur.
lpt? a et^ ^digée par l'un des aides du bourreau. Cette
J' £e est simple, naïve, pleine d'une suave candeur.
°rd c'est une protestation, un plaidoyer en faveur de
c n°uvelle Machine. On aurait blagué, paraît-il, dans
r »iaepresse, le dernier... souvenir qu'a laissé Heindrich
ûciea patron du réclamant, quand ce descendant des
^es Samson a quitté notre vallée, de larmes. Mon hono-
e correspondant s'indigne. Ne-pas reconnaître tout ce
cet homme illustre a fait pour les raccourcis de l'ave-
» serait, à ses yeux,un acte de lâche félonie. Comment!
Qdrich aurait perfectionné l'Instrument fatal, jusqu'à
- endre presque aimable, et quelques folliculaires au-
_ t souri. Il aurait bruni le couteau, supprimé les trois
ji.' . es terribles de ce calyaire, amoindri la souffrance,
mué la distance, rendu le dernier point presque
Pportable, et on ne penserait pas à couler en
nze le faciès de ce bienfaiteur. Cette idée ne peut pas
*e* dans la cervelle de ce valet funèbre, Il prétend
rr> avee les nouvelles innovations, le dernier supplicié, au
pefi| de mourir, se serait cru à une partie de cam-
=ne. H ne iui manquait que le saucisson et le petit
suivrai pas mon correspondant dans le développe-
e sa thèse. Pour cela, il faudrait avoir fait des ex-
leilces, et je ne puis assurer si le frottement du rasoir
la nuque communique un léger sentiment de fraî-
eur'> et encore moins sefais-je capable de répondre
es dernières douceurs apportées à la suprême culbute
ïRBf d'une efficacité remarquable. Personne d'ailleurs
venu nous donner des renseignements à ce sujet.
°us sommes sur ce point aussi, pou renseignés que
ce qui ge pasge quand nous avons lâché la rampe de
le- Tenons-nous-en aux conjectures.
u reste, depuis les siècles bigots on a fait un spectre de
la
VleiUe camarde
(u niilieu des terreurs, qu'inspire l'horrible minute,
^ y a qu'un Rabelais qui puisse s'écrier : « Tirez le ri-
5 la farce est jouée. » Comme lui, je ris. Je sais bien
cette heure, je soulève des flots d'indignation en trai-
dea
-.■.vra-'i;-.:::-■.. i "• ■ ::iï&sms&&iiasww$8S8m
^Uou8t'"-* SUr les cnassis de la Grande-Côte... y faudra changer
H"arwer en catimM... (Eèeunt).
Ia ,' v
^ Propriétaire survient, c'est Canezou. Il larmoie a
û tour d'être propriétaire et de ne pas toucher un radis.
m) il frappe à la porte de Guignol.
Je *
Y suis pas !
Guignol (dans la ,coulisse).
Mai.
% vous me répondez?
Canezou.
•le ne.
Guignol, i
an coîlri^UiS sort'r> 3e mets une P'6ce a mon Pantal°n qui est percé
«ezou use alors d'un subterfuge; il déguise sa voix,)
Canezou, frappant avec un roulement.
-e facteur... j'apporte une lettre chargée.
Guignol.
^cspicaillons... je dégringole. (Il descend ses neuf étages.)
b6so;î:0? d'un rat, c'est le propriétaire (A Canezou). Je n'ai pas
(Le vous> nies cheminées sont ramonées.
détour l^P^taire cherche à lui rappeler sa créance. Guignol
H fHi>6 a§réaMement la conversation.) ,"
temi)// grand vent aujourd'hui, je me suis laissé dire que la
bouton6 ,?vait emPorté la chemise d'un homme, -ses bas et les
ns de sa culotte ; ce ne serait pas vous par hasard ?
Canezou.
bilierUs me devez neuf termes ; mon argent ou je saisis votre mo-
Guignol.
Piété ! Iû0':)uier • on n'en donnerait pas trente sous au Mont-de-
v Canezou.
me faites des contes à dormir debout.
VoUl
Guignol.
tant un sujet si sacré dans une feuille si profane. Mais je
ne vois pas que cela soit exempt d'une certaine gaieté.
Chez les anciens les cimetières étaient les champs de re-
pos; volontiers, on allait passer, après boire, sa soirée au
milieu des urnes funéraires. Rappelez-vous du squelette
d'argent qu'on faisait sauter au festin de Trimalcion. Plus
tard, malgré les images terribles qu'évoquait le clergé bor-
né du moyen-âge, le peuple se prit à plaisanter les re-
présentations lugubres de la mort. Le squelette devient
fou ; la laideur des formes,. l'extravagance des geste, le
cynisme des poses, tout cela provoqua le rire inextinguible.
C'était la danse macabre. Aussi quel bal! Le diable met
tout en branle, l'Evêque, le Mendiant, l'Empereur, le
Moine et la Pucelle.
Ce furent des rondes sans fin se trémoussant au son des
violes et des tambourins. A bout de souffrances, le peuple
se plut à regarder avec joie ces évocations sinistres et co-
miques de la Fin.
Maintenant nous sommes des voluptueux; nous nous
plaisons à éloigner même la pensée de la Mort. Pour beau-
coup, mourir est presque invraisemblable.
Piésignons-nous cependant avec philosophie, et félici-
tons ce bienfaiteur de l'humanité" qui a su attacher des
roses au couteau de la guillotine.
SGANARELLÈ. '
DEPECHE TELEGHIPHIQUE
Affaire Louchamiel.
Débats interrompus. Impossible de retrouver le témoin
Sazanne Bellaniy. Profité de cet incident pour jouer à la
roulette. Tout perdu. Envoyez-moi quarante sous.
Th. Abel.
COPEAUX
(Cail ave?: raison^ allons-nous eoucher.
«ne/,ou impatienté dit ou'il va cherche
impatienté dit qu'il va chercher la garde et sort.
Dans sa tournée dans les départements, Rabagas essuyé, assez
régulièrement tous les soirs, de nombreuses bordées de sifflets.
C'est une leçon de bon goût, que la province nous donne. Dans
certains théâtres, où les directeurs s'efforcent de faire jouer cette
ordure, on a pris la précaution de mettre une cuvette devant cha-
que place, pour... le mal de mer.
Le martyr Villemessant, a eu aussi son petit succès. C'était le
soir de la fameuse fête d'Enghien.
Pour faire le joli cœur, devant une société on ne peut plus pa-
nachée, il essaya d'esquisser un pas de quadrille. L'hippopotame
du Figaro, encore tout meurtri par les fers de sa prison, ne put
risquer le moindre entrechat. On a bien ri derrière certains éven-
tails, et il a été assez joliment reconduit, par les bons bourgeois
qui assistaient à ce grotesque spectacle.
Le feu d'artifice est venu heureusement arrêter cette manifes-
tation.
On se livre au doux jeu de la charade jusque dans les bureaux
du Pays :
Guignol n'aime pas les gendarmes. La peur le saisit, il
se décide à aller chercher Gnafron. Celui-ci accourt. Gui-
gnol dépeint sa situation à son ami. « Il n'y a qu'une
chose à faire, reprend Gnafroh, déménageons. — La scène
qui suit est épique et presque indescriptible. Guignol et
Gnafron emportent le mobilier, et quels meubles ! Une
poêle àsfrire, un bois de lit, une paire de pincettes et un
chandelier. Guignol se charge de déménager, lui-même, le
vase nocturne. Il s'acquitte de cette tâche avec la plus
comique pudeur. Pendant ce temps il s'écrie : « Prends
garde, ne dérange pas les puces, les punaises et les bar-
danes ; ménage ma porcelaine et mes bronzes d'art ! »
Tout h coup arrive la maréchaussée. Sauve qui peut géné-
ral : L'autorité apparaît ; c'est le bailli et un brigadier de
gendarmerie. Guignol, pendant ce temps, est allé chercher
une énorme trique ; sans hésiter, il 'rosse l'autorité. Mais
au moment de partir, voilà Canezou qui revient avec du
renfort. La dernière scène est superbe. La voici :
, Canezou.
Sous les tenons ï
Le Bailli.
En prison.
Guignol. .
En prison, un moment. On n'y mène pas un gêne comme moi,
qui a sauvé #ois hommes à Givors ; oui, trois hommes qui se
noyaient.
Canezou.
A Givors!
Guignol.
Il y a deux ans. Puisqu'il y avait dans le tas un vieillard à per-
ruque qui vendait de la mort aux rats.
Canezou.
Arrêtez... Ce jour-là, ce vieillard,- possédé par la passion de
la pèche à la ligne, s'était un peu trop penché sur les algues
a Mon Premier est un métal précieux, disait A. Rogat; mon
Second est une étoffe pour robes, mon Tout est au fond du colli-
dor..»
— ORMOIRE, s'écria Georges Maillard !
Vient de paraître la Gazette de Boquillon, par... Boquillon.
La- mode est aux couronnements de Rosières. M. Bertrand, se
propose, la semaine prochaine, d'attacher aux corsages de ses
Cent Vierges un bouquot de fleurs d'oranger.
Toute la presse sera convoquée pour cette imposante cérémo-
nie.-
Seule Mlle Berthe Legrànd persiste à demander que cet emblème
dé l'innocence soit remplacé par quelques violettes.
Entendu sur le Turf de La Marche dimanche dernier :
Mlle X., une cocotte anglaise à la mode, voit arriver une de ses
rivales — en galanterie — qui est d'une taille si peu élevée qu'on
l'a surnommée Minuscule.
— Oh! qu'elle est petite, dit l'Anglaise en la montrant à un des
jeunes gens qui l'entouraient, c'est tout au plus si elle a quatre
pieds.
Ce propos fut rapporté à Minuscule.
— Oh! c'est vrai, répondit celle-ci, mais Mlle X. en a un qu
en vaut quatre.
Enseigne cueillie rue Lepic :
A LOUER DEUX CHAMBRES
SUR LE DERRIÈRE D¥ CHARCUTIER
QU'ON PEUT COUPER EN DEUX ' , ■
— Combien y a-t-il de sacrements ?
— Sept.
— Non, je n'en compte que six, ie mariage et la pénitence ne
font qu'un.
QUELQUES A VIS
A M. Gagne. — Reçu votre article; mais il est un peu trop
décolleté pour la Scie. Nous l'avons envoyé à YQrdre.
La Personne qui a perdu dans nos bureaux une jarretière et un
médaillon représentant le maréchal de Saxe est priée de venir,
réclamer ces objets le plus tôt possible. Passé ce délai, nous les
porterons à la Caisse des Dépôts et Consignations.
A M. V., rentier. — Vous- avez raison, mon bonhomme, depuis
que le Préfet de police a permis aux chiens de se balader sans
muselière, il est dangereux de flâner, par ces chaleurs, à côté des
bureaux du Pays.
A Mlle P... — Vous êtes désolée, aimable enfant, depuis que
les cafés ferment maintenant à minuit. Il est impossible, dites-
vous, de prendre un léger bock en sortant des Folies-Bergère,
Faites comme moi ; ayez toujours, pour la soif, un litre de mélé-
cassis dans votre poche.
. Tu. Abel.
Le Propriétaire-Gérant : César Mèkmet.
Paris. — lmp. Turfin et Ad. .fiivel 9, cour des Miracles,
vertes... et fut précipité dans le courant... ce vieillard, c'était
moi... Dans mes bras... (Ils s'embrassent).
Le Bailli.
Arrêtez..'. A ce moment; un homme, tracassé par des malheurs
domestiques et une femme en couches, se promenait le long du
canal. La journée était orageuse, l'air glacial. Cet homme avait
un parapluie feuille morte ; poussé par le désespoir, il se jette à
l'eau... cet infortuné, c'était moi ; vous êtes mon sauveur (Ils
s'embrassent).
Le Brigadier,
Arrêtez... Ce jour-là, un jeune habitant de Rives-de-Gier,
trouvant que le maître d'école de l'endroit avait quelque chose
de monotone et de fastidieux dans son enseignement, l'avait
planté là pour se baigner. Il se livrait à une coupe gracieuse lors-
qu'il sentit tout à coup un animal étrange lui saisir la nuque ;
c'était le parapluie de feuille morte! Je fus sauvé... Sur mes
buffleferies... mon héros ! (Émbrassement général, tout le monde
s'attendrit, Canezou donne sa maison à Guignol).
Guignol (au public).
Air : On dit que je suis sans malice.
2 Bien souvent, dans notre ménage,
On voit que l'argent déménage;
Si on ne prend pas d'ménagement
On arrive au déménagement.
Mais pour mériter vot' suffrage
Guignol a b'soin qu'on l'encourage,
Il demande vos applaudissements.
N'y mettez pas d'ménagements.
Tel est ce petit chef-d'œuvre, de goût, de malice et de
gaieté. Allez à votre tour au théâtre Guignol, c'est un plai-
sir honnête, peu coûteux et moral; les enfants peuvent,
sans crainte y mener leurs parents. Et puis, cela fait
oublier, un peu, les inepties des pièces à femmes, et les
infamies de Rabagas.
Homo.
a_ " une honteuse supercherie. Pendant que notre secrétaire
fur aCt'°n était allé à un enterrement, un poète s'est glissé
vernent dans l'imprimerie et a substitué ce petit morceau à
■ erûarquable, article de M. Saint-Marc-Girardin. Nous en deman-
i.. humblement pardon à nos lecteurs. Aussitôt que ce crime a
*_. ecouvert, nous nous sommes élancés, avec Joseph, sur la
trace du
coupable, mais il avait gagné la frontière.
LETTRES DE SGftNIRELLE
m
.-armi les deux-eent-soixante et tant de lettres que j'ai
S es depuis mon dernier courrier, il en est une que je ne
eux PaS laisser dans l'oubli. C'est celle d'un brave ou-
?riif > obscur travailleur.
lpt? a et^ ^digée par l'un des aides du bourreau. Cette
J' £e est simple, naïve, pleine d'une suave candeur.
°rd c'est une protestation, un plaidoyer en faveur de
c n°uvelle Machine. On aurait blagué, paraît-il, dans
r »iaepresse, le dernier... souvenir qu'a laissé Heindrich
ûciea patron du réclamant, quand ce descendant des
^es Samson a quitté notre vallée, de larmes. Mon hono-
e correspondant s'indigne. Ne-pas reconnaître tout ce
cet homme illustre a fait pour les raccourcis de l'ave-
» serait, à ses yeux,un acte de lâche félonie. Comment!
Qdrich aurait perfectionné l'Instrument fatal, jusqu'à
- endre presque aimable, et quelques folliculaires au-
_ t souri. Il aurait bruni le couteau, supprimé les trois
ji.' . es terribles de ce calyaire, amoindri la souffrance,
mué la distance, rendu le dernier point presque
Pportable, et on ne penserait pas à couler en
nze le faciès de ce bienfaiteur. Cette idée ne peut pas
*e* dans la cervelle de ce valet funèbre, Il prétend
rr> avee les nouvelles innovations, le dernier supplicié, au
pefi| de mourir, se serait cru à une partie de cam-
=ne. H ne iui manquait que le saucisson et le petit
suivrai pas mon correspondant dans le développe-
e sa thèse. Pour cela, il faudrait avoir fait des ex-
leilces, et je ne puis assurer si le frottement du rasoir
la nuque communique un léger sentiment de fraî-
eur'> et encore moins sefais-je capable de répondre
es dernières douceurs apportées à la suprême culbute
ïRBf d'une efficacité remarquable. Personne d'ailleurs
venu nous donner des renseignements à ce sujet.
°us sommes sur ce point aussi, pou renseignés que
ce qui ge pasge quand nous avons lâché la rampe de
le- Tenons-nous-en aux conjectures.
u reste, depuis les siècles bigots on a fait un spectre de
la
VleiUe camarde
(u niilieu des terreurs, qu'inspire l'horrible minute,
^ y a qu'un Rabelais qui puisse s'écrier : « Tirez le ri-
5 la farce est jouée. » Comme lui, je ris. Je sais bien
cette heure, je soulève des flots d'indignation en trai-
dea
-.■.vra-'i;-.:::-■.. i "• ■ ::iï&sms&&iiasww$8S8m
^Uou8t'"-* SUr les cnassis de la Grande-Côte... y faudra changer
H"arwer en catimM... (Eèeunt).
Ia ,' v
^ Propriétaire survient, c'est Canezou. Il larmoie a
û tour d'être propriétaire et de ne pas toucher un radis.
m) il frappe à la porte de Guignol.
Je *
Y suis pas !
Guignol (dans la ,coulisse).
Mai.
% vous me répondez?
Canezou.
•le ne.
Guignol, i
an coîlri^UiS sort'r> 3e mets une P'6ce a mon Pantal°n qui est percé
«ezou use alors d'un subterfuge; il déguise sa voix,)
Canezou, frappant avec un roulement.
-e facteur... j'apporte une lettre chargée.
Guignol.
^cspicaillons... je dégringole. (Il descend ses neuf étages.)
b6so;î:0? d'un rat, c'est le propriétaire (A Canezou). Je n'ai pas
(Le vous> nies cheminées sont ramonées.
détour l^P^taire cherche à lui rappeler sa créance. Guignol
H fHi>6 a§réaMement la conversation.) ,"
temi)// grand vent aujourd'hui, je me suis laissé dire que la
bouton6 ,?vait emPorté la chemise d'un homme, -ses bas et les
ns de sa culotte ; ce ne serait pas vous par hasard ?
Canezou.
bilierUs me devez neuf termes ; mon argent ou je saisis votre mo-
Guignol.
Piété ! Iû0':)uier • on n'en donnerait pas trente sous au Mont-de-
v Canezou.
me faites des contes à dormir debout.
VoUl
Guignol.
tant un sujet si sacré dans une feuille si profane. Mais je
ne vois pas que cela soit exempt d'une certaine gaieté.
Chez les anciens les cimetières étaient les champs de re-
pos; volontiers, on allait passer, après boire, sa soirée au
milieu des urnes funéraires. Rappelez-vous du squelette
d'argent qu'on faisait sauter au festin de Trimalcion. Plus
tard, malgré les images terribles qu'évoquait le clergé bor-
né du moyen-âge, le peuple se prit à plaisanter les re-
présentations lugubres de la mort. Le squelette devient
fou ; la laideur des formes,. l'extravagance des geste, le
cynisme des poses, tout cela provoqua le rire inextinguible.
C'était la danse macabre. Aussi quel bal! Le diable met
tout en branle, l'Evêque, le Mendiant, l'Empereur, le
Moine et la Pucelle.
Ce furent des rondes sans fin se trémoussant au son des
violes et des tambourins. A bout de souffrances, le peuple
se plut à regarder avec joie ces évocations sinistres et co-
miques de la Fin.
Maintenant nous sommes des voluptueux; nous nous
plaisons à éloigner même la pensée de la Mort. Pour beau-
coup, mourir est presque invraisemblable.
Piésignons-nous cependant avec philosophie, et félici-
tons ce bienfaiteur de l'humanité" qui a su attacher des
roses au couteau de la guillotine.
SGANARELLÈ. '
DEPECHE TELEGHIPHIQUE
Affaire Louchamiel.
Débats interrompus. Impossible de retrouver le témoin
Sazanne Bellaniy. Profité de cet incident pour jouer à la
roulette. Tout perdu. Envoyez-moi quarante sous.
Th. Abel.
COPEAUX
(Cail ave?: raison^ allons-nous eoucher.
«ne/,ou impatienté dit ou'il va cherche
impatienté dit qu'il va chercher la garde et sort.
Dans sa tournée dans les départements, Rabagas essuyé, assez
régulièrement tous les soirs, de nombreuses bordées de sifflets.
C'est une leçon de bon goût, que la province nous donne. Dans
certains théâtres, où les directeurs s'efforcent de faire jouer cette
ordure, on a pris la précaution de mettre une cuvette devant cha-
que place, pour... le mal de mer.
Le martyr Villemessant, a eu aussi son petit succès. C'était le
soir de la fameuse fête d'Enghien.
Pour faire le joli cœur, devant une société on ne peut plus pa-
nachée, il essaya d'esquisser un pas de quadrille. L'hippopotame
du Figaro, encore tout meurtri par les fers de sa prison, ne put
risquer le moindre entrechat. On a bien ri derrière certains éven-
tails, et il a été assez joliment reconduit, par les bons bourgeois
qui assistaient à ce grotesque spectacle.
Le feu d'artifice est venu heureusement arrêter cette manifes-
tation.
On se livre au doux jeu de la charade jusque dans les bureaux
du Pays :
Guignol n'aime pas les gendarmes. La peur le saisit, il
se décide à aller chercher Gnafron. Celui-ci accourt. Gui-
gnol dépeint sa situation à son ami. « Il n'y a qu'une
chose à faire, reprend Gnafroh, déménageons. — La scène
qui suit est épique et presque indescriptible. Guignol et
Gnafron emportent le mobilier, et quels meubles ! Une
poêle àsfrire, un bois de lit, une paire de pincettes et un
chandelier. Guignol se charge de déménager, lui-même, le
vase nocturne. Il s'acquitte de cette tâche avec la plus
comique pudeur. Pendant ce temps il s'écrie : « Prends
garde, ne dérange pas les puces, les punaises et les bar-
danes ; ménage ma porcelaine et mes bronzes d'art ! »
Tout h coup arrive la maréchaussée. Sauve qui peut géné-
ral : L'autorité apparaît ; c'est le bailli et un brigadier de
gendarmerie. Guignol, pendant ce temps, est allé chercher
une énorme trique ; sans hésiter, il 'rosse l'autorité. Mais
au moment de partir, voilà Canezou qui revient avec du
renfort. La dernière scène est superbe. La voici :
, Canezou.
Sous les tenons ï
Le Bailli.
En prison.
Guignol. .
En prison, un moment. On n'y mène pas un gêne comme moi,
qui a sauvé #ois hommes à Givors ; oui, trois hommes qui se
noyaient.
Canezou.
A Givors!
Guignol.
Il y a deux ans. Puisqu'il y avait dans le tas un vieillard à per-
ruque qui vendait de la mort aux rats.
Canezou.
Arrêtez... Ce jour-là, ce vieillard,- possédé par la passion de
la pèche à la ligne, s'était un peu trop penché sur les algues
a Mon Premier est un métal précieux, disait A. Rogat; mon
Second est une étoffe pour robes, mon Tout est au fond du colli-
dor..»
— ORMOIRE, s'écria Georges Maillard !
Vient de paraître la Gazette de Boquillon, par... Boquillon.
La- mode est aux couronnements de Rosières. M. Bertrand, se
propose, la semaine prochaine, d'attacher aux corsages de ses
Cent Vierges un bouquot de fleurs d'oranger.
Toute la presse sera convoquée pour cette imposante cérémo-
nie.-
Seule Mlle Berthe Legrànd persiste à demander que cet emblème
dé l'innocence soit remplacé par quelques violettes.
Entendu sur le Turf de La Marche dimanche dernier :
Mlle X., une cocotte anglaise à la mode, voit arriver une de ses
rivales — en galanterie — qui est d'une taille si peu élevée qu'on
l'a surnommée Minuscule.
— Oh! qu'elle est petite, dit l'Anglaise en la montrant à un des
jeunes gens qui l'entouraient, c'est tout au plus si elle a quatre
pieds.
Ce propos fut rapporté à Minuscule.
— Oh! c'est vrai, répondit celle-ci, mais Mlle X. en a un qu
en vaut quatre.
Enseigne cueillie rue Lepic :
A LOUER DEUX CHAMBRES
SUR LE DERRIÈRE D¥ CHARCUTIER
QU'ON PEUT COUPER EN DEUX ' , ■
— Combien y a-t-il de sacrements ?
— Sept.
— Non, je n'en compte que six, ie mariage et la pénitence ne
font qu'un.
QUELQUES A VIS
A M. Gagne. — Reçu votre article; mais il est un peu trop
décolleté pour la Scie. Nous l'avons envoyé à YQrdre.
La Personne qui a perdu dans nos bureaux une jarretière et un
médaillon représentant le maréchal de Saxe est priée de venir,
réclamer ces objets le plus tôt possible. Passé ce délai, nous les
porterons à la Caisse des Dépôts et Consignations.
A M. V., rentier. — Vous- avez raison, mon bonhomme, depuis
que le Préfet de police a permis aux chiens de se balader sans
muselière, il est dangereux de flâner, par ces chaleurs, à côté des
bureaux du Pays.
A Mlle P... — Vous êtes désolée, aimable enfant, depuis que
les cafés ferment maintenant à minuit. Il est impossible, dites-
vous, de prendre un léger bock en sortant des Folies-Bergère,
Faites comme moi ; ayez toujours, pour la soif, un litre de mélé-
cassis dans votre poche.
. Tu. Abel.
Le Propriétaire-Gérant : César Mèkmet.
Paris. — lmp. Turfin et Ad. .fiivel 9, cour des Miracles,
vertes... et fut précipité dans le courant... ce vieillard, c'était
moi... Dans mes bras... (Ils s'embrassent).
Le Bailli.
Arrêtez..'. A ce moment; un homme, tracassé par des malheurs
domestiques et une femme en couches, se promenait le long du
canal. La journée était orageuse, l'air glacial. Cet homme avait
un parapluie feuille morte ; poussé par le désespoir, il se jette à
l'eau... cet infortuné, c'était moi ; vous êtes mon sauveur (Ils
s'embrassent).
Le Brigadier,
Arrêtez... Ce jour-là, un jeune habitant de Rives-de-Gier,
trouvant que le maître d'école de l'endroit avait quelque chose
de monotone et de fastidieux dans son enseignement, l'avait
planté là pour se baigner. Il se livrait à une coupe gracieuse lors-
qu'il sentit tout à coup un animal étrange lui saisir la nuque ;
c'était le parapluie de feuille morte! Je fus sauvé... Sur mes
buffleferies... mon héros ! (Émbrassement général, tout le monde
s'attendrit, Canezou donne sa maison à Guignol).
Guignol (au public).
Air : On dit que je suis sans malice.
2 Bien souvent, dans notre ménage,
On voit que l'argent déménage;
Si on ne prend pas d'ménagement
On arrive au déménagement.
Mais pour mériter vot' suffrage
Guignol a b'soin qu'on l'encourage,
Il demande vos applaudissements.
N'y mettez pas d'ménagements.
Tel est ce petit chef-d'œuvre, de goût, de malice et de
gaieté. Allez à votre tour au théâtre Guignol, c'est un plai-
sir honnête, peu coûteux et moral; les enfants peuvent,
sans crainte y mener leurs parents. Et puis, cela fait
oublier, un peu, les inepties des pièces à femmes, et les
infamies de Rabagas.
Homo.