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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 2.1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.8638#0140
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2

Pour tout et qui concerne l’Administration et
la Rédaction, s’adresser à M. Michel Anézo, 7,
rue Rochechouart.

raaag^ÆKPK-a;. III'I IJ Hl iliWBWBBttBKataBBWIMM

SIFFLEMENTS

Nous ne sommes pas en deuil cette fois, le dessin que
que nous attendions si impatiemment de la censure la
semaine derrière a été rendu avec l’autorisation de le
publier.

Ah! vous ne vous doutez pas de l’embarras que nous
éprouvons pour vous offrir tous les huit jours de l’origi-
nalité.

Si nous ne réussissons pas mieux, ne nous en veuillez
pas, car tous nous nous mettons en quatre pour trouver
des sujets* et quand nos sujets sont trouvés, nous nous
mettons en huit pour les faire accepter, et malgré tous
nos efforts nous nous trouvons la plupart du temps sans
dessin sur la planche.

Mais ne récriminons pas, ce n’est pas le moment,
puisque aujourd'hui la censure nous a été bienveillante,
remercions le Ciel de cette faveur et prions Marie Alaco-
que de toujours nous protéger.

Une commission s’occupe en ce moment de l’amélio-
ration des violons et des postes de police.

Il paraît que ces endroits manquaient tellement de
confortable depuis quelque temps que les clients habituels
ne voulaient plus y loger à aucun prix.

La commission, si elle a des entrailles (a-t-elle des
entrailles, la commission?) voudra ramener les nombreux
clients que ces buen retiro ont perdus.

Elle les fera meubler avec tant de luxe que tout le
monde voudra s’y faire enfermer.

Les étrangers de distinction qui viendront à Paris
n’auront pas d’autre demeure que les violons ; Je Grand-
Hôtel sera coulé.

Si je vous disais oâ j’ai vu couronner une rosière
dimanche dernier, vous refuseriez de me croire.

Eh bien ! j’ai vu donner ïa rose à une Parisienne.

Oui, à une Parisienne, jeune fille du quartier latin
(paroisse Saint-Séverin ,)

C’est plus fort que le pèlerinage à Notre-l)ame~de*
Liesse, çà !

Mais ne croyez pas que je plaisante,c’est tout ce qu’il
y a de plus sérieux.

Oui, dimanche dernier, une jeune fille du quartier
latin a obtenu la rose comme une demoiselle de Nan-
terre ou d’Enghien-leS’Villemessant.

Et ce n’était pas une rosière de carton; il paraît
(mais je n’y ai pas été voir), qu’elle était d’une pureté
sans pareille, et d’une innocence incroyable.

Elle ignorait Albert Wolff, ne connaissait pas du tout
le journal le Gaulois, n’avait jamais vu Blanche d’An-
tigny, n’était jamais allée àl'Odéon, ne savait pas que
Louis Veuillot et Va vasseur des Folies-Dramatiques
sont frères de laid.

Enfin je répète encore (mais je n’y ai pas été voir)
que sa virginité était tellement palpable que la rose lui a
été donnée à l’unanimité moins deux voix.

Pourquoi moins deux voix ‘l

Fusion et mystère!

On fait en C8 moment dans nos ports de mer des
expériences comparatives pour savoir si un bon navire
en bois dure davantage qu’un bon navire en fer.

Sans entrer dans cette question pour laquelle je dé-
clare mon incompétence absolue ,je puis cependant ap-
prouver cette idée d’expérience comparative.

Je voudrais même qu’on en fît une application plus
étendue.

Ainsi il serait, par exemple, très intéressant pour
tous, de savoir si une femme maigre dure plus longtemps
qu’une femme grasse, si un acteur de l’Ambigu se fait
plus vieux qu’un artiste des Variétés, si un monarchiste
a une existence plus longue qu’uu radical, si une ro-
sière fait plus d’usage qu’une cocotte, etc., etc.

Personne probablement ne vous a encore annoncé la
mesure radicale que veulent prendre Messieurs les limo-
nadiers et restaurateurs de Pans.

Ces honnêtes industriels, après avoir fait, eux aussi
sans doute, des expériences comparatives, se sont aper-
çus que la glace est tout ce qu’il y a de plus dange-
reux pour la santé publique.

Les braves gens! ! !

Aussi ont-iis résolu de la supprimer complètement,

6 0[0 d’économie sur les frais généraux !

Chaud, chaud, toujours chaud!

Messieurs les limonadiers veulent notre conserva-
tion.

Puisqu’il en est ainsi, il faudrait qu’on supprime éga-
lement tout ce qui est glacé : les femmes lroides, les
drames de l’Ambigu, lts articles de Xavier Eyma, les
oraisons de M. Beicastel, et les discours de réception à
l’Académie.

Michel Anézo.

LgB SIFFLET

LA VICTOIRE EST A NOUS

Pour peu qu’on ait été bonne d’enfant ou soldat, tout
le monde connaît la grande rotonde des singes au Palais-
Royal — du Jardin des Plantes.

On l’appelait autrefois le Jardin du roi.

Et cette cage est un palais pour les quadrumanes qui
l’habitent.

Je sais bien qu’à Anvers, ville belge s’il en fut, le pa-
lais des quadrumanes est beaucoup plus grand et plus...
meublé ; mais il faut savoir se contenter de ce qu’on a.

Et nous lie pouvons pas lutter avec une ville qui a
donné UN SALON à l’éléphant.

Nous avons beau posséder des avocats, elle a plus de
perroquets que nous.

Elle a des ours en chambre qui vous surprennent
agréablement —dans leur niche — au fond d’un bosquet
égrillard.

Notre Jardin des Plantes danserait à l’aise dans celui
d’Anvers.

Eh bien! tout cela n’a pour but que de vous prouver
une chose, c’est qu’il est infiniment plus agréable d’être
Parisien qu’Anversois, attendu qu’à Anvers il faut payer
un franc pour entrer et qu’à Paris cela ne coûte rien.

Est-ce parce qu’ils ont là bas un si beau castor qu’ils
font payer ?... Non, c’est la coutume. On paye partout
en Belgique, même pour visiter les églises.

Revenons à la rotonde des singes au Jardin des
Plantes de Paris.

Il y avait et il y a encore une guenon, la plus belle
que l’on ait jamais vue.

Cette guenon, comme Marthe la brune, avait trois
amoureux.

Vous savez ce que dit la chanson :

Marthe la brune
Avait trois amoureux,

C’est trop pour une
Et même aussi pour deux.

Le premier était le plus grand chimpanzé de la mai-
son.

Fier de sa force, il la regardait dédaigneusement et af-
fectait de ne faire absolument rien pour la séduire.

La guenon haussait ses épaules velues et disait :

.— Idiot !

A coup sûr elle ne l’aimait pas.

Il y en avait un second, qui était de la race cynocé^-
phale, pas beau, beau, beau! — mais si entreprenant!

C’était le contraire de l’autre, et la guenon le mépri-
sait tout autant.

Ce que voyant, le cynocéphale s’entendit avec le
chimpanzé pour avoir à eux seuls la guenon.

En particulier, chacun se promettait bien de rouler
l’autre.

Le troisième était un singe du Brésil, d’assez forte
taille et qui ne se gênait pas pour tendre des pièges à la
belle guenon de ses rêves.

Embuscades, guet-apens , tout était bon pour lui.
Mais la guenon ne se souciait pas plus de lui que d’une
noix vidée.

Pendant que les trois compères essayaient en vain de
réussir, tous les petits singes — il y avait parmi eux
jusqu’à des ouistitis — se sentirent aussi consumés d’a-
mour.

Us étaient au moins cent. Ils s’entendirent et résolu-
rent de livrer une grande bataille à leurs trois grands
rivaux.

Us attendirent la nuit, entourèrent la guenon et la gar-
dèrent à vue pour la protéger contre les attaques des
trois grands.

Puis les petits, profitant de leur nombre, chassèrent
honteusement le chimpanzé, le cynocéphale et le singe
dti Brésil de la rotonde du Jardin des Plantes, en criant
à tue-tête :

« La victoire est à nous ! »

Depuis ce jour, en effet, la guenon est à eux.

Louis Gille.

LE COMTE DE PARIS

de la foule, de la jeunesse, des artistes, etc., et d’une
mère allemande.

Les enfants nés sur les marches d’un trône ont cette
veine qu’on donne le plus de soins possibles à leur édu-
cation. S’ils naissaient le rabot à la main, on n’aurait
ni le temps, ni les moyens de cultiver leur intelli-
gence.

Le comte de Paris a eu plus de chance encore c’est
un laïque qui a fait son éducation.

Son professeur était M. Adolphe Régnier, de l’In-
stitut.

Depuis quelque temps, les précepteurs de princes n’ont
pas de chance. Adolphe Régnier suivit son élève dans
l’exil, en 1848.

C’était déjà arrivé en 1830 à celui du comte de Cham-
bord.

C’est arrivé depuis à celui du prince ex-impérial.

Sous la direction de M. Régnier, le comte de Paris fut
élevé en Allemagne, où résidait sa mère, son oncle, le
duc de Mecklembourg, et toute sa famille maternelle.

Quand ses études furent terminées, on lui donna un
professeur spécial de mathématiques, M. Beaudouin.
Celui-ci en fit un savant en us par a + b.

Les voyages à travers l’Europe firent le reste.

La famille paternelle résidait en Angleterre ; le comte
de Paris alla y retrouver son grand-père Louis-Philippe
— celui que perdit Guizot — et s’y fixa.

Mais cela n’empêchait pas les voyages d’agrément.

Les prinpes s’ennuient tant en exil qu’il faut qu’ils
marchent pour s’éloigner du spleen.

Il est vrai que les exilés pauvres, qui ne sont pas sor-
tis de Ja cuisse de Jupiter, s’ennuient aussi. Mais s’ils
ont le spleen, ils en crèvent. Que voulez-vous faire à
cela?

Un voyage en Orient qu’il fit avec son frère, le duc de
Chartres, lui donna occasion de publier son premier ou-
vrage : Damas et le Liban.

Car il faut que vous le sachiez : M. le comte de Paris
est un confrère ! C’est un homme de lettres. Il n’y a que
la littérature et la mort qui égalisent sérieusement les
positions.

J’ai bien envie de lui écrire une lettre commençant
par ces mots : Monsieur et cher confrère, pour le
prier d’empêcher les grands journaux de tant parler
de lui.

On en est positivement rebattu.

Aimez-vous la muscade? On en a mis partout, comme
disait Boileau.

Une muscade, ça s’escamote... Eh! Eh!

Cette première œuvre ayant été imprimée en 1861, les
deux princes partirent pour l’Amérique du nord où ils
devinrent capitaines d’état-major et aides de camp du
général Mac-Clellan, pendant la guerre de sécession.

En 1862, ils faisaient campagne contre Richmond,
toujours dans l’armée du Potomac, — un nom de fleuve
bien original.

Le comte de Paris assista aux batailles de Williams-
burg, de Fair-Oacks et de Gaines-Mill et au siège de
Yorck-Town.

U ne quitta le service, ainsique son frère, qu’après la
retraite de Mac-Clellan sur le James:River. Le Mexique
menaçait alors de brouiller les États-Unis avec la
France...

A son retour en Europe, le comte de Paris envoya de
la copie au père Buloz. Il signa Eugène Foreade dans la
Revue des Deux-Mondes.

Cela s’appelait : La semaine de Noël dans le Lan-
cashire, et c était une étude sur l’industrie cotonnière
en Angleterre (1863.)

En 1867, il donna à cette Revue fortunée une Lettre
sur VAllemagne nouvelle.

Puis il signa X. Raymond et fit une étude sur
l'Eglise d'État et l'Eglise libre en Irlande.

C’était en 1868, ô père Buloz.

L’ouvrage le plus récent et le plus remarqué a pour
titre : Les Associations ouvrières en Angleterre. On l’a
déjà traduit en quatre ou cinq langues. Succès d’ar-
gent.

Le comte de Paris s’est marié en 1864 avec sa cousine
Marie-Isabelle, fille du duc de Montpensier.

Il a une fille et un fils.

Marie-Amélie Louise-Hélène, née en 1865.

Et un fils, le prince Louis-Philippe-Robert, né en 1869
en Angleterre, comme sa sœur.

Quand le comte de Chambord pourra en dire autant !..

Tiens, j’allais vous parler de la fusion! Jamais

Paris!.,. Le nom de la ville elle-même! Quel beau
nom !

En voilà un prince qui devrait défendre Paris contre
la province, le cas échéant!

Après tout, ce n’est pas lui qui l’a choisi, ce nom. S’il
ne lui convenait pas, il pourrait le dire.

Par exemple, supposez qu’au lieu d’être de simples
mortels, mes parents aient eu une couronne pour bon-r
net de coton et un sceptre pour canne, — ça se voit, ces
choses-là.

Supposez, dis-je, qu’ii leur ait plu de m’appeler, à ma
naissance : Comte de Pondichéry ou de Chandernagor...

Eh bien, aujourd’hui, ça me déplairait et je le dirais.

Mais Paris, c’est bien différent. Je défie même les
ambitieux dont il est la bête noire de ne pas aimer ce
résumé du monde.

Done, le chef actuel de l’ancienne maison royale
d’Orléans, Louis-Philippe-Albert d’Orléans, reçut en
naissant le titre de comte de Paris, titre qui ne l’a gêné
nulle part dans l’exil.

Il est né en 1838, à Paris, le 24 août, d’un père adoré

Le Gdillois.

DAMES SEULES

Avez-vous voyagé dans le wagon des dames ?

Jamais! Il faut être du sexe de Blanche d’Antigny
pour en avoir le droit, allez-vous me répondre.

Allons donc! moi qui ne suis même pas du sexe de
mademoiselle Schneider, je viens de faire le trajet du
Havre à Paris dans le compartiment des dames seules.

Cela vous semble fort.

Ah! mais il m’a fallu du toupet pour entreprendre
cette aventure, car ceux qui connaissent ma photogra-
phie savent qu’il serait plus facile à Paola Marié de se
faire passer pour tambour-major qu’à moi de ressembler,
à Thérésa.

Eh bien, malgré cela, j’ai réussi dans mon entre-
prise.
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