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Dans la crainte que nous ne pussions transporter les blocs à travers la mon-
tagne, j'avais demandé un assortiment de pièces de bois pour fabriquer des radeaux
qui devaient flotter sur le Méandre ; plus, un certain nombre de mâts destinés à faire
des chèvres pour enlever de la fouille des blocs de marbre pesant deux ou trois ton-
neaux. Tous les préparatifs terminés, nous mîmes à la voile, le 12 juin, à midi, par une
légère brise du N.-O.
Au moment où nous quittions la rade, l'escadre, sous les ordres de l'amiral
Hugon, faisait des évolutions entre Toulon et les îles. La mer était belle et le vent
favorable; nous nous éloignâmes rapidement de la côte. Pendant tout Pété, les vents
régnants sur la Méditerranée sont généralement du Nord ou du N.-O. : aussi les tra-
versées pour se rendre dans le Levant sont-elles toujours plus courtes que pour revenir
en France. UExpéditive, corvette de seize canons , portait un équipage de 90 hommes,
en comptant les passagers. D'après ses instructions, le commandant devait rallier la sta-
tion du Levant, pour aller se mettre aux ordres de l'amiral De La Susse, et de là con-
duire la commission à Scala-Nova. Les dernières nouvelles reçues à Toulon annonçaient
que la station française se trouvait au Pirée. C'était donc vers ce port que nous devions
nous diriger. Le i3, nous perdîmes de vue les hautes montagnes du Var. Lèvent fraî-
chissant à mesure que nous avancions au large, nous pûmes compter sur une belle tra-
versée. Le 18, nous doublions la pointe Sud de Sardaigne avec une brise de O.-N.-O., et,
six jours après, CExpécUtive entrait dans le port de Milo pour prendre un pilote.
Ordinairement les bâtiments de guerre qui se rendent dans le Levant se contentent
de mettre en panne, et demandent un pilote par un signal; mais la brise était fraîche, et
le capitaine, qui devait se mettre en relation avec le consul pour savoir des nouvelles de
l'amiral, donna l'ordre de mouiller.
Dans la crainte que nous ne pussions transporter les blocs à travers la mon-
tagne, j'avais demandé un assortiment de pièces de bois pour fabriquer des radeaux
qui devaient flotter sur le Méandre ; plus, un certain nombre de mâts destinés à faire
des chèvres pour enlever de la fouille des blocs de marbre pesant deux ou trois ton-
neaux. Tous les préparatifs terminés, nous mîmes à la voile, le 12 juin, à midi, par une
légère brise du N.-O.
Au moment où nous quittions la rade, l'escadre, sous les ordres de l'amiral
Hugon, faisait des évolutions entre Toulon et les îles. La mer était belle et le vent
favorable; nous nous éloignâmes rapidement de la côte. Pendant tout Pété, les vents
régnants sur la Méditerranée sont généralement du Nord ou du N.-O. : aussi les tra-
versées pour se rendre dans le Levant sont-elles toujours plus courtes que pour revenir
en France. UExpéditive, corvette de seize canons , portait un équipage de 90 hommes,
en comptant les passagers. D'après ses instructions, le commandant devait rallier la sta-
tion du Levant, pour aller se mettre aux ordres de l'amiral De La Susse, et de là con-
duire la commission à Scala-Nova. Les dernières nouvelles reçues à Toulon annonçaient
que la station française se trouvait au Pirée. C'était donc vers ce port que nous devions
nous diriger. Le i3, nous perdîmes de vue les hautes montagnes du Var. Lèvent fraî-
chissant à mesure que nous avancions au large, nous pûmes compter sur une belle tra-
versée. Le 18, nous doublions la pointe Sud de Sardaigne avec une brise de O.-N.-O., et,
six jours après, CExpécUtive entrait dans le port de Milo pour prendre un pilote.
Ordinairement les bâtiments de guerre qui se rendent dans le Levant se contentent
de mettre en panne, et demandent un pilote par un signal; mais la brise était fraîche, et
le capitaine, qui devait se mettre en relation avec le consul pour savoir des nouvelles de
l'amiral, donna l'ordre de mouiller.