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touffe de cheveux comme font encore les habitants du pays. Sur le panneau, à droite,
est une femme, sans doute la mère, avec deux jeunes gens: la mère est assise et voi-
lée; un des enfants est nu, l'autre est couvert d'un manteau. En sortant du tombeau, sur
la partie droite, est sculpté le mariage; les deux pères tiennent leurs enfants par la main
et se les présentent mutuellement. Une matrone précède la fille; elle offre au père du
jeune homme une boîle de présents. Enfin, sur la partie gauche du portique, est le
portrait du père; il est couché sur un lit, et tient à la main un rhyton. On peut voir
aussi dans cette suite de bas-reliefs les différentes périodes de la vie du défunt : l'en-
fance, l'adolescence, le mariage et la vieillesse. Toutes ces figures sont de grandeur na-
turelle et d'un fort bon travail. Le tombeau est du même style que tous ceux de Lycie,
représentant une construction en bois. A partir du sol on a taillé dans le roc un grand
escalier qui conduit à la plate-forme du tombeau.
C'est avec la plus grande difficulté qu'on arrive à ces différents monuments. Nous
avons été obligés de faire établir par les matelots un câble qui allait depuis les tom-
beaux jusqu'à terre, pour pouvoir nous hisser sur les roches.
Le lundi 9, nous partîmes de Myra avec la chaloupe. La veille au soir, nous avions fait
une reconnaissance dans la vallée N.-S. de la rivière. Toutes les montagnes sont de
roche calcaire de Morée (c'est l'étage de la craie); les couches en sont verticales. Elles
offrent des formes plus ou moins bizarres; leurs flancs sont taillés à pic, et leurs som-
mets, couverts de quelques arbustes chélifs. La rivière de Cassaba parcourt la vallée, et
va se jeter à la mer au cap Phinéca.
Pour franchir la barre, nous avons eu encore plus de peine qu'à notre arrivée, attendu
que la marée était basse. Nous renonçâmes à visiter une construction antique qui s'aper-
çoit sur le sommet de la montagne qui domine le port d'Andraki ; les marais qui l'en-
tourent en rendent l'accès fort difficile.
La mer était calme, nous mîmes une heure et demie à nous rendre à la station du
brick avec les avirons.
Le soir, nous fûmes à la pêche dans le port Tristomo, qui abonde en poissons de toute
espèce : on prit une thère (Wjpa), sorte de squale d'une très-grande dimension; elle pesait
plus de trente kilogrammes.
Le n et le 12, nous faisons route pour Adalia, petite brise. Arrivant devant la ville,
à quatre heures du soir, le capitaine mit en travers, pour n'entrer dans le golfe qu'en
plein jour, craignant beaucoup ce mouillage, qui est cependant un des meilleurs de la
côte, si l'on en excepte ceux de Kakava et de Port-Cavalier. Le fond'en est très-bon, et les
bâtiments égyptiens ne craignent pas d'y séjourner.
ADALIA.
Je n'avais pu, à mon premier voyage, visiter la ville d'Adalia , l'ancienne Attalia; mais
après avoir fait le tour des murs, je vis qu'elle renfermait peu d'antiquités. Je n'ai pu
retrouver la porte, dont parle le capitaine Beaufort, qui est ornée de quatorze colonnes
corinthiennes. A l'extrémité orientale du rempart est une grosse tour ronde qui ressemble
au tombeau de Cécilia Métella : elle est sur un soubassement carré, mais sans ornements.
La ville d'Adalia est entourée d'une triple muraille, ouvrage du moyen âge. Elle ne
renferme rien d'intéressant. Son port seul est assez piltoresque, dominé par ses rochers
53
Tome III. ^^
touffe de cheveux comme font encore les habitants du pays. Sur le panneau, à droite,
est une femme, sans doute la mère, avec deux jeunes gens: la mère est assise et voi-
lée; un des enfants est nu, l'autre est couvert d'un manteau. En sortant du tombeau, sur
la partie droite, est sculpté le mariage; les deux pères tiennent leurs enfants par la main
et se les présentent mutuellement. Une matrone précède la fille; elle offre au père du
jeune homme une boîle de présents. Enfin, sur la partie gauche du portique, est le
portrait du père; il est couché sur un lit, et tient à la main un rhyton. On peut voir
aussi dans cette suite de bas-reliefs les différentes périodes de la vie du défunt : l'en-
fance, l'adolescence, le mariage et la vieillesse. Toutes ces figures sont de grandeur na-
turelle et d'un fort bon travail. Le tombeau est du même style que tous ceux de Lycie,
représentant une construction en bois. A partir du sol on a taillé dans le roc un grand
escalier qui conduit à la plate-forme du tombeau.
C'est avec la plus grande difficulté qu'on arrive à ces différents monuments. Nous
avons été obligés de faire établir par les matelots un câble qui allait depuis les tom-
beaux jusqu'à terre, pour pouvoir nous hisser sur les roches.
Le lundi 9, nous partîmes de Myra avec la chaloupe. La veille au soir, nous avions fait
une reconnaissance dans la vallée N.-S. de la rivière. Toutes les montagnes sont de
roche calcaire de Morée (c'est l'étage de la craie); les couches en sont verticales. Elles
offrent des formes plus ou moins bizarres; leurs flancs sont taillés à pic, et leurs som-
mets, couverts de quelques arbustes chélifs. La rivière de Cassaba parcourt la vallée, et
va se jeter à la mer au cap Phinéca.
Pour franchir la barre, nous avons eu encore plus de peine qu'à notre arrivée, attendu
que la marée était basse. Nous renonçâmes à visiter une construction antique qui s'aper-
çoit sur le sommet de la montagne qui domine le port d'Andraki ; les marais qui l'en-
tourent en rendent l'accès fort difficile.
La mer était calme, nous mîmes une heure et demie à nous rendre à la station du
brick avec les avirons.
Le soir, nous fûmes à la pêche dans le port Tristomo, qui abonde en poissons de toute
espèce : on prit une thère (Wjpa), sorte de squale d'une très-grande dimension; elle pesait
plus de trente kilogrammes.
Le n et le 12, nous faisons route pour Adalia, petite brise. Arrivant devant la ville,
à quatre heures du soir, le capitaine mit en travers, pour n'entrer dans le golfe qu'en
plein jour, craignant beaucoup ce mouillage, qui est cependant un des meilleurs de la
côte, si l'on en excepte ceux de Kakava et de Port-Cavalier. Le fond'en est très-bon, et les
bâtiments égyptiens ne craignent pas d'y séjourner.
ADALIA.
Je n'avais pu, à mon premier voyage, visiter la ville d'Adalia , l'ancienne Attalia; mais
après avoir fait le tour des murs, je vis qu'elle renfermait peu d'antiquités. Je n'ai pu
retrouver la porte, dont parle le capitaine Beaufort, qui est ornée de quatorze colonnes
corinthiennes. A l'extrémité orientale du rempart est une grosse tour ronde qui ressemble
au tombeau de Cécilia Métella : elle est sur un soubassement carré, mais sans ornements.
La ville d'Adalia est entourée d'une triple muraille, ouvrage du moyen âge. Elle ne
renferme rien d'intéressant. Son port seul est assez piltoresque, dominé par ses rochers
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Tome III. ^^