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DAGMARA WIELGOSZ

manque. Le sarcophage ne porte pas d'inscription. Seule la face principale a été décorée en
relief. La décoration, dont on peut identifier les principaux éléments, est divisée en deux
régistres horizontaux. Autant le régistre supérieur est très mutilé, le régistre inférieur se
trouve en meilleure condition, puisqu'ils y sont conservés à gauche les deux premiers pans
de la guirlande et presque tout le décor de la base.

Dans le champ supérieur on peut identifier à gauche un groupe antithétique des griffons
affrontés de part et d'autre d'un canthare. On peut supposer que le champ était occupé par
deux compositions symétriques situées aux deux extrémités du sarcophage et séparées par
un motif actuellement non identifiable, mais qui pourrait être un masque de Méduse ou
plutôt une pièce d'étoffe pliée, ceinte de diadème muni des rubans flottants. Ce motif se
retrouve sur quelques sarcophages palmyréniens du IIIe siècle après J.-C. (PI. II.1-2). On ne
peut toutefois pas exclure qu'il y avait encore d'autres éléments de cette composition sy-
métrique, à considérer la distance considérable entre les griffons placés aux deux extrémités,
peut-être d'autres animaux en position antithétique.

Entre les deux régistres court une large bande horizontale en relief. Elle portait sans
doute un ornement en relief aujourd'hui complètement détruit; seules subsistent quelques
traces d'un motif floral.

La composition du champ inférieur consiste en quatre festons en feuilles de laurier, cha-
cun orné d'une rosette placée au centre. D'autres rosettes apparaissent sous les supensions
tout en bas du champ. Les extrémités à droite et à gauche sont nouées par une bandelette
flottante qui forme un nœud (sur le symbolisme des guirlandes dans la tradition classique,
cf. Turcan 1971: 93-139). Au milieu, on notera les vestiges d'un relief représentant une figure
qui soutenait la guirlande: nous ne voyons que les pattes qui permettent d'identifier un
aigle. La figure d'aigle n'est pas étrangère à la tradition funéraire de Palmyre: voir la
peinture du tombeau de Hairan de 149/150 après J.-C. (Ingholt 1932: 3, PI. I). Dans les
festons de la guirlande ont été représentés des mufles de lions avec anneaux. La décoration
de la base du sarcophage est composée d'une rangée des feuilles de lotus.

Tous les éléments du décor qui apparaissent sur notre sarcophage sont très bien connus
dans la région syro-palestinienne, où ils sont le plus souvent exécutés en pierre locale imi-
tant les modèles importés. Mis à part les sarcophages attiques dont on trouve des exemples
isolés jusqu'en Syrie intérieure (Koch 1991: 79), les productions importées le plus fréquentes
sont les sarcophages en marbre de Proconnèse ou de Troade, souvent seulement ébauchés et
destinés à être finis sur place selon le goût local. Ce sont les sarcophages à guirlandes qui
ont eu le plus de succès dans la région syro-palestinienne: exécutés en pierre locale ou en
marbre de Proconnèse, ils imitent les sarcophages attiques de la première période (à partir
de 140 après J.-C.) qui se caractérisent par une décoration sur les quatre faces et dont les
guirlandes sont soutenues soit par des petits Amours soit par des aigles ou d'autres figures,
tandis que des mufles de lion ou des griffons prennent place dans les pans de la guirlande
(PI. III.1, cf. p. ex. Koch & Sichtermann 1982, Figg. 467-472; Chéhab 1968, nos 1, 1; 3, 3). Les
imitations portent le plus souvent sur la face principale trois festons au lieu de deux comme
sur leurs modèles attiques. Parmi les exemplaires de ce type provenant de la nécropole de
Tyr, le plus intéressant est le sarcophage de la première moitié du IIIe siècle (Pl. III.2), déco-
ré tout autour des festons: trois soutenus par des bucrânes sur les grandes faces et un seul
sur chaque petit côté, avec des têtes de béliers aux angles (Chéhab 1984: 137-138 [n°
715/716], PI. XXXI; Koch & Sichtermann 1982, fig. 552). Sur le front au centre, il y a un per-
sonnage étendu sur une klinè, flanqué par des têtes de lion retenant des anneaux. Ce dernier
motif est très répandu dans la région syro-palestinienne et dérive des modèles en bronze
fixés sur des cercueils en bois (Koch 1977: 111-121). A Palmyre même, le motif des têtes de
 
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