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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0029
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DÉCADENCE. a5

monstre, le percer d'une flèche, et mériter ainsi l'hommage de sa dépouille et la main de Méléagre,
Jamais image plus vive d'efforts dirigés vers un même but, ne fut rendue avec plus d'énergie et de
clarté- L'animal énorme remplît presque seul tout le champ du combat. C'est vers lui que se dirigent
tous les efforts des chasseurs; environné par eux, sans eu être offusqué, il reste l'objet principal
<[<; la composition. Le personnage qui est sur le devant, présenté debout, aurait nui à ce bel effet;
l'artiste nous l'offre renversé, tandis que parmi les chiens qu'il guidait, l'un déjà blessé succombe
sous le monstre, l'autre s'intimide en le regardant, et le troisième le saisit à la tète, et le retient
sous les coups d'une massue qui va le frapper. La composition se termine, en s'élevant, par la figure
d'une femme à cheval qui, avec autant de grâce que de courage, enfonce sa lance dans les flancs
du sanglier. La vérité, l'expression, l'unité de la scène font, de ce monument, comme de beaucoup
d'autres de la Sculpture grecque, des modèles utiles pour les peintres eux-mêmes. Dans les Ecoles
antiques, les mêmes principes et le même goût dirigeaient les deux arts daus les points les plus
iniporlans de leur théorie générale (a):

Lorsque les sujets sculptés sur les urnes cinéraires, se rapportaient plus spécialement à la desti-
nation de ces sortes de monumens, et aux individus dont ils devaient conserver les restes, l'artiste
y présentait souvent les portraits des personnes mortes. Il rappelait leur rang et leurs vertus, en
retraçant quelques actions de leur vie ou quelques circonstances de leur mort; et par-là il fixait,
d'une manière durable, le souvenir des époques, des faits, des mœurs et des coutumes.

C'est ainsi que le bas-rehef, K" 26, nous conserve la tradition de plusieurs usages religieux. Des
prêtres couronnés de fleurs, vêtus selon le rit, et portant l'encens et le feu, récitent près du corps
inanimé d'une jeune femme, des prières qu'accompagne le son éclatant des instrumens destinés à
éloigner les mauvais génies, tristes ex œthere diras, ou à marquer les conelamatious accoutumées.
Les autres détails de cette composition ajoutent encore à sou intérêt, par des circonstances qui
appartenaient à l'événement; telles que la douleur réfléebic et profonde d'une mère assise près du
lit de mort, et l'altitude d'un enfant en bas âge qui s'en éloigne tristement.

Le bas-relief voisin, N" 27, nous offre une autre scène touchante; car de quelle espèce de sen-
timent les anciens n'ont-ils pas confié l'expression à l'Art ! La piété militaire, c'est-à-dire les soins
que les soldats rendaient à leurs compagnons blessés ou morts, étaient souvent retracés sur des
monumens publics, chez les Grecs et chez les Romains. Ces devoirs étaient, à Sparte, une suite
naturelle de la loi de Lycurguc, qui, dans les combats, rendait un ami responsable de la conduite
et du sort de son jeune ami. Plusieurs compositions, traitées, comme celle-ci, d'une grande manière,
même sur des pierres gravées, rappellent cet amour vraiment civique et ce soin généreux.

Après la mort de Lucius Vérus, que Marc-Aurèle s'était associé, les Romains supplièrent celui-ci
de se charger seul du gouvernement. Un pareil témoignage d'amour et de confiance, donné au nom
du monde entier, méritait d'être transmis à la postérité par la Sculpture. Elle le consigna sur une
table de marbre, que le tems nous a conservée, et que l'on voit encore aujourd'hui au Capitole :
c'est le sujet du N° 28. Rome y présente un globe à l'empereur; symbole de l'univers heureux alors
par ses bienfaits, instruit par ses écrits et plus encore par l'exemple de ses vertus. Cette compo-
sition, noble et simple comme l'âme de Marc-Aurèle, semble une page clairement écrite d'une
histoire qu'on aimera toujours à relire. Le style des draperies offre ici de beaux modèles, comme
dans le N° 16.

Le sujet du bas-relief suivant, N° 29, riche des symboles d'une consécration religieuse, s'explique
par l'apothéose d'Aulonin et de Faustine. C'est un hommage du peuple romain, auquel Marc-
Aurèle et Lucius Vérus voulurent joindre celui de leur reconnaissance envers le prince qui les avait
adoptés, Dans son ensemble, ce monument offre une disposition, qui, sans l'embarras et le secours
indiscret de plans multipliés et d'effets pittoresques", satisfait aux données essentielles du sujet,
avec toute la magnificence de l'art et de la poésie. Au milieu de la composition, le génie de l'im-

(») Riions donc avec Horace: ......Lxmnplarîa graiea Ifoeturadvûrtate manu,versato<liurn(t.

SCOLPT. £'
 
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