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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0228
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92 ARCHITECTURE.

matériels, L. B. Alberti, au contraire, allait de la théorie à la pratique, pour assurer, à ses propres
yeux, comme à ceux de ses contemporains, l'utilité des principes qu'il établissait dans ses écrits.
Voyons-le opérer dans cette nouvelle carrière.

Sigismond Malatesta, ce guerrier fameux du XV' siècle, qui selon ses intérêts servit tour-it-tour le
pape, Florence et Venise, plus célèbre encore par le goût pour la philosophie, les sciences et les
arts, qu'il avait su conserver au sein d'une vie toute consacrée aux travaux guerriers, était parvenu
à se former une souveraineté indépendante aux dépens des grands états qui l'environnaient. Ce fut
le premier des princes de ce tems qui éprouvèrent le besoin de s'entourer d'une cour remarquable
par le choix des hommes et des femmes qui la composaient. Il avait commencé dans Rimini, ville
principale de ses états, la construction d'un temple au Dieu des victoires, dont il avait si souvent
éprouvé l'assistance. Il voulut bientôt que ce magnifique monument de sa piété, de sa gloire et de
sa puissance, fût aussi destiné à recueillir les cendres et à conserver la mémoire de ceux dont les
talens et la célébrité avaient jeté de l'éclat sur son règne. Il connaissait-L. B. Alberti, sou génie pour
les arts, et sur-tout pour l'Architecture, sa riche imagination, sa vive sensibilité: il jugea qu'il était
seul propre à remplir ses vues, et l'invita à venir près de lui s'occuper de l'achèvement de l'église
de S1 François de Umiini (a).

PI- T<'- Une teinte plus légère indique sur le plan, fig. i, ce que L. B. Alberti trouva fait, ou ce qu'on fit

Plan, élévation, et -i . » , e . . , , . ,,, _ _ . , , . , ?

Utaili .k' l'église de aPres lul : uue teinte plus forte désigne ce qu il lit ferre exécuter lui-même (0).

S't'rançois.àWtnùii, T_,a COupc, fig. 2, nous offre, dans la partie de l'église antérieure à L. B. Alberti, un des derniers
de Léon-Baptiste Al- et des pins magnifiques ouvrages du système de l'architecture gothique dans son second et bel âge.
r xv= "■ 1 ^es (luatre arcs 4™ forment les chapelles latérales, et dont la figure 3 présente les détails en grand,

ont la proportion qui caractérise celte époque: ils reposent sur des pilastres très élevés, supportant
de petites corniches eu manière d'impostes, et dont quelques uns ont pour hases des éléphants qui
figuraient, tantôt comme partie, tantôt comme cimier, dans les armes de Sigismond. Ces pilastres,
ornés de chapiteaux, sont eux-mêmes divisés, dans leur longueur, en trois rangs de deux pilastres
plus petits, admettant dans leur intervalle des niches où sont placées des figures symboliques. Cette
multitude de détails, la richesse de tous les contours chargés de fleurs, de fruits, de chiffres allégo-
riques aux sciences et aux arts, produisent à l'œil une espèce de confusion que l'on ne peut être
tenté d'excuser qu'en considération d'une exécution vraiment merveilleuse.

Voilà le goût et le style que L. B. Alberti, éclairé par une savante théorie, sentait le besoin de

" (a) Doux comtes Batuiplini, frères du chanoine de ce nom attacha due à de pareille) circonstances, et qui rendirent aux sciences, au*

à ta bibliothèque du Vatican, ont publié des documens historiques lettrcset eux arts, ta même espèce do culte.DnecbososinguKère,e,e|

fort curieux sur Rimini, sur les Malatesta, et particulièrement sur Si- que celle do Sigismond Malatesta paraissait à peine se ressentir du tu-

gismund : le premier, dans l'ouvrage do Gûido Antonio Zanetti, inti- limite des ormes dont elle était continuellement environnée. Le comte

tulé Mcmorie storichc <U Rimini, et dans le recueil des œuvres de Angelo donne une liste nombreuse de professeurs dans ions les^crr»

Businio Banni, auteur de VHetperulos t poème consacré n la gloire de do science et de littérature, attachés immédiatement au service de Si-

Sîgiunond. le second , le comte Angelo, dans use dissertation insérée gitmond. on appelés par lui ei par ses pères pour former des écolo

dans le même recueil, et quia pour titre, Délia Corlc leUeraria diSt- dans ses étais. Quant uui he.inx.-ait-, nous trouvons à sa cour, oui»

çbmondo Pandolfotfalaunasignordi RûiÙno. L. B. Alberti, pou. la Sculpture, Luca délia Robbîa, Simone frère*

On a placé parmi les rois de Bourgogue, cl reculé jusqu'au tems des JDon&tello, Bernardo Gïufagni, Pasquino di Moule Pulciono, LoreoM

empereurs Otlion, l'origine de ccito remille illustre. Ce qu'il y a de Glulieni; pour la Peinture, Jean Bellino et Pictro dellu Fronces»id»

plus certain, c'est quelle se fait remarquer dès le XII* siècle. Sa puis- Borgo S, Sepolcroi pour la grai ure en médaille, dont Sigismond «

saiices'aceruutans les siècles suivans, et particulièrement dans le XV°, plaisait sur-tout i cucouragerles travaux, afin de multiplier lesmWUl-

jusqu'à L'époque des malheurs qui précéder» ni immédiatement la mou numens de sa gloire, Victor Pisano ou Pisanello, el Mon..' de' P|SBj

de Sigismond, arrivée en i.',nS [i I,.,,,, j ,,..,,„„.,., ,!e sa jeuncsM-, le* deux plus célèbres artistes du tems. Sigismond envoya ce deraieft

«pendant tout le cours dosa vie, b guerre fut «on occupation princi- Mahomet 11, dont il avait combattu les années, et quj I estimait assrj

toirca qu'a lu tête des troupes véoi demi es il lempona „,»■ les Turcs dans avait exécuté relui de ce vaillant capitaine.

la Morér. On a cru les Mcounoftre dan, 1rs bas-i oliefs qui orneni fin- (i) Ou possède deux, ouvrages très intéressons sur ce monument

teneur de l'église de S' François; mais il est beaucoup plus probable oélèhro d'architecture. Le premier est intitulé: L<-ttera apologe&é,

que ceux que l'on voit aujourd'hui sont fins i. .1.^ sculpteurs florentins serîtta air lit. signor Carlo Marcheselli, nabile Rimiaesetdatfi;

du XV siècle. Les détails de la vie intérieure do co prince guerrier, gnor Areiprete D. Giiueppe Malatesta Gan-Jfi. Voy. le Giorno»

golanict fastueux, SCS belles qualités, ses défauts même cl ses vices, pet- de' lùtterati d'Italia, tom. XXX, pag. 155. L* second, // tempto *

gneutbien une époque que l'on peut regarder comme lu dernière des S.'Fmncesco di Rimino, descritto da Gio. Rattista Costa, /m'W*

"™*chOTaleresquM.Uinémotableaunouse8toffertdonslcscoursdcs Voy. 31iscettanea di varia tetieratura, tom. V, paj- j5.
ducs d'Urbin, des Gonxuguo, des Sforzo, maisons dont l'élévation lut
 
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