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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0468
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458

L’UNIVERS-

jusqu’en Italie. L’usage des préparations
diverses du lait s’est perpétué en Gala-
tie; les Turcomans et les Nomades font
du lait la base de leur nourriture. Ils
estiment particulièrement le lait aigri et
à demi caillé, qu’ils appellent youhourt.
Varron nous apprend que la substance
laiteuse qui sort de la feuille d’un figuier
fraîchement coupée servait, chez les
Grecs, pour faire cailler le lait. Les
moutons de la Galatie sont de la même
race que ceux de la Cappadoce; ils por-
tent une queue large et pesante qui
forme une masse de graisse du poids de
vingt livres et au delà. Ge sont ces trou-
peaux qui faisaient la richesse du roi
Ariarathe. La laine de ces brebis est
touffue, mais n’est pas assez belle pour
être employée en tissus un peu fins.
Les anciens bergers étaient dans l’usage
d’arracher la toison des brebis et non
pas de la couper ( de là le mot veUera)-,
c’est sans doute à cause de cette habi-
tude cruelle et malsaine que l’on était
obligé d’appliquer un apozème sur les
brebis fraîchement tondues. Mais il pa-
raît que cette habitude n’était pas gé-
nérale en Galatie, car Varron en a fait la
remarque (1).
La toison des brebis, soit naturelle,
soit travaillée, servait de vêtement aux
bergers gaulois. Varron les représente
vêtus du diphtère ou peau de brebis.
Les diphtères les plus fins étaient en
peaux de chèvres. Ce vêtement est en-
core usité dans la Bretagne et dans les
Landes. Ce sont deux peaux de chèvres
cousues, formant une espèce de sagum
ou sac avec des orifices pour passer la
tête et les bras. On voit encore aujour-
d’hui le berger galate vêtu de la sorte,
et portant le pedum ou bâton recourbé
qui sert à arrêter la brebis lorsqu’on
veut la traire. Une tunique de coton ou
de laine blanche lui descend jusqu’à mi-
jambe , et le pied est revêtu d’une peau
de chèvre attachée avec des courroies.
Mais on ne voit plus ces cheveux d’un
blond ardent qui donnaient aux Gau-
lois un air si redoutable. L’usage si gé-
néral de se raser la tête (2) a prévalu
(1) Varron, ap. Dureau de la Malle, Eco-
nomie politique des Romains.
(2) Usage qui 11’est pas d’origine musul-
mane, car on voit en Lycie des bas-reliefs

chez les Asiatiques, de quelque religion
qu’ils soient. Sans chercher à se faire
illusion, on reconnaît quelquefois , sur-
tout parmi les pasteurs, des types qui
se rapportent merveilleusement à cer-
taines races de nos provinces de France.
On voit plus d’hommes blonds en Ga-
latie qu’en aucun autre royaume d.e l’A-
sie Mineure ; les têtes carrées et les yeux
bleus rappellent le caractère des popu-
lations de l’ouest de la France. Cette
race de pasteurs est répandue dans les
villages et les vaela camps des noma-
des des environs de la métropole.
CHAPITRE XLVIII.
LES CHÈVRES D’ANGORA
Il y a bien longtemps que la belle
race des chèvres d’Angora a déjà attiré
l’attention des voyageurs qui ont par-
couru la région très-limitée qu’elle ha-
bite. Dès l’année 1554, Busbek, ambas-
sadeur de Hollande, proposait à son
gouvernement d’en transporter quel-
ques sujets en Europe. Les voyageurs
géographes ont tour à tour émis, dans
leurs ouvrages, quelques idées sur les
moyens de transporter hors l’Asie , et
surtout de multiplier en Europe, cette
race de chèvres. L’auteur de ce livre a
lui-même, dans diverses publications,
traité cette question d’une manière in-
cidente ; nous allons résumer ici les
renseignements les plus précis recueillis
jusqu’à ce jour.
11 est un fait généralement reconnu
c’est que cette race de chèvres est ren-
fermée dans un district très-peu étendu,
et malgré les avantages que procure
cette belle toison soyeuse, le commerce
et la manufacture de poils de chèvres se
sont toujours renfermés dans la seule
ville d’Angora, malgré les tentatives
faites par d’autres villes, pour attirer
sur leur territoire des sujets de cette
espèce.
L’écrivain turc Ewlia vante la beauté
et la qualité des races de- moutons du
plateau de la haute Phrygie, et il ajoute :
« Mais rien ne saurait donner une idée
très-antiques représentant des figures avec la
tète rasée et la houppe de cheveux sur le
somsnet du crâne.
 
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