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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0313

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ASIE
que des marécages où les habitants hé
sitent à passer une nuit; Erythræ est
un désert rocheux ; Claros, Lébédus et
Colophon sont absolument déserts, mais
cette situation si pittoresque dominant
la mer de Samos ne demanderait qu’à
être habitée par une population agri-
cole. Cet état désastreux des villes ne
s’applique nullement à la fertilité du
sol, qui est toujours la même : les gras
pâturages des vallées du Méandre et du
Caystre nourrissent encore de nombreux
troupeaux, et nous avons dit combien
sont fertiles les vallées supérieures de
ces fleuves.
CHAPITRE XV.
SMYRNE.
La fondation de Smyrne remonte
aux premiers temps de la migration
ionienne; dans le principe elle ne fit
pas partie de cette confédération, parce
que la population était un démembre-
ment de celle d’Éphèse : c’est du moins
la tradition que Strabon nous a con-
servée d’après Callinus. Les Éphésiens,
qui habitaient le quartier nommé
Smyrne, vinrent attaquer les Léléges t
les chassèrent, et construisirent une
ville à laquelle ils donnèrent le nom de
Smyrne. Attaqués à leur tour par les
Æoïiens , les Smyrnéens furent chassés
de leur pays, et se retirèrent à Colo-
phon ; mais, aidés des Colophoniens,
ils reprirent leur ville.
Hérodote regarde la première Smyrne
comme une ville æolienne, qui tomba
par stratagème entre les mains des
Ioniens (f). Plus tard , cette ville ayant
refusé de se soumettre aux rois de
Lydie, eut à résister à plusieurs inva-
sions , et finit par succomber.
Gygès entreprit une expédition contre
Smyrne, mais ellen’eutaucun résultat^).
Dans la suite, Alyatte, fils de Sadvatte,
chassa les Cimériens d’Asie, et prit la
ville de Smyrne, désignée alors par Hé-
rodote comme une colonie des Colopho-
niens. A la suite de ces événements, les
habitants quittèrent la ville, et restèrent
(1) Hérodote, liv. I, ch. i5o.
(2) Id., liv. I, chap. 14.

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dispersés dans les villages pendant l’es-
pace de quatre cents ans.
On célébrait à Smyrne une fcte an-
nuelle qu’on appelait les Éleuthéries,
en commémoration de la délivrance de la
ville par le dévouement des servantes.
Les Lydiens assiégeaient Smyrne, et,
au moment de s’en emparer, ils contrai-
gnirent les habitants de leur envoyer
leurs femmes. Ceux-ci, étaient sur le
point de souscrire à cet ordre, lorsque
les servantes se dévouèrent pour leurs
maîtresses, et agirent de telle sorte dans
le camp des Lydiens, que ceux-ci fini-
rent par tomber entre les mains des
Smyrnéens. Ce trait nous est conservé
par Dosithée, qui avait écrit l’histoire
de Lydie.
Les auteurs que nous venons de citer
donnent peu de détails sur l’emplace-
ment de la ville æolienne; ils ne nous
disent pas si elle était en plaine ou sur
une montagne
Strabon, en deux passages diffé-
rents , fixe à vingt stades la distance
entre la ville ancienne et celle qui exis-
tait de son temps : « Il y a le golfe de
Smyrne et la ville. Ensuite un autre
golfe, dans lequel est l’ancienne Smyrne,
à vingt stades de celle d’aujourd’hui. » Le
géographe insiste particulièrement sur
les deux golfes; c’est dire suffisamment
que l’ancienne Smyrne était dans l’anse
aujourd’hui comblée qui allait vers
Bournabat. En observant l’étendue des
atterrissements du Mêlés, il est clair
qu’à une époque antérieure la mer en-
trait plus avant dans les terres qu’elle
ne le fait de nos jours ; il faut infailli-
blement placer l’ancienne Smyrne dans
un autre golfe que celle d’aujourd’hui.
Tout le monde à Smvrne connaît, au
sud-ouest de Bournaliat, une localité
couverte de ruines , dans lesquelles on
a découvert beaucoup d’inscriptions,
dont quelques-unes ont été encastrées
dans le mur de la mosquée de Bourna-
bat; ce lieu s’appelle encore aujourd’hui
Palæa Smvrna , l’ancienne Smyrne.
La Smyrne dont on voit les ruines
sur la montagne qui domine la ville mo-
derne est un ouvrage des rois grecs (1).
Pausanias en attribue la fondation à
Alexandre , qui, à la suite d’un songe
(1) Strabon, liv. XIV, p. 646,

MINEURE.
 
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