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https://doi.org/10.11588/diglit.6528#0096
Les plai-
nes du
Défert
paroif-
fent de
grands
lacs.
Les ca-
davres y
pourrif-
îent ra-
rement.
78 OBSERVATIONS GEOGRAPHIQUES
pli de fable, mais auffi que le bras de Mer qui s'étendoit an*
ciennement deux ou trois milles plus loin au Nord jufqu'à
Heroopolis, probablement YAdjeroute moderne, eft aujour-
d'hui à fec quand la Mer eft à peine à la moitié de fon reflux,
quoiqu'il y ait quelquefois, dans le tems que la marée eft hau-
te, près d'une braffe d'eau.
Dans les endroits de ces déferts où les fables font unis,
l'horizon ne paroît pas moins à découvert que fur Mer, &
par confequent y eft très-propre pour faire des Obfervations
Aftronomiques. Il femble auffi , à confiderer ces vaftes plai-
nes à quelque diftance, que ce font de (a) grands lacs. De
même on n'eft pas peu furpris de voir, combien les objets
qu'on y découvre paroiffent plus grands aux yeux qu'ils ne
font en effet, tellement qu'un petit arbufte femble être un
grand arbre, & qu'on prendroit une troupe à'Ach-bobbas pour
une Caravane de chameaux. En avançant dans le défert,
ce qu'on en découvre environ à un quart de mille, continue
toujours de paroître un amas d'eau 3 tandis que Tefpace qui
fe trouve entre deux femble être de la braife ; ce qui vient
du mouvement tremblant & ondoyant des vapeurs qui s'ex«
halent, & que l'ardeur du foleil faic monter & fucceder rapi-
dement les uns aux autres.
On peut auffi raifonnablement attribuer à ces grandes cha-
leurs, que les cadavres des chameaux & d'autres animaux
qui meurent dans ces déferts, font promptement delTéchés,
& perdent toute humidité qui pourroit les difpofer à la pu-
trefadtion; de forte que fe trouvant par-là en état (ô) de fc
con-
(#) Diodore de Sicile a
déjà obfervé la même chofe en par-
lant de VAfrique. Voici comme il
s'explique Lib. UT. pr.g. 128. H ctè,
(%wp«.) virèpro v6nov (xspcç VKepTeîvmct,
xopoç ècrct nui èMffliÇébtt vu^ariuiuv vM-
ruv , Tv\v xpétro^iv .e%et irsXxyei i:ape\x.-
(Pepvj , iley^iun la %upe<xp\Lkvvi komùSuv ,'
fpv^jxw yy\ ftepié%STai, 7% vx£p'/.eiy.êvw< èpvr
fxs Ivirëthvfrov èyjktsv^ to xépaç. C'eft-
à-dire ; Le pais qui s'étend au defïus
de la partie feptentrionale , d'où
vient le vent du Nord, eft inculte,
& a peu de fources d'eau: à la vue
il refiemble à la Mer, n'offrant aucu-
ne diverfité, & étant environné d'un
défert, au-delà duquel on ne trouve
que difficilement une iifuë. .
(b) On m'a affuré très - pofitive-
ment qu'à Saibah, qui eft, fi je ne me
trompe, un lieu à moitié chemin en-
tre Ras Sem & Y Egypte, il y avoit un
grand nombre d'hommes, d'ânes, &
de
nes du
Défert
paroif-
fent de
grands
lacs.
Les ca-
davres y
pourrif-
îent ra-
rement.
78 OBSERVATIONS GEOGRAPHIQUES
pli de fable, mais auffi que le bras de Mer qui s'étendoit an*
ciennement deux ou trois milles plus loin au Nord jufqu'à
Heroopolis, probablement YAdjeroute moderne, eft aujour-
d'hui à fec quand la Mer eft à peine à la moitié de fon reflux,
quoiqu'il y ait quelquefois, dans le tems que la marée eft hau-
te, près d'une braffe d'eau.
Dans les endroits de ces déferts où les fables font unis,
l'horizon ne paroît pas moins à découvert que fur Mer, &
par confequent y eft très-propre pour faire des Obfervations
Aftronomiques. Il femble auffi , à confiderer ces vaftes plai-
nes à quelque diftance, que ce font de (a) grands lacs. De
même on n'eft pas peu furpris de voir, combien les objets
qu'on y découvre paroiffent plus grands aux yeux qu'ils ne
font en effet, tellement qu'un petit arbufte femble être un
grand arbre, & qu'on prendroit une troupe à'Ach-bobbas pour
une Caravane de chameaux. En avançant dans le défert,
ce qu'on en découvre environ à un quart de mille, continue
toujours de paroître un amas d'eau 3 tandis que Tefpace qui
fe trouve entre deux femble être de la braife ; ce qui vient
du mouvement tremblant & ondoyant des vapeurs qui s'ex«
halent, & que l'ardeur du foleil faic monter & fucceder rapi-
dement les uns aux autres.
On peut auffi raifonnablement attribuer à ces grandes cha-
leurs, que les cadavres des chameaux & d'autres animaux
qui meurent dans ces déferts, font promptement delTéchés,
& perdent toute humidité qui pourroit les difpofer à la pu-
trefadtion; de forte que fe trouvant par-là en état (ô) de fc
con-
(#) Diodore de Sicile a
déjà obfervé la même chofe en par-
lant de VAfrique. Voici comme il
s'explique Lib. UT. pr.g. 128. H ctè,
(%wp«.) virèpro v6nov (xspcç VKepTeîvmct,
xopoç ècrct nui èMffliÇébtt vu^ariuiuv vM-
ruv , Tv\v xpétro^iv .e%et irsXxyei i:ape\x.-
(Pepvj , iley^iun la %upe<xp\Lkvvi komùSuv ,'
fpv^jxw yy\ ftepié%STai, 7% vx£p'/.eiy.êvw< èpvr
fxs Ivirëthvfrov èyjktsv^ to xépaç. C'eft-
à-dire ; Le pais qui s'étend au defïus
de la partie feptentrionale , d'où
vient le vent du Nord, eft inculte,
& a peu de fources d'eau: à la vue
il refiemble à la Mer, n'offrant aucu-
ne diverfité, & étant environné d'un
défert, au-delà duquel on ne trouve
que difficilement une iifuë. .
(b) On m'a affuré très - pofitive-
ment qu'à Saibah, qui eft, fi je ne me
trompe, un lieu à moitié chemin en-
tre Ras Sem & Y Egypte, il y avoit un
grand nombre d'hommes, d'ânes, &
de