Vingt-cinquième Dijfertation. y^j
VINGT-CINQUIE'ME DISSERTATION.
Sur le Bâton de Mojfe, à Mon/leur Graverol
avocat & Académicien de Nifmes,
JE m'acquitte un peu tard, Monsieur, de la pro-
meuve que je vous avois faite, de vous envoyer
le Bâton de Moysè. Simaparesse mérite quelque
punition , je ne pretens pas de Texcusèr \ vous vous
en vangerez comme vous le jugerez à propos * je
Vous mets le bâton à la main. Lest un bâton qui
comme vous sçavez, a fait autrefois bien du ra-
vage. Mais quand Moysè ne sêroit pas mort,ô£
quand ce bâton sèroit encore capable de tous ces
prodiges qui le rendent si célèbre 3 vous êtes si fore
mon ami, qu'il n'aurait pour moy qu'une vertu
bien-faisante. Vous ne le voulez que comme un
ornement de vôtre cabinet, ÔC comme une pièce
qui doit tenir quelque rang, parmi les choses cu-
*ieusès qui le rendent recommandable. Le voicy
donc enfin ? ÔC vous le pourrez considerer auiïi
distinctement que si vous aviez employé les Ra-
\iels des Juifs qui sont des livres de l.ur Kabale ô£
de leur Magie, qui entr'autres choies apprennent
a ceux qui les lisênt, le moyen de le voir y ôC le
leur représentent marqué de ces caractères avec
lesquels, à ce qu'ils disènt, il fît tant de chofès
prodigieusès. Vous allez voir, Monsieur, quel a esté
iesprit des plus excellens Docteurs de ce peuple;,
C C c 3 Mas
VINGT-CINQUIE'ME DISSERTATION.
Sur le Bâton de Mojfe, à Mon/leur Graverol
avocat & Académicien de Nifmes,
JE m'acquitte un peu tard, Monsieur, de la pro-
meuve que je vous avois faite, de vous envoyer
le Bâton de Moysè. Simaparesse mérite quelque
punition , je ne pretens pas de Texcusèr \ vous vous
en vangerez comme vous le jugerez à propos * je
Vous mets le bâton à la main. Lest un bâton qui
comme vous sçavez, a fait autrefois bien du ra-
vage. Mais quand Moysè ne sêroit pas mort,ô£
quand ce bâton sèroit encore capable de tous ces
prodiges qui le rendent si célèbre 3 vous êtes si fore
mon ami, qu'il n'aurait pour moy qu'une vertu
bien-faisante. Vous ne le voulez que comme un
ornement de vôtre cabinet, ÔC comme une pièce
qui doit tenir quelque rang, parmi les choses cu-
*ieusès qui le rendent recommandable. Le voicy
donc enfin ? ÔC vous le pourrez considerer auiïi
distinctement que si vous aviez employé les Ra-
\iels des Juifs qui sont des livres de l.ur Kabale ô£
de leur Magie, qui entr'autres choies apprennent
a ceux qui les lisênt, le moyen de le voir y ôC le
leur représentent marqué de ces caractères avec
lesquels, à ce qu'ils disènt, il fît tant de chofès
prodigieusès. Vous allez voir, Monsieur, quel a esté
iesprit des plus excellens Docteurs de ce peuple;,
C C c 3 Mas