DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.1304#0010
ARCHITECTURE.
qu'ont exigea ces excavations ne peuvent <l ailleurs avoir été l'ouvrage des chrétiens persécutés; c-i l'on
n'v reconnaît pas aussi fréquemment, aussi clairi menl que dans tes catacombes de Home, des vestiges,
des mémoires de martyrs, ni 1rs inscriptions qui les indiquent.
Cet eut des lieux et des choses ;i persuadé a M. Pelliccïa, auteur d'un savant ouvrage sur les Pratiques
de l'Église primitive, cl sur celles du moyen et du dernier âge, que, d'après l'usagi où étaîenl les anciens
peuples de la Campante, d'ouvrir des routes souterraines (telles qu il en existe <ncore ) pour communi-
quer ensemble et se Secourir mutuellement, il fallait eroire que les routes, sur-tout les plus basses, qui
forment les catacombes de Naplcs, avaient été pratiquées à cet effet, dès l'antiquité la plus reculée : que
les chrétiens n'eu avaient fait usage pour catacombes qV vers le III' siècle; et que c'est dans les siècles
suivans seulement que le zèle des éveques et du clergé de l'église napolitaine y a ajouté des églises, et des
chapelles enrichies de peintures sacrées.
La coupe W" i.'i présente un exemple de ces suites de chapelles ; les grands arcs et les colonnes qui la
décorent ont quelque chose d'imposant; effet qui, se reproduisant en plusieurs endroits de ces catacombes,
si remarquables d'ailleurs par l'ampleur de leurs galeries, cl par les énormes soutiens arlisiement ména-
gea pour les supporter, leur donne un aspect majestueux et vénérable, qui Cependant n'a rien de l'horreur
religieuse qu'inspirent celles de Rome.
Plan général et détails de la eatacombe de S' Marecllin, près de Home, via Labicana ( Aringhi, Itoma
sublerninea, loin. Il, p. 413)-
On sait que dans l'intervalle des persécutions, et sur-totil après la liberté accordée au christianisme,
les papes, désirant conserver et embellir les catacombes, y ordonnèrent des siibstructions et des travaux
quelquefois exécutés avec soin; on en voit un exemple tiré de fa eatacombe de S' Marccllin , à l'angle
Supérieur de ce plan, vers la gauche.
Ils y ûrent construire aussi des chapelles dans lesquelles, au tenu des solennités et des retraites, ils '
ranimaient, par des exhortations et par leur exemple, la dévotion des fidèles: à l'angle inférieur de ce
plan j'ai mis la vue intérieure de l'une de ces chapelles, prise de la même eatacombe. Ou y célèbre
encore la messe une fois par an, au mois de juin, le jour de la f'éte du saint. Cette chapelle est pratiquée
entre des niches creusées en demi-cercle dans le tuf, espèce de monumenîi arcuati destinés à renfermer
les corps des martyrs; au-dessus sont d'autres sépultures moins distinguées.
Vue d'une antre chapelle de la eatacombe de S' Atarcelhn : l'ouverture qu'on remarque au sommet de
la voûte démontre comment ces chapelles recevaient du dehors l'air et la lumière, lorsqu'elles se trou-
vaient placées au premier étage des catacombes. Ces percés se rencontrent encore fréquemment dans
les environs de Rome, et je m'en suis aidé souvent pour entrer dans les catacombes, ou pour en sortir :
on nommait autrefois ces lieux ainsi éclairés d'eu haut, cubicula clam.
Occurrunt cœsis ùnmissa foiumiiui tectis
Qiia' jticitint claros antra super radios-
Allainen ej.xi.ai subter cava viscera monta
Crebra ferebrato fornice lu,v pénétrât :
Sic (latur abseittis per subterranea solis
Cernere fufgorem, luminibusque frui.
Piuinrivci:, liv. II, hymne XI, Y. l6l,
Plan d'une partie de la culacombc de S' Saturnin, située près de Rome, via Salara, sons la vil/a Gati-
galandi. Fouillée, comme la plupart des autres, au sein de la pouzzolane et du tut' volcanique qui for-
ment le sol inférieur de Rome cl de ses environs, celle eatacombe présente aux naturalistes les movens
d'en examiner la nature et la disposition intérieure, à des profondeurs d'un accès facile, et qu'il ne serait
guère possible de rencontrer ailleurs.
Coupe d'une partie de la cataeonibe de S' Saturnin.
Plan dti lieu dit Platonia, à S'Sébastien hors des murs de Rome. Ce lieu, très décoré par la piété du
pape S' Damasc, au IV' siècle, est il demi souterrain, et placé à la gauche du chfceur de t'église, entre
elle et le cimetière de S'Calixle pape et martyr, nobilissimum, suivant l'expression d'Aringhi, quod
cœteris tiim amplitudÎM) titm anti'naftate pnestatj deux escaliers conduisent à ce cimetière, qui est >i
VOÙÎD que souvent ce lieu est désigné par ce* mots. (/(/ ctttacumbas.
On y reconnaît encore douze places ou niches qui, probablement, auront servi pour autant de tom-
beaux: elles sont creusées en arc dans le tuf, et revêtues de briques et de chaux; un banc de marbre
qu'ont exigea ces excavations ne peuvent <l ailleurs avoir été l'ouvrage des chrétiens persécutés; c-i l'on
n'v reconnaît pas aussi fréquemment, aussi clairi menl que dans tes catacombes de Home, des vestiges,
des mémoires de martyrs, ni 1rs inscriptions qui les indiquent.
Cet eut des lieux et des choses ;i persuadé a M. Pelliccïa, auteur d'un savant ouvrage sur les Pratiques
de l'Église primitive, cl sur celles du moyen et du dernier âge, que, d'après l'usagi où étaîenl les anciens
peuples de la Campante, d'ouvrir des routes souterraines (telles qu il en existe <ncore ) pour communi-
quer ensemble et se Secourir mutuellement, il fallait eroire que les routes, sur-tout les plus basses, qui
forment les catacombes de Naplcs, avaient été pratiquées à cet effet, dès l'antiquité la plus reculée : que
les chrétiens n'eu avaient fait usage pour catacombes qV vers le III' siècle; et que c'est dans les siècles
suivans seulement que le zèle des éveques et du clergé de l'église napolitaine y a ajouté des églises, et des
chapelles enrichies de peintures sacrées.
La coupe W" i.'i présente un exemple de ces suites de chapelles ; les grands arcs et les colonnes qui la
décorent ont quelque chose d'imposant; effet qui, se reproduisant en plusieurs endroits de ces catacombes,
si remarquables d'ailleurs par l'ampleur de leurs galeries, cl par les énormes soutiens arlisiement ména-
gea pour les supporter, leur donne un aspect majestueux et vénérable, qui Cependant n'a rien de l'horreur
religieuse qu'inspirent celles de Rome.
Plan général et détails de la eatacombe de S' Marecllin, près de Home, via Labicana ( Aringhi, Itoma
sublerninea, loin. Il, p. 413)-
On sait que dans l'intervalle des persécutions, et sur-totil après la liberté accordée au christianisme,
les papes, désirant conserver et embellir les catacombes, y ordonnèrent des siibstructions et des travaux
quelquefois exécutés avec soin; on en voit un exemple tiré de fa eatacombe de S' Marccllin , à l'angle
Supérieur de ce plan, vers la gauche.
Ils y ûrent construire aussi des chapelles dans lesquelles, au tenu des solennités et des retraites, ils '
ranimaient, par des exhortations et par leur exemple, la dévotion des fidèles: à l'angle inférieur de ce
plan j'ai mis la vue intérieure de l'une de ces chapelles, prise de la même eatacombe. Ou y célèbre
encore la messe une fois par an, au mois de juin, le jour de la f'éte du saint. Cette chapelle est pratiquée
entre des niches creusées en demi-cercle dans le tuf, espèce de monumenîi arcuati destinés à renfermer
les corps des martyrs; au-dessus sont d'autres sépultures moins distinguées.
Vue d'une antre chapelle de la eatacombe de S' Atarcelhn : l'ouverture qu'on remarque au sommet de
la voûte démontre comment ces chapelles recevaient du dehors l'air et la lumière, lorsqu'elles se trou-
vaient placées au premier étage des catacombes. Ces percés se rencontrent encore fréquemment dans
les environs de Rome, et je m'en suis aidé souvent pour entrer dans les catacombes, ou pour en sortir :
on nommait autrefois ces lieux ainsi éclairés d'eu haut, cubicula clam.
Occurrunt cœsis ùnmissa foiumiiui tectis
Qiia' jticitint claros antra super radios-
Allainen ej.xi.ai subter cava viscera monta
Crebra ferebrato fornice lu,v pénétrât :
Sic (latur abseittis per subterranea solis
Cernere fufgorem, luminibusque frui.
Piuinrivci:, liv. II, hymne XI, Y. l6l,
Plan d'une partie de la culacombc de S' Saturnin, située près de Rome, via Salara, sons la vil/a Gati-
galandi. Fouillée, comme la plupart des autres, au sein de la pouzzolane et du tut' volcanique qui for-
ment le sol inférieur de Rome cl de ses environs, celle eatacombe présente aux naturalistes les movens
d'en examiner la nature et la disposition intérieure, à des profondeurs d'un accès facile, et qu'il ne serait
guère possible de rencontrer ailleurs.
Coupe d'une partie de la cataeonibe de S' Saturnin.
Plan dti lieu dit Platonia, à S'Sébastien hors des murs de Rome. Ce lieu, très décoré par la piété du
pape S' Damasc, au IV' siècle, est il demi souterrain, et placé à la gauche du chfceur de t'église, entre
elle et le cimetière de S'Calixle pape et martyr, nobilissimum, suivant l'expression d'Aringhi, quod
cœteris tiim amplitudÎM) titm anti'naftate pnestatj deux escaliers conduisent à ce cimetière, qui est >i
VOÙÎD que souvent ce lieu est désigné par ce* mots. (/(/ ctttacumbas.
On y reconnaît encore douze places ou niches qui, probablement, auront servi pour autant de tom-
beaux: elles sont creusées en arc dans le tuf, et revêtues de briques et de chaux; un banc de marbre