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2 I O )

perpendiculaires couverts de pampres et de lianes; mais il est à moitié comblé, et ne
renferme qu'un petit nombre de bâtiments.

Le kiaya me fit préparer des chevaux pour le 19 au matin, afin d'aller visiter des
ruines situées à quatre heures de la ville, et qu'on appelle Mourlana. Ces ruines sont
très-considérables. En i834, je me contentai d'en constater l'existence. A mon second
voyage avec la Mésange, je les visitai en détail sans pouvoir y faire d'opérations topo-
graphiques; ce ne fut qu'en i836 que je pus y séjourner assez longtemps pour lever le
plan de la ville et les détails des monuments; malheureusement l'espace me manque
pour publier ces documents.

Nous partîmes à six heures du matin, route à l'est.

La ville d'Adalia est entourée de beaux jardins, où les eaux du Douden entretiennent
une fraîcheur continuelle. Tous les fruits réussiraient sur ce sol fertile; mais une adminis-
tration vicieuse arrête la production. La Mésange ne put trouver à acheter ni farine ni
légumes. On ne mange dans la ville que de la viande de chèvre; enfin, le peu de fruits
que l'on trouve sont coupés avant leur maturité.

Ces jardins se prolongent à trois quarts de lieue de la ville; ils sont plantés d'oliviers
magnifiques, et l'huile qu'on nous apporta était détestable, de tabac, de vignes et de
pêchers.

Des moulins à eau sont alimentés par les canaux nombreux du Douden, qui a été
bien nommé par les anciens le Catarrhactès ; mais à peine est-on sorti des jardins que
les marais commencent. En effet , le fleuve, se précipitant du lac d'Eckir à travers les
montagnes du Taurus, tombe dans la plaine d'Adalia, où son cours n'est plus en-
caissé; il coule par une multitude de canaux qui débordent presque continuellement
et couvrent une étendue de terrain de plusieurs lieues. Les roseaux, les nymphéas, et
des milliers de plantes aquatiques croissent dans ces eaux peu profondes , et leurs dé-
bris rendent l'air d'Adalia très-malsain.

Nous nous engageâmes d'abord dans un marais fangeux et de peu d'étendue. Après
avoir traversé une vaste plaine humide, où l'on voit quelques cultures, nous entrons
dans une forêt de joncs et de glaïeuls plus hauts que nos chevaux et qui nous cachaient
rhorizon. Une chaussée de pierre a été faite au milieu de ces marais; mais le cours ra-
pide du fleuve la détruit peu à peu , et le défaut d'entretien hâte sa ruine.

Nous avions de l'eau jusqu'aux sangles de nos chevaux. La jetée a tout au plus trois
mètres de large, et de côté et d'autre le marais a trois ou quatre mètres de profondeur
d'eau vive.

Nous arrivons, après une heure et demie, au cours principal du fleuve, que l'on
traverse sur un pont de cinq arches. L'eau est d'une limpidité remarquable : on voit
distinctement le fond à cinq mètres de profondeur, mais les rives sont inabordables. Il
n'y a pas un canot sur ce fleuve, aussi une multitude d'oiseaux de toute espèce y mène
une vie tranquille, à l'abri de la crainte et des chasseurs. J'y ai reconnu le canard sau-
vage, le pélican blanc, le cormoran , la sarcelle , le plongeon, et tous les oiseaux dont j'i-
gnore les noms et les habitudes.

Mais les marais du Douden ne sont pas le seul terrain occupé par ce fleuve. Nous
franchissons une colline , au delà de laquelle nous passons une petite rivière de sept
mètres; son lit est très-encaissé, ses eaux sont un peu moins limpides que celles du
Douden; cependant nos guides nous assurent que c'est une branche de ce fleuve: je
le crois d'autant plus facilement, qu'entre le Douden et le Cestrus , les géographes mo^-
dernes ne placent aucune autre rivière.
 
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