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La mosaïque de Bellérophon

*

Michal Gawlikowski et Marta Zuchowska

Au cours de plusieurs saisons, le portique de huit colonnes debout du côté nord de la Grande Colonnade,
dans le secteur central de celle-ci, à 300 m environ à Touest du Tétrapyle, a été l'objet de fouilles placées
sous la responsabilité de Marta Zuchowska. Six boutiques alignées à l'arrière de ce portique ont été
également dégagées. Ces travaux, résumés dans un rapport préliminaire,1 ont révélé les étapes tardives
de l'histoire du portique, depuis une entreprise de restauration en 328 jusqu'aux échoppes de l'époque
omeyyade installées sur le trottoir et dans les boutiques antiques dont l'étage avait alors disparu.
A quelque 20 m derrière ces constructions, une basilique remontant à l'époque antonine, transformée
à l'usage du culte chrétien, avait été fouillée de 1988 à 1990. Cependant, l'espace entre les boutiques et
la basilique était resté inexploré pour permettre l'évacuation des déblais.

C'est seulement en 2002 que nous avons décidé, par acquit de conscience, de tester par sondage
le chemin des camions. Au bout d'une heure, M. Zuchowska a eu la surprise de voir apparaître
un pavement en mosaïque au-dessous d'un sol tardif en ciment. Nous avons donc immédiatement
élargi le sondage afin d'établir les dimensions de la mosaïque, mais le dégagement complet a dû
être reporté à la saison suivante. En attendant, les parties dégagées ont été recouvertes de sable et
protégées par de gros blocs de pierre.

Le dégagement fut effectué en 2003 avec la participation des restaurateurs Krzysztof Chmielewski
et Joanna Lis qui ont procédé à des soins d'urgence. Dans l'ensemble, la mosaïque est cependant très bien
conservée. A la fin de la saison elle fut dessinée et photographiée, avant d'être à nouveau protégée en
attendant la construction d'un abri, qui est prévu par la Direction Générale des Antiquités et des Musées.
C'est en effet la première mosaïque trouvée à Palmyre depuis une soixantaine d'années.2

Un projet pour cet abri a été proposé par la mission et agréé par la DGAM, comprenant, outre
le projet technique par Wojciech Terlikowski, une visualisation informatisée par Daria Tarara. Etant
donné que ce pavillon sera le seul bâtiment moderne sur le champ de ruines, il a été prévu de le construire
avec des pierres de récupération, ceci pour le fondre le mieux possible dans le paysage. Il dépassera
le niveau du sol actuel de 4 m à peine et devra être couvert avec un toit en terrasse supporté par des
poutres de bois, selon la technique traditionnelle depuis l'Antiquité, récemment appliquée au nouveau
musée de Doura-Europos.

[M.G.]

* Nous remercions vivement Janine Baity pour avoir lu le manuscrit et pour nous avoir communiqué ses remarques dont
nous avons bien profité.

1 Gawlikowski 2004 ; 2005 ; Zuchowska 2007.

2 Stern 1977 ; J. Baity 1990.

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Studia Palmyrenskie XI
 
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