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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0590

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580

L’UNIVERS.

les Arméniens, maîtres de petites places,
se maintenaient à la faveur de la neu-
tralité qu’ils avaient adoptée ; mais la
puissance turque s’étant solidement
assise dans ces contrées, les Arméniens
se virent forcés, pour conserver leurs
possessions, d’accepter la condition de
Rayas. C’est dans cet état que nous les
retrouvons aujourd’hui, n’ayant de ter-
ritoire libre que l’intérieur de leurs mo-
nastères.
CHAPITRE 111.
ITINERAIRE DE L’ARMÉNIE.
Les frontières de la petite Arménie
ne restèrent pas fixes pendant toute
cette période ; sous le règne d’Archélaüs,
auquel Marc-Antoine avait donné cette
province, elles furent portées jusqu'à
la mer et comprirent la région de la
Cilicie orientale située à l’est du Pyra-
mus.
Nous décrirons cette province telle
qu’elle était au premier siècle de notre
ère, c’est-à-dire en y adjoignant les ter-
ritoires des villes dé Sis, autrefois Fla-
viopolis, et d’Anazarba, qui fut pendant
le moyen âge une des places les plus
importantes des rois d’Arménie.
Lorsqu’au mois de juin 1835 nous
partions de Tarse pour traverser de part
en part la presqu’île de l’Asie Mineure
en longeant le cours de l’Euphrate,
aucun voyageur européen n’avait encore
tenté cette entreprise, une partie du
pays était occupée par les troupes de
Méhémet-Ali, les Kurdes faisaient leurs
incursions dans les vallées du Taurus ,
enfin plusieurs beys avaient secouél’au-
torité du sultan. Ces conditions ne pa-
raissaient pas favorables pour l’entreprise
que nous méditions; cependant nous
avons traversé toutes ces contrées avec
ia plus grande sécurité, accueillis avec
la même hospitalité sous les tentes no-
mades ou dans les châteaux des beys
révoltés. Nous avons souvent abandonné
nos bagages sous la couduite des mon-
tagnards pour faire des excursions dans
les hautes vallées du Taurus, et toujours
ils nous ont fidèlement rejoint au ren-
dez-vous indiqué, quelle que soit l’idée
qu’on se fasse du caractère de ces po-
pulations, nous ne pouvons qu’attester

les qualités que nous avons reconnues
chez elles, etsi parfois des voyageurs ont
éprouvé de leur part de mauvais procé-
dés ou des mécomptes, nous devons
supposer qu’ils avaient peut-être invo-
lontairement blessé les usages ou la sus-
ceptibilité de ces montagnards indépen-
dants.
Les étapes de notreroutedepuis Tarse
jusqu’à Trébizonde ne peuvent être calcu-
lées sur le même pied, de six kilomètres
à l’heure, que les autres routes, le pays
est trop difficile pour obtenir des mon-
tures une marche régulière. Nous don-
nerons donc ici notre itinéraire d’après
les heures de marche que nous avons
faites. Il faut ajouter que dans ces con-
trées l’administration des postes ou du
menzil hané ne fonctionne pas.

Itinéraire de Tarse à Trébizonde,
par la petite Arménie.
De l’échelle de Kazanli, au bord de la

mer :
heures.
Tarsous ... 3
Adana. ... 9
Sis. 18

Yaèla de Sa-
mour hey. IG
Hadjinn. . . 6
Dalar .... 6
Gœuksunn. . 10
Gueben. . . 10
Marasch. . . 10
Nadjar. ... 10
Pelveren. . . 10
Pavreleu. . . 8
Herkenet . . 8
Surju .... 4
Guezeneh . . 8
Harpouz. . . 8
Malatia ... 2
Déré keui. . 8
Arabkir. . . 8
Éguine ... 8
.7 reporter 170

heures.
Report. . 170
Pinia .... 5
Kourou tchaï. 8
Gherdjanis . 7
Chaïram . . 14
Gumuchhané 20
Trébizonde . 18
heures 242
Cette distance
calculée sur la carte
donne environ 260
milles, ce qui ne
ferait pas plus de
deux kilomètres
par heure de mar-
che ; mais il faut te-
nir compte des dé-
tours sans nombre
que font les routes
dans les défilés des
montagnes.

CHAPITRE IV.
AN'AZARBA.
Le nom de cette ville nous indique
une origine orientale : les anciens écri-
vains ne nous donnent cependant aucun
 
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