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très. L'eau est presque aussi claire et aussi fraîche que celle du Douden, quoiqu'il
coule au milieu de marécages assez étendus.
Les ruines sont au sud de cette montagne, dont les cotés sont à pic, et qui est
isolée de toutes parts. Dans toute la vallée du Gestrus, les terres des montagnes sont
a pic, parce qu'elles sont composées d'un terrain de transport meuble qui contient des
blocs de grès isolés; ces blocs, concrétionnés, offrent des figures variées de champi-
gnons et de plantes. Or, le fleuve coulant sur ce terrain a entraîné avec lui tous les sa-
bles, et la grande vallée de Mourtana est entièrement formée par érosion, ainsi que la
montagne qui domine la ville, et dont le plateau n'est pas plus élevé que la plaine que
nous avons traversée.
Nous étions accompagnés par un guide et un cawas du pacha, qui nous firent loger
dans une belle maison de campagne toute neuve, mais dont le maître était absent. Nous
avions fait quatre heures de chemin depuis Adalia.
Après avoir pris un peu de repos, nous nous rendîmes aux ruines , guidés par un
homme du pays. Nous laissâmes à gauche les ruines de la ville même, indiquées par de
hautes murailles et de nombreux édifices, pour nous rendre directement au monument
le plus important et le mieux conservé.
C'est un magnifique théâtre, dont une petite portion seulement est assise sur le flanc
de la montagne; le reste est soutenu par d'épaisses murailles en grands blocs, sans mor-
tier, et apposés de face et en boutisse.
Ce théâtre existe encore en entier; le temps seul a ruiné ce qui manque; mais pas
une seule pierre n'a été emportée: c'est le plus vaste et le plus beau que j'aie vu après
celui d'Aspendus, tant pour la conservation et le goût pur de ses ornements que pour
le luxe de la construction; car, dans les théâtres qui restent, le mur de la scène est
construit en pierre; mais toutes les divisions, les planchers et les salles des mimes sont
en bois. On s'estime fort heureux quand ces divisions sont indiquées sur les murailles
par les trous des solives. Ici, toutes ces dispositions sont des salles voûtées, cons-
truites en pierre de taille : les ornements de la scène sont en marbre blanc, sculptés
dans une perfection rare. Je vais tâcher, à défaut d'un plan , d'en donner une descrip-
tion exacte.
LE THÉÂTRE.
Le mur de la façade du proscenium, qui existe en entier, est orné de cinq grandes
niches de 10 à 11 mètres de hauteur.
A la hauteur de l'imposte de ces niches régnait un portique qui s'emmanchait avec
deux portes latérales conduisant aux salles des mimes. Les colonnes de ce portique
sont en brèche rouge veinée; les chapiteaux sont cariens. Peut-être ce portique avait-il
deux étages, car on trouve, parmi les nombreux tronçons de colonnes rouges, de pe-
tites colonnes de granit. Au-dessus des niches, le mur de la façade est en retraite de 2 à
3 mètres, qui formait une galerie ouverte communiquant aux parties supérieures de
la scène, et à laquelle on arrivait par des escaliers qui existent encore aux extrémités.
Dans le milieu de chaque niche est une petite ouverture qui donnait du jour dans
la galerie des acteurs. Les deux portes latérales, dont la construction intérieure était
cintrée, avaient des chambranles de marbre blanc et une architrave avec corniche très-
ornée qui régnait à la hauteur de l'imposte du cintre; ces portes communiquaient dans
un vestibule attenant aux salles des mimes.
très. L'eau est presque aussi claire et aussi fraîche que celle du Douden, quoiqu'il
coule au milieu de marécages assez étendus.
Les ruines sont au sud de cette montagne, dont les cotés sont à pic, et qui est
isolée de toutes parts. Dans toute la vallée du Gestrus, les terres des montagnes sont
a pic, parce qu'elles sont composées d'un terrain de transport meuble qui contient des
blocs de grès isolés; ces blocs, concrétionnés, offrent des figures variées de champi-
gnons et de plantes. Or, le fleuve coulant sur ce terrain a entraîné avec lui tous les sa-
bles, et la grande vallée de Mourtana est entièrement formée par érosion, ainsi que la
montagne qui domine la ville, et dont le plateau n'est pas plus élevé que la plaine que
nous avons traversée.
Nous étions accompagnés par un guide et un cawas du pacha, qui nous firent loger
dans une belle maison de campagne toute neuve, mais dont le maître était absent. Nous
avions fait quatre heures de chemin depuis Adalia.
Après avoir pris un peu de repos, nous nous rendîmes aux ruines , guidés par un
homme du pays. Nous laissâmes à gauche les ruines de la ville même, indiquées par de
hautes murailles et de nombreux édifices, pour nous rendre directement au monument
le plus important et le mieux conservé.
C'est un magnifique théâtre, dont une petite portion seulement est assise sur le flanc
de la montagne; le reste est soutenu par d'épaisses murailles en grands blocs, sans mor-
tier, et apposés de face et en boutisse.
Ce théâtre existe encore en entier; le temps seul a ruiné ce qui manque; mais pas
une seule pierre n'a été emportée: c'est le plus vaste et le plus beau que j'aie vu après
celui d'Aspendus, tant pour la conservation et le goût pur de ses ornements que pour
le luxe de la construction; car, dans les théâtres qui restent, le mur de la scène est
construit en pierre; mais toutes les divisions, les planchers et les salles des mimes sont
en bois. On s'estime fort heureux quand ces divisions sont indiquées sur les murailles
par les trous des solives. Ici, toutes ces dispositions sont des salles voûtées, cons-
truites en pierre de taille : les ornements de la scène sont en marbre blanc, sculptés
dans une perfection rare. Je vais tâcher, à défaut d'un plan , d'en donner une descrip-
tion exacte.
LE THÉÂTRE.
Le mur de la façade du proscenium, qui existe en entier, est orné de cinq grandes
niches de 10 à 11 mètres de hauteur.
A la hauteur de l'imposte de ces niches régnait un portique qui s'emmanchait avec
deux portes latérales conduisant aux salles des mimes. Les colonnes de ce portique
sont en brèche rouge veinée; les chapiteaux sont cariens. Peut-être ce portique avait-il
deux étages, car on trouve, parmi les nombreux tronçons de colonnes rouges, de pe-
tites colonnes de granit. Au-dessus des niches, le mur de la façade est en retraite de 2 à
3 mètres, qui formait une galerie ouverte communiquant aux parties supérieures de
la scène, et à laquelle on arrivait par des escaliers qui existent encore aux extrémités.
Dans le milieu de chaque niche est une petite ouverture qui donnait du jour dans
la galerie des acteurs. Les deux portes latérales, dont la construction intérieure était
cintrée, avaient des chambranles de marbre blanc et une architrave avec corniche très-
ornée qui régnait à la hauteur de l'imposte du cintre; ces portes communiquaient dans
un vestibule attenant aux salles des mimes.