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LA SCIE

scène, — Le repas de la fiancée.—Feux de Bengale.—
Ballet des démons.

Acte 5e et dernier. — Le mariage de Gain avec une
guenon. — Apparition de Dumas dans un nuage terras-
saut E. de Girardin. — Le coup de pistolet de rigueur. —
Gaate du rideau.

Ou vient de jouer au Gymnase une comédie nouvelle,
sous le titre de les Vieilles Filles, ou l'avantage d'avoir un
collaborateur, par MM. Sardou et de Courcy.

La pièce ayant fait un four complet, M. de Courcy a seul
été nommé.

Je me demande si M. Sardou n'avait pas pris la précau-
"on de s'adjoindre un aide, comment on aurait fait, le soir
c^e la première représentation, pour proclamer le nom de

auteur.

Peut-être aurait-on pris celui d'un pompier de service.
En attendant, avec la précaution qu'il a prise,M. Sardou
a l'honneur sauf.

Un paysan normand rencontre un médecin de campa-
SQe quis ie jour de l'ouverture de la chasse, était sorti
avec son fusil sur l'épaule.

— Où allez-vous donc ? lui demanda le paysan.

— Je vais voir un moribond, répondit le médecin.

—Vous avez donc peur de manquer que vous avez pris
v°tre fusil.

Dans un restaurant un habitué interpellant le garçon :
"—Vous devriez vous laveries mains, voilà encore vos

doigts marqués sur cette assiette.
,— Ce n'est rien, reprit le garçon, si vous voyiez ceux du

chef. .

Aune école communale, un inspecteur passel'examen des
3eUnes élèves.

Combien y a-t-il de genres ? demanda-t-il à un éco-

— Trois : le masculin, le féminin et le neutre.

— Très-bien ! Quel est le genre masculin ?

— L'homme.
—• Le féminin ?

— La femme.

— Le neutre ?

— Dam ! m'sieu, c'est les Auvergnats.

On peut lire rue Montorgueil :

•4 vendre une calèche pouvant tenir quatre personnes
avec une jument.

Brûlot.

1er.

SI J'AVAIS UN FILS.

Simples Conseils à l'instar de M. Dumas (1).
(Suite et fin.)

Si tu tiens le Livre des naissances, ne ris pas au nez des
Pwes qui viennent déclarer leurs enfants, cela pourrait leur
donner des doutes, l'autorité doit être impassible.

Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de tutoyer les té-
moins, à moins qu'ils soient grêlés ou tombés en enfance.

L'autorité ne doit pas être familière.

Évite autant que possible quand une personne demande
UQ renseignement de l'envoyer à Chaillot, peut être n'a-t-
eHe pas six sous pour prendre l'omnibus.

L'autorité ne doit pas être goguenarde.

Si un monsieur habillé de noir vient pour déclarer le
ûécès de sa femme, ne va pas lui désigner, en manière de
Plaisanterie, le bureau des mariages.

Il ne t'est pas permis, non plus, d'expédier une noce au
°ureau des décès; il pourrait y avoir d'étranges quipro-
îhos, par exemple, l'employé serait dans le cas de deman-
der aux fiancés s'ils veulent un enterrement de troisième
classe, où s'ils préfèrent, pour la bière, le chêne au sapin.

Toutes ces farces, spirituelles du reste, ne peuvent être
autorisées même avec les abonnés de la Gazette de Paris.

LE DÉJEUNER

Au bout de trente- sept minutes que tu seras à l'ouvrage,
*1 est d'habitude de sonner le garçon de bureau pour lui
demander ton déjeuner.

Pour cet acte important dans ta journée d'employé, tu
Peux sans crainte rejeter le public dans la salle d'attente,
et même de faire passer à chaque personne un cure-dent.

Ton déjeuner doit être sobre, ne coupe pas ton jambon
sUr les registres, prends plutôt des imprimés.

Romps ton pain en silence, et ne lance pas de boulettes

a1 nez de ton chef de bureau, à moins de bien viser dans

°eil, car, de cette manière, ne sachant pas qui lui a joué

Ce tour, tu pourras accuser ton collègue, surtout si tu lui

en veux.

(1) Voir le dernier numéro de la Scie.

Il est inutile, quand tu bois ton vin, de chanter quelque
hymne bachique, le public qui attend se croirait forcé de
reprendre le refrain eu chœur, cela nuirait à la solennité
administrative.

A la fin de ton repas, fais semblant do laisser tomber
une plume, et file vivement au café.

Là, tu cueilles ta pipe au râtelier, et tu engages une par-
tie de billard en SO points.

Sous le prétexte que tu es employé de mairie, n'abuse
pas de ta haute position pour crever le billard, casser les
glaces en lançant les billes et éborgner le garçon avec ta
queue.

On n'oserait pas te réclamer des dommaages, parce-que
tu représentes l'autorité.

Il faut être modéré et n'exiger qu'u œil de trois cents
francs par mois.

l'après-midi

Ayant consacré deux heures à l'acte important du dé-
jeuner, tu reviens près de tes administrés, et tu permets
au garçon de bureau de les faire comparaître une seconde
fois devant toi.

Sois de nouveau poli avec les vieillards, galant avec les
dames.

Dans la confection des contrats de mariage, il faut bien
prendre garde de ne pas confondre les noms; par exemple,
de ne pas marier la princesse de *** avec u î accordeur de
pianos, et de ne pas unir le comte do X. avec une mar-
chande des quatre-saisons, cela exciterait, dans les bu-
reaux de la mairie, des scènes de jalousie qui sont tou-
jours désagréables.

Il est aussi important de ne pas demander aux jeunes
épouses si elles ont déjà des enfants ; c'est pousser l'indis-
crétion plus loin que ton rôle le permet.

Si le mari est borgne et grêlé, il est inutile de le relater
sur l'acte de mariage, il faut laisser à la jeune épouse lé
temps de s'apercevoir de ces infirmités, sans les souligner
malicieusement.

Si un témoin est légèrement ému par le vin blanc du dé-
jeuner, fais le signer le premier et prie-le, sans brusque-
rie, d'aller voir les orangers dans la cour.

Quand la mariée déclarera son âge et avouera vingt
printemps, ne féerie pas : « Sans compter les mois de
nourrice ! »

La belle-mère pleure parfois dans ces solennités, il est
de ton devoir, à cette occasion, de lui prodiguer des con-
solations, sans cependant lui dire que c'est un beau jour
que celui où tune mère se débarrasse de sa fille.

Quand les mariés s'en iront, salue-:es poliment sans
ajouter : « Au plaisir de vous revoir. » Ils pourraient se
figurer, chacun de leur côté, que tu désires leur veu-
vage.

Pendant que tu remplis ces délicates et importantes
fonctions, l'heure du départ est arrivée.

Aussitôt que le deuxième coup de quatre heures aura
sonné, interromps brusquement ton travail, quand même
il te resterait à terminer un jambage.

Ferme avec force le registre, en ayant soin cependant de
ne pas écraser le nez d'un client.

Change de paletot, et sors en saluant les dames.

Une fois dans la rue, il te reste deux heures avant le dî-
ner; pour te donner de l'appétit, fais un petit tour dans
Paris, en évitant tes créanciers, les orgues de Barbarie et
les distributeurs de prospectus. Puis va prendre une ab-
sinthe au café, parcours les feuilles du jour. Lis le Corsaire
un peu, le Rappel beaucoup, la Scie passionnément, le
Pays pas du tout.

Si ta bourse le permet, tu peux dîner chez Duval. Quand
lu as fini de manger dans cet établissement, ne fourre pas
ta carte dans ta poche , pour sortir, en prétextant qu'on
ne t'en as pas donné en entrant. Tu ne peux te permettre
cette plaisanterie que dans les derniers jours du mois, et
encore!..

L'emploi de ta soirée ne me regarde pas. Je ne dois pas,
en qualité de père, sévère mais juste, savoir où tu vas por-
ter le bouquet que tu as acheté à la charmante marchande
de fleurs du coin de la rue Richelieu.

Sache, en général, que tu dois fuir l'Ambigu, les fem-
mes à perruques blondes, les chansons du petit bossu pari-
sien et la petite bourse devant le passage de l'Opéra.

Après une journée aussi bien remplie, tu as le droit

de t'étendre, avec mollesse, dans tes draps de linge fin.

Mais si le malheur veut que tu rencontres, dans ta batiste,

un de ces êtres immondes, rampants, appiatis, d'une odeur

fétide et d'une compagnie désagréable, en un mot, si tu

trouves sur ta peau fraîche une punaise du pays de Nod :

— Tce-la !

Th. Abel.

^TtfË^p^r......

€0PE4UX

Parce que les nouvelles politiques sont rares, ce n'est pas une
raison pour que les journaux du format le plus sérieux se livrent
à la publicité de canards, à faire rentrer sous terre le fameux
serpent de mer du Constitutionnel.

La Liberté de jeudi dernier nous annonce qu'une jeune fille a
été retirée vivante deux heures après s'être noyée. Cette curio-
sité pathologique est signée : Don Spavento. Parmi les renseigne-
ments que j'ai pris, on m'a assuré que ce noble espagnol était
incapable d'induire un seul de ses lecteurs en erreur.

Si la Liberté était une feuille religieuse, j'en concluerais qu'il y
a dans celte affaire quelque intervention d'en haut, et que l'a-
réopage des saints et des saintes qui planent dans le ciel a voulu
faire quelque miracle pour faciliter le réabonnement.

Mais je ne crois pas que MM. Jules de Précy et Albert Duruy
aient des intelligences avec le ciel, pas plus que l'étonnant
hidalgo Don Spavento.

Ceci ne serait rien, si une autre feuille de la même boutique,
le National, n'eut pas voulu renchérir sur le canard de son con-
frère.

VAssez Bien public, comme Ta si bien dénommé Armand
Gouzien, nous assure, dans un numéro de la semaine dernière,
que rue Laborde, Mme B,.., jeune femme de vingt-cinq ans,
n'ayant pas bougé de sa chambre pendant six semaines, s'est
laissée surprendre par un commissaire de police, qui, ayant en-
foncé sa port1, a été très-étonné de trouver cette particulière qui
était très-parcheminée et réduite à l'état de momie (sic).

Naturellement, laconversation s'est engagée,ajoute leNational.

— De. quel droit, monsieur, lui dit cette dame, vous introdui-
sez-vous dans mon domicile?

— Madame, on prétend qu'on ne vous a pas vu sortir depuis
une semaine.

— Est-ce que cela regarda les voisins ; et c'est vous, commis-
saire de police, qui venez ainsi troubler mon repos.

L'homme de loi fut obligé de se retirer, et de laisser cette dame
se parcheminer à son aise.

§ue pensez-vous de l'anecdote? Elle dépasse, à mon avis, de
plusieurs longueurs, le canard de la Liberté.

Si les feuilles qui ont pour mission d'éclairer et d'instruire les
masses se livrent à de pareilles extravagances, j'engage le Tam-
Tam à leur inienter un procès en concurrence déloyale.

La question des cafés-concerts est encore à l'ordre du jour.

Les feuilles pudibondes et honnêtes versent des larmes de cro-
codile sur l'immoral répertoire de ces établissements. On sait,
d'ailleurs, que c'est une connaissance spéciale qui juge en dernier
ressort si telle ou telle chansonnette mérite d'être chantée devant
les bocks et les mazagrans. Les chefs d'établissements ont donc,
dans cette affaire, leur responsabilité très-à couvert.

Etonnons-nous seulement qu'une part plus large ne soit pas
faite aux œuvres réellement sérieuses et de bon goût. Nous avons
entre les mains une chanson excellente, qui a pour titre l'Or de
France, et pour auteur M. Ilip. Chatelin. Cette œuvre, jusqu'à
nouvel ordre supérieur, est condamné à moisir dans les cartons.

Nous ne pensons pas que ce soit la Timbale d'Argent ni les
Cent Vierges qui soient faites pour relever le niveau de la mora-
lité publique.

Place des Victoires, on peut lire cet avis :

Robillard, cordonnier, remonte les bottes au rez-de-chaussée.

Aux Tuileries, deux blondes petites filles jouent à la madame.

— Bonjour, madame.

— Comment allez-vous?

— Avez-vous des enfants ?

— Non, pas encore, et vous, Madame?

— Moi, j'en ai eu trois la première année.

— Nourrissez-vous vos enfants, madame ?

— Mon Dieu! madame, j'ai nourri le premier; mais cela m'a
tant fatigué que mon mari n'a jamais voulu que je continue; c'est
lui qui a nourri les autres.

Deux amis causaient entre eux sur l'éternelle question du ma-
riage.

— J'hésite, mon cher, dit l'un d'eux : figure-toi qu'on me pro-
pose deux fommes à choisir, l'une a dix-huit ans et l'autre trente-
un.

-- A ta place, lui répondit le second, je prendrais celle qui a
trente et un ans ; c'est toujours quinze ans de mariage que tu
aurais de moins à faire.

La campagne pour l'élection du président continue en Améri-
que. On sait que de l'autre côté de l'Océan chaque parti use de
tous les moyens possibles pour faire tomber le candidat du parti
opposé.

On cite à ce propos, cette singulière affiche qui est colportée,
à dos d'homme, dans New-York :

Dix dollars de récompense

à qui prouvera

que (iranl ne boit pas.

Un mot de Calino ne fait jamais de mal :
Calino rencontre une jeune dame.

— J'ai appris, madame, que vous étiez mère de famille, votre
garçon se porte bien?

— Parfaitement, il marche déjà depuis deux mois.

— Seigneur! répondit Calino, il doit être déjà loin.

Th. Abel.

Le Propriétaire - Gèrent : César Mérmet.

Paris. — lmp. Turfio et Ad. /uvet 9, cour des Miracles.
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