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Nous-avons l'honneur de"prévenir'nos nouveaux Cor-
respondants de- province, que, sur leur demande, nous
leur enverrons les premiers numéros de La Scie, dont
nous avons fait un nouveau tirage. <

Tous nos Correspondants sont priés de nous faire
part, le plus tôt possible, dunombre définitif auquel nous
devons fixer nos envois hebdomadaires.

Le Directeur,
G. Mermet.

' EMPLOI DE LA'JOURNÉE DU 1 &. JUILLET

i ___

SiSa Saint-ïïeffsae. i

Se lever à six heures du matin,, ouvrir sa fenêtre
pour chasser doucement les miasmes de la nuit.

Passer son caleçon, chausser ses cothurnes, et
courir gentiment à sa cheminée pour aller chercher
ses économies, fruit de trois mois.de durs travaux,
enfouis dans une lourde tirelire verte.

Faire sonner la dite tirelire en grès en chantant un
refrain patriotique.

La casser sur le coin de sa cheminée et en faire
jaillir une quantité innombrable de gros sous.

Reculer de trois pas à la vue de cet or, se placer
devant sa glace et se trouver l'air encore jeune et
Irais. j

.Revenir, à sa cheminée,.reboulonner les gros sous
en piles, en ayant soin de glisser dans son gilet les
pièces blanches qui pourraient se trouver dans le

XclS. i

Ne découvrir qu'une somme de trois francs soixante-,
quinze centimes, et tenir conseil avec soi-même, s'il
est nécessaire de, la livrer à son concierge en à-
compte sur son loyer.

Avoir la visite de sa blanchisseuse, qui laisse tom-
ber son panier à la vue de ces richesses.

Prendre un air aimable et la taille de cette jeunB
ouvrière.

Profiter de son émotion pour l'embrasser, et lui
envoyer cherchera la crémerie d'en face une dou-
zaine de croissants, quatre de chocolat et un litre.

L'inviter à prendre sa part dans ce Balthazar, en
ayant soin de ne pas lui parier, de sa note, mais en lui
promettant le mariage.

Cueillir un chaste baiser sur la joue, recevoir une
giffie et la faire déduire sur la note,

Reconduire la timide enfant jusqu'en bas des escav
liers, où on trouve le concierge armé d'un balai efc
d'une quittance.

Frapper sur le ventre de ce fonctionnaire en lui
demandant des nouvelles du procès Bazaine, et lui
annoncer qu'on va mettre un impôt sur les domesti-
ques et par conséquent sur les pipelets.

Ne pas écouter sa réplique et filer à son bureau, en
achetant la collection de la Scie avec le reste de sa
monnaie. .

Toutes ces sommes, une fois dissipées, emprunter
un sou à un pauvre pour se payer un. cigare.

Le soir, recevoir congé.

. . Gustave.

, PARIS-SCIE

Ce n'est pas la fortune qui. vient en dormant, c'est le
terme. —■Emile Marco de Saint-Hilaire.

M. G...', s'attable dernièrement à un des restaurants du
Boulevard. Il appelle le garçon :

— Votre carte, lui crle-t-il.

__Faut-il vous envoyer aussi mes témoins? lui de-
manda le garçon en blêmissant,

Un singulier procès'se dresse à l'horizon.
La Gazette de Paris attaque le restaurant Duval en con-
currence déloyale, comme Etablissement de bouillon.

i ___

Un voyageur qui revient de la Nouvelle-Calédonie ra-
contait l'anecdote suivante :

C'était du temps où les missionnaires étaient en train de
catéchiser notre colonie, - ,

Il se présenta, un jour, devant certain apôtre un jeune

sauvage, qui voulait se convertir. L'anthropophage ame-
nait avec lui d.aax'petites sauvages qu'il.présenta au mis-
sionnaire comme ses femmes.

—Tons avez deux épouses! s'écria celui-ci ; c'est im-.
possible, la grâce ne pourra descendre sur vous.

Le sauvage baissa la tète et se retira. Au bout de quinze
jours il revint accompagné de la plus jeune.
. — Je vous avais pourtant fait observer, dit le prêtre avec
impatience-, que la polygamie est repoussce par notre sainte
Église, et que vous ne pouvez espérer votre conversion.

— Mais, mon père, je n'ai qu'une femme.

— Comment ? ',

■*— J'ai manaé l'autre.

- .1

J'entre,, l'autre jour, chez une vieille femme, ma voi-
sine, que je savais malade afin de prendre de ses nouvelles.
Ne voyantaucane tisane auprès.d'elle, je lui dis :

— Vous ne bavez aucun remède, je comprends; vous
avalez des globules ; votre médecin est un hoinœopalhe.

— Non, me répondit-elle, c'est un nommé Christophe.

G-. se présente en générai au contrôle de l'Elysée Mont-
martre dans un état voisin de l'ivresse.

Hier il était assez calme, aussi le contrôleur lui dit en
souriant :

« Tiens, vous êtes seul aujourd'hui, ordinairement vous
avez vofce jeune homme. »

Problème proposé cette année par l'Académie des scien-
ces :

« Etant donné dix sept lecteurs à la Gazette de Paris
dont vingt quatre abonnés de forcé, quel est l'âge de M.
Arsène Houssaye ? »

Envoyez Iqs réponses au bureau de la Scie qui se cha'rgjj
d'aller les dépeser sons le dôme de l'Institut, (chargées et
. affranchies).

Les feuilles cléricales ont cette habitude pleine d'onction
de mettre en tête de leur feuille le patron de la journée,
sous la rubrique : saint du jour.

Quand c'est la St-Mslonja SEe-Julienne,;Ia St-Pépin ou
la Si-Parfait, ils devraient mettes plat dkijour.

A.la brasgerie Alexandre, place Pigalle.

— Quelle idée t'est poussée de prendre pour amant un
mulâtre ?

— Certainement, je suis en deuil de mon père.

i
Les anglais sont moins sois queM. Meissonnier.
Un tableau grand comme la main représentant «ree forêt

par le peintre Courbet, vient d'être payée à Londres 200

gainées en vente publique.

M, Meissonnier, i'eiilumineqr de photographies, va

c «venir enragé. ,

Enseigne de marchand de vins :
Vins à 80 o. et eau dessus.

La mode est aux mots d'enfants. On leur prête le plus
souvent des réponses naïves, aimables, ot des observations
ingénieuses et fines, Cependant ils ne sont pas toujours
drôles, ces petits chérubins.

L'autre jour, aux Tuileries, pendant la musique j'en-
tendais une maman g-ronder doucement un bébé 'rose qui
beuglait comme un damné, et qui trépignait sur sa chaise.

Tout à coup ce jeune pleurnicheur s'arrête.

— Ah ! il est bien gentil, Jules, maintenant.,., il va res-
ter tranquille ; il a fini de pleurer, dit la bonne mère en
caressant son rejeton.

— Non ! non ! répondit paisiblement ï'aimable enfant,
je n'ai pas fini, je me repose.

Et il repartit de plus belle.

On est à table d'hôte, dans une ville de bains, à l'heure
du souper.

lin gros commis-voyageur tend une théière à un an- .
glais.

-— Aimezrvous le thé, milord?

-- Oh ! yes, foi' ever.

— Chacun son goût, je le préfère fort et noir.

Homo.

L'IMPOT. SUR LES DOMESTIQUES

Il faut boucler le budget. Telle est la devise à,l'ordre du
jour.

Pour arriver à ce but, on a proposé jusqu'à présent au-
tant d'impôts qui Mgr Dupanloup pourrait en bénir.

Un économiste distingué (saluez M. Ducuing) a mis en
avant son petft projet auquel nous souhaitons la réussite.

Il désire que les domestiques s'oient frappés d'une taxe
comme les chiens caniches et la poudre de chasse..

La Rédaction de la Scie, .s'est solennellement réunie
conseil et après force libations (Excusez, c'est la chale
a élaboré la taxe suivante qu'humblement elle sou»1
l'honorable commission :

Un Suisse payera............ 200 louis.

Un .Concierge payera....... 30 francs.

Un Portier payera......... .20 sous,

Un Pipelet payera.......... 4 ronds.

Un Domestique mâle , ga-
lonné avec' armoiries

payera................. 6 livres tournois. ■;

Un Larbin payera.......... 25 écus.

Un Chasseur payera........ 100 napoléons.

Un Jockey payera___...... .10 livres sterling-
Un Cocher payera.......... 16 balles.

Un Huissier payera......... 20 thalers.

Un Frotteur payera......... 2 thunes.

Une Femme do chambre

payera...............__ 25 centimes.

Une Bonne d'enfants payera, i 0 bouillons pour la troup
Restera à taxer les emprunteurs, les amants, les pi?11'
assiettes, les solliciteurs, les flatteurs, les poètes àcantat->
les amis de collège, les neveux, les gêneurs,,les garçons
café, les raseurs, leacourtiers, les tapeurs et les créancier

La liste des domestiques est infinie ; la dresser est a
dessus de nos forces.
Nous ne, sommes cependant pas à court de'patriote?1 '

Amen.

LETTRES DE SGftNARELLE

IV

On vient encore d'arrêter et de juger dans un ne
départements les plus noircis d'ignorance et de $upelS *
lions, un sorcier,, — un vrai sorcier guérisseur. / '

G'étâitun berger, je crois, qai vendait des remèdes bec
des amulettes sacrées et de recettes dictées par quel?0'

bons anges.

iso»

Des juges sceptiques l'ont bel et bien envoyé en PrlS'
comme le premier escroc venu', malgré ses passep0
pour le paradis et ses lettres de recommandation ue
bonne Vierge. .

■Il était quelque peu thaumaturge ; il évoquait, parai1
les morts, la nuit sur l'herbe sèche; j'e pense même I0
chassait les démons.

' , * , ]et

Voiia encore un petit métier qui s'en va rejoindre

marchandes de gâteaux de Nanterre et les débitants

coco.

Nous,ne croyons plus, hélas! aux faiseurs de mirad6 '
aux remèdes de bonnes femmes, aux rebouteurs, et &
bergers évocateurs de spectres.

Nous aimons mieux laisser les morts tranquilles, ct ,f
démons de toutes les classes (Jean "Wilt en c'omp1*.
7,403,900) rôtir à leur aise'les chairs des damnés jusq11
la consommation des'siècles.

Tout ce monde infernal efccornu qui a tant tourine111''
nos ancêtres pendant dix-sept sièdoR csi parqué pour i°
jours dans les quatorze enfers décrits par Lazare, on '
sept étages terribles dont parle; le Dante.

eW

Quand un berger de la montagne se permet d'app
quelque diablotin sur notre domaine, il se trouve main*
naut des gendarmes assez osés et assez voltairiens pour
dresser proeèa-verbal.

lia

Que doit penser la bande encapuchonnée qui s'est se
vie, pendant des siècles, de ces instruments de terreur'

Le colportage laisse encore circuler, il est vrai, l'Ai^ ,
Me Sorcier et i''Almanach prophétique. Mais je doute*
que l'estampille serait apposé sur ce livre célèbre
Moyen-Age qui s'appelait Y Enchiriction Leonis PaP '
imprimé à Rome en 1S25.

Ce livre, très accrédité à eette époque de bas-clén0'
lisrne, donnait des remèdes contre la brûlure, le mal «a
duc et là maladie des poulets.

J'y cueille une prière pour chasser les renards que je r
commande aux amateurs. :

« Dites trois fois la semaine : « Au nom du Père, d
Fils, du Saint-Esprit; renards et renardes, je vous e^

conjure au nom de la très sainte et sur sainte, comme

N<"

tre-Dame fut enceinte, que vous n'ayez à prendre ni e0"*
ter aucun de mes oiseaux de mon troupeau, soit col '
poules et poulets. »

La recette, comme vous le voyez,,était bien simple- ^
jourd'hui nos tons paysans sont obligés d'avoir un cl
de garde,

C'est encore la faute à Voltaire.

chieIJ

Je suis vraiment désolé aussi que les pharmaciens
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