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Shaw, Thomas
Voyages De Monsr. Shaw ... Dans Plusieurs Provinces De La Barbarie Et Du Levant: Contenant Des Observations Géographiques, Physiques, Philologiques Et Melées Sur Les Royaumes D'Alger Et De Tunis, Sur La Syrie, L'Egypte Et L'Arabie Petrées (Band 2) — La Haye, 1743

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https://doi.org/10.11588/diglit.6528#0095
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SUR LA SYRIE, L'EGYPTE &c. Chap.1V. 77

montagnes remplies de rochers & de précipices. Il ne pleut
jamais dans ce païs, fi ce n'eft quelquefois vers les équi-
noxes, & le peu de végétaux que la terre y produit, fe ra-
bougrhTent par la féchereffe perpétuelle, parce que le rafraî-
chiffement que la rofée y apporte pendant la nuit, ne fçau-
roit balancer la brûlante ardeur du foleil durant le jour. Fai-
fant attention à cette chaleur exceffive, & au grand froid qui
y fuccede pendant la nuit 5 on doit reconnoître que les Ifraë*
lit"es, lorsqu'ils vivoient dans ce défert, avoient grand befoin
du fecours extraordinaire que Dieu leur accorda, je veux
dire de cette nuée ( a ) qui leur fervoit de couverture pendant
le joury & de lumière (probablement auffi de feu) pendant
la nuit.

Lorsque je parcourus ce défert, ce qui étoit en Septem-
bre & en Oftobre, j'eus un tems parfaitement clair & fe-
rein depuis le Caire jufqu'à Corondel ; mais depuis cet en-
droit jufques au mont Sinaï]e vis le fommet des montagnes
de tems en tems couvert de nuées, quelquefois pendant
toute la journée. Cette conftitution de l'air fe termina par
une violente tempête, qui dura prefque toute une nuit, & qui
fut accompagnée d'éclairs, de tonnerres & de pluye. Les
Moines me dirent, que ces fortes de tempêtes ne revenoient
gueres qu'une fois en deux ou trois ans.

Excepté ces cas extraordinaires, le tems y eft affez réglé
& presque toujours le même d'un bout de Tannée à l'autre.
L'air eft ordinairement ferein ; il y a afiife de vent pendant
le jour, mais il celle pendant la nuit. Les vents de Sud font
les plus agréables, mais les autres font plus fréquens, & en
foufflant fur la vafte étendue de ce défert, ils enlèvent & en-
traînent avec eux grande quantité de fables, qui changent de
tems en tems la furface de la terre ferme, & qui comblent
de plus en plus la Mer Rouge. C'eft à ces vents que l'on
doit attribuer les lames & les montagnes de fable que l'on
trouve par-tout dans ces déferts. De-là vient auffi que non
feulement le port de Suez eft préfentement tout-à-fait rem-
pli

L'air y
eft ordi-
naire-
ment fe-
rein.

Violen-
te Tem-
pête au
mont Si'
naï.

Vents,

Monta-
gnes de
fable.

(a) Voyez Pfeaume CV..39.
 
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