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Texier, Charles
Description de l'Asie Mineure: faite par ordre du gouvernement français en 1833 - 1837 ; beaux-arts, monuments historiques, plans et topographie des cités antiques (Band 3) — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.4677#0212
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(îll)

Nous entrons dans une plaine inculte et rocailleuse; le terrain est de grès concré-
tionné; elle diffère en cela de la vaste plaine d'Adalia, dont tout le sol a l'aspect ma-
dréporique, formée par les dépôts calcaires du Douden , qui depuis des siècles exhausse
la cote et a formé tous les terrains voisins de la mer, depuis Adalia jusqu'à cette plaine.

Cette couche de concrétions calcaires commence au pied même du Taurus, et couvre
plusieurs lieues carrées. Les dépôts se faisant avec assez de promptitude, il s'ensuit
que les moindres plantes et les brins de bois qui se trouvent au bord des eaux sont re-
couverts par des tubes calcaires qui deviennent creux par l'anéantissement des plantes.
La masse de la roche est ainsi composée d'une infinité de petits cylindres dirigés en
tous sens, et dont la substance acquiert une grande dureté. L'épaisseur du dépôt est
considérable , puisque dans le port d'Adalia il y a des rochers de 25 mètres de haut, et
que la hauteur moyenne de la côte est de 8 à 9 mètres , 1 5 et 18 en certains endroits.

D'après sa formation, il n'est pas étonnant qu'elle soit verticale dans toute son éten-
due, parce que, lorsque le fleuve atteint la mer, les eaux de mer, lavant continuelle-
ment les dépôts, les empêchent de se former; ils ne peuvent plus gagner en étendue,
mais leur hauteur s'accroît des couches successives qui ne dépassent pas la perpendicu-
laire de la première couche.

Une des plus petites branches du Catarrhactès se précipite du haut de la côte, et
forme une cascade agréable , au milieu des vignes sauvages, des glaïeuls et des lianes.

Je n'ai pas vu la grande embouchure du Douden, j'ignore s'il entre dans la mer en
se précipitant. Les guides que j'avais l'ignoraient eux-mêmes, et je n'ai pas pu trouver
dans Adalia un homme qui me donnât des renseignements certains.

PERGA.

Cette plaine de grès dont j'ai parlé est beaucoup plus élevée que celle d'Adalia ; elle sé-
pare le bassin du Douden de celui du Cestrus. Nous mettons une heure à la traverser E.-O.
Nous arrivons enfin au bord d'une vallée large et profonde, au fond de laquelle sont
les ruines de Mourtana,qui couvrent une très-grande étendue de terrain. Nous descendons
un chemin pavé de grandes pierres qui va en serpentant jusqu'au bas de la montagne.

Cette vallée est arrosée par un petit fleuve qui vient du N.-N.-O.; il tourne autour
d'une montagne, couronnée par un plateau, sans traverser les ruines delà ville. D'après
la position de ce lieu et sa distance d'Adalia, j'estime que je dois être sur les ruines
de Perga, et que le fleuve est le Cestrus. En effet, Strabon , dans la nomenclature des
fleuves de la Pamphylie, nomme le Cestrus immédiatement après le Catarrhactès. Les ruines
de Perga, dit-il, sont à soixante stades de la mer, sur les rives du Cestrus ; et tout près
de là, sur une éminence, est situé le temple de Diane Pergaea. Les ruines sont en effet
dominées par une petite montagne sur laquelle je suis monté; c'est là qu'était l'acro-
pôle, on voit sur le sommet plusieurs restes de constructions consistant en murailles;
mais le temple de Diane est complètement détruit: de beaux fragments que j'ai observés
me portent à croire qu'il était d'ordre ionique.

Aujourd'hui les Turcs appellent ce fleuve Sari-Sou (l'eau jaune); l'Eurymédon, qui vient
ensuite, s'appelle Ac-Tchaï ( le fleuve blanc).

Le Cestrus, dont la largeur est d'environ quinze mètres, est profond de cinq mè-
 
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