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https://doi.org/10.11588/diglit.6528#0378
D E
P" R E U V E^ S.
141
comme la Mer dans celles du fel ,
e'eft-à-dire que la produ&ion <fu
Natron dépend de l'eau douce qui
inonde ces Lacs: point du tout;
les deux Lacs font inacceffibles, par
leur fituation haute & fupérieure,
aux inondations' du fleuve. Il eft
fur pourtant que la pluye, la ro-
fée, la bruine & les brouillards
font les véritables pères du Na-
tron , qu'ils en hâtent la formation
dans le fein de la terre, qu'ils le
multiplient & le rendent rouge;
A cette couleur eft la meilleure de Remar-
toutes: on en voit aufli du blanc, quesfur
du jaune & du noir. * * * le Na-
Outre le Nitron, on recueille tron.
dans certains quartiers des deux
Lacs du Sel ordinaire & fort
blanc ; on y trouve auflî du Sel
gemme, qui vient en petits mor-
ceaux d'une figure pyramidale,
c'eft-à-dire quarrée par le bas, &
B finiiTant en pointe. Ce dernier Sel
ne paroît qu'au Printems.
<?if> <ô*
XXIX.
1ERE DONT ON FAIT LE SEL
ARMONIAC EN EGYPTE.
IE Sel Armoniac fe fait de fien- C
_j te : celle, de chameau eft efti-
ïïiée la plus forte & la meilleure.
Garçons & Filles- courent les rues
du Grand Caire-, un panier à la
main, pour ramaffer cette fiente,
laquelle ils vendent enfuite à ceux
qui tiennent des Bagnios, ou s'ils
la brûlent eux-mêmes-, ils en ven-
dent la fuye dans les lieux où fe
fait le Sel Armoniac. Les villages D
des environs du Grand Caire -, où
on ne brûle gueres autre chofe
que de la, fiente, fourniffent aufîi
de cette fuye ; mais la meilleure
fe trouve dans les Bagnios, où il y
en a un demi doigt d'épaiiïeur fur
les murailles. On met cette fuye
dans; des verres ronds, ferabîables
à.nos bouteilles ordinaires, feule- Façon
ment le col en eft fort étroit & du Sel
fort court. Ces bouteilles font aulîî Armo-
minces que dès oublies * mais on niac.
les enduit par dehors de trois cou-
ches de boue, & on en bouche
l'entrée avec du coton mouillé.
On les place enfuite fur un four-
neau dans des cendres jufqu'au
col, & on fait un gros feu par
defîbus durant deux jours & deux ■ '
nuits. La vapeur qui s'élève enfle
le coton,& forme une croûte, qui
empêche les fels de s'évaporer,
ces fels ainfi referrés s'arrêtent au »
haut de la bouteille, &- compofentr
lè Sel Armoniac tel que- nous Ta*-
vons.
G i-irlE* «
P" R E U V E^ S.
141
comme la Mer dans celles du fel ,
e'eft-à-dire que la produ&ion <fu
Natron dépend de l'eau douce qui
inonde ces Lacs: point du tout;
les deux Lacs font inacceffibles, par
leur fituation haute & fupérieure,
aux inondations' du fleuve. Il eft
fur pourtant que la pluye, la ro-
fée, la bruine & les brouillards
font les véritables pères du Na-
tron , qu'ils en hâtent la formation
dans le fein de la terre, qu'ils le
multiplient & le rendent rouge;
A cette couleur eft la meilleure de Remar-
toutes: on en voit aufli du blanc, quesfur
du jaune & du noir. * * * le Na-
Outre le Nitron, on recueille tron.
dans certains quartiers des deux
Lacs du Sel ordinaire & fort
blanc ; on y trouve auflî du Sel
gemme, qui vient en petits mor-
ceaux d'une figure pyramidale,
c'eft-à-dire quarrée par le bas, &
B finiiTant en pointe. Ce dernier Sel
ne paroît qu'au Printems.
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1ERE DONT ON FAIT LE SEL
ARMONIAC EN EGYPTE.
IE Sel Armoniac fe fait de fien- C
_j te : celle, de chameau eft efti-
ïïiée la plus forte & la meilleure.
Garçons & Filles- courent les rues
du Grand Caire-, un panier à la
main, pour ramaffer cette fiente,
laquelle ils vendent enfuite à ceux
qui tiennent des Bagnios, ou s'ils
la brûlent eux-mêmes-, ils en ven-
dent la fuye dans les lieux où fe
fait le Sel Armoniac. Les villages D
des environs du Grand Caire -, où
on ne brûle gueres autre chofe
que de la, fiente, fourniffent aufîi
de cette fuye ; mais la meilleure
fe trouve dans les Bagnios, où il y
en a un demi doigt d'épaiiïeur fur
les murailles. On met cette fuye
dans; des verres ronds, ferabîables
à.nos bouteilles ordinaires, feule- Façon
ment le col en eft fort étroit & du Sel
fort court. Ces bouteilles font aulîî Armo-
minces que dès oublies * mais on niac.
les enduit par dehors de trois cou-
ches de boue, & on en bouche
l'entrée avec du coton mouillé.
On les place enfuite fur un four-
neau dans des cendres jufqu'au
col, & on fait un gros feu par
defîbus durant deux jours & deux ■ '
nuits. La vapeur qui s'élève enfle
le coton,& forme une croûte, qui
empêche les fels de s'évaporer,
ces fels ainfi referrés s'arrêtent au »
haut de la bouteille, &- compofentr
lè Sel Armoniac tel que- nous Ta*-
vons.
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