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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0417

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ASIE MINEURE.

4OT

existe encore dans quelque escarpement
de la montagne.
Après avoir passé la ligne de-par-
tage des eaux, on commence à descen-
dre; au milieu de la foret, une grande
vallée venant de l’est est arrosée par un
faible ruisseau qui deviendra l’Hermus.
La nature du terrain change pour
ainsi dire en même temps que la direc-
tion des eaux; on a laissé derrière soi
les terrains calcaires, et l’on entre dans
la région volcanique. Le pays qui se dé-
roule aux regards appartient à la Phry-
gie catacécaumène ; la forme des mon-
tagnes change en même temps que la
nature du terrain.
La route contourne un grand cône
volcanique dont les lave-s basaltiques
très-dures ont une cassure vitreuse et
brillante; on ne reconnaît pas de coulée
de laves bien tranchée, mais le chemin
passe au milieu de blocs dont la di-
mension varie depuis un mètre cube
jusqu’à trente mètres. Un peu plus bas
on reconnaît une véritable coulée dont
on suit la direction jusqu’au bas de la
montagne, là on retrouve l’argile et le
terrain calcaire qui existaient avant l’é-
ruption volcanique.
De ce point jusqu’au Kédiz, ce n’est
qu’un chaos de monticules argileux et
volcaniques. L’Hermus reçoit à son
passage dans la ville le nom de Kédiz
tchaï, qu’il conserve dans tout son par-
cours.
Les montagnes sont noires et les
maisons de Kédiz sont bâties d’argile
noirâtre et couvertes en terrasses; à
peine peut-on, du haut de la montagne,
faire une distinction entre les maisons
et les terrains environnants; aucune
verdure ne vient égayer ces tristes cou-
leurs, jamais ville n’a présenté un plus
sombre aspect.
Le seul monument qui attire les re-
gards est une mosquée moderne bâtie
dans le style de celles de Constantinople ;
mais tout ce qui restait de monuments
anciens a été employé dans les cons-
tructions modernes; les maisons sont
perchées sur des pointes de roc et n’ont
de communication entre elles que par
des sentiers tortueux; le palais du Mut-
zellim est sur la rive droite de la ri-
vière; il se distingue à peine des autres
maisons.

La ville est dominée par une monta-
gne volcanique et pointue sur laquelle
était jadis un château, et plusancienne-
ment sans doute l’acropole de Cadi;
les habitants appellent cet endroit Kalé
le château. On voit quelques traces d’es-
caliers taillés dans le roc ; cette situation
ressemble à celle de Cotyæum.
Cadi est du nombre des villes qui fu-
rent peuplées par les colonies macédo-
niennes. Pline (1) nomme les Macédo-
niens Cadueni, c’est-à-dire habitants de
Cadi; sous les princes byzantins Cadi
fut épiscopale , Philippe son évêque
souscrivit au concile qamosexte.
Le pont sur l’Hermus en amont de la
ville passe chez les habitants pour une
construction très-antique; mais c’est un
ouvrage du moyen-âge avec un arc en
ogive. On a encastré dans le parement
des assises deux statues sans tête, l’une
de femme vêtue de la stoia, l’autre de
personnage consulaire.
Le territoire cultivé est au-dessous
de la ville dans la vallée de l’Hermus
qui s’élargit subitement et est couverte
d’une abondante végétation; le fleuve
n’a pas en aval de la ville, plus de vingt
mètres de largeur, on le passe sur un
pont d’une seule arche pour suivre la
route de Smyrne. Vue de ce pont, la
vilie présente un aspect singulier ; elle
est dominée à droite par deux hauts
rochers qui surplombent et qui sont
réunis par un édifice à arcades. Le mi-
naret de la mosquée se dessine sur le
ciel, et toutes les maisons basses et uni-
formes se groupent sur les deux pentes.
Mais dans tout ce tableau il n’y a,pas
un seul arbre : c’est bien vraiment l’en-
trée de la Catacécaumene, du pays brûlé.
CHAPITRE XIX.
SINAUS. — ANCYRE.
Deux autres villes appartenant à la
Mysie Abbaïtis, qui est devenue la Phry-
gie Épictète, doivent être notées dans
la partie orientale de cette province : ce
sont les villes de Sinaus et d’Ancvre de
Phrygie, situées sur le cours supérieur
du Macestus (2). Ancyre était la capi
(1) Pline, liv. V, 29.
(2) Strabou, XII, 376.
 
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