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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0607

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ASIE MINEURE.

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celles d’Ortasar djami si, et la dimen-
sion de l’édifice est un peu plus petite.
La largeur de l’édifice est de treize mè-
tres. La longueur de la nef est de dix-
neuf mètres vingt-sept centimètres, le
narthex et l’exonarthex ont ensemble
dix mètres soixante-cinq centimètres de
longueur.
La coupole centrale est soutenue par
quatre colonnes de granit supportant
des arcs surhaussés dans le style by-
zantin. L’intérieur de l'église était orné
de peintures représentant des saints et
des souverains de Byzance, mais elles
ont été en partie effacées par les Turcs.
Le dallage est sans contredit le plus
beau spécimen de marqueterie byzan-
tine qui existe. I! est composé de mar-
bres précieux de différentes couleurs
formant une série de médaillons réunis
par des entrelacs, sur un fond en mo-
saïque.
A droite et à gauche de l’église sont
deux portiques extérieurs formant une
triple arcature dans le tympan de la-
quelle sont des sujets de l’Ancien Testa-
ment ; au sommet du grand arc est
sculpté l’aigle byzantin à une seule tête.
Nous devons nous arrêter ici dans la des-
cription de cette église, qui pour être
complète devrait être accompagnée de
plans. A quelque distance en avant du
porche s’élève un clocher quarré, dans
l’intérieur duquel sont de nombreux ta-
bleaux peints à fresque et très-bien con-
servés, représentant des sujets reli-
gieux.
Aucune inscription ne fait connaître
à quel prince est due la construction de
cette église ; mais la comparaison des
peintures avec celles qu’on observe dans
un couvent situé dans la montagne au
sud de la ville permet d’affirmer que
Sainte-Sophie a été construite par
Alexis III. Les peintures de la tour
sont du premier quart du quinzième
siècle.
CHAPITRE XI.
KIZLAR MONASTIBI.
Le couvent de la Mère de Dieu, Pa-
naghia Théotocos est éloigné d’environ
quatre kilomètres de Trébizonde; il est
bâti dans l’enfoncement d’une vallée

de lamontagne de Bouz tepé,montagne
de la glace. A l’extérieur il présente
l’aspect d’une forteresse, au fond de la
première cour s’élève un haut rocher
dans lequel a été creusée une chapelle :
elle est précédée d’un porche ouvert,
également taillé dans le roc. Toute la
surface du rocher est couverte de stuc
sur lequel ont été peints à fresque divers
sujets religieux qui rappellent les pein-
tures du Campo Santo de Pise.
La muraille à gauche représente des
scènes du Nouveau Testament; les ta-
bleaux montent jusqu’à la voûte, qui est
elle-même couverte de figures. Au-des-
sous des tableaux sont des portraits de
saints debout et portant leurs noms et
leurs attributs. Une ligne de médaillons
couronne toutes ces figures.
Le mur du porche faisant office d’i-
conostase, en avant de la chapelle, est
décoré de six grandes figures debout.
Trois représentent la Vierge, le Christ
et saint Jean ; trois autres appellent par-
ticulièrement l’attention par les inscrip-
tions qui les accompagnent. Ce sont les
portraits d’Alexis III Comnène, de sa
femme Théodora et de sa mère Irène.
Ces peintures sont noircies par la tumce
des lampes et des cierges, mais on peut
avec de l’attention reconnaître le bril-
lant costume des princes de Trébizonde.
La figure dumilieu, l’empereur Alexis,
est coiffée de la tiare et porte le sceptre.
L’inscription peinte sur le mur ne
permet pas de douter du nom du per-
sonnage; on lit en caractères grecs :
Alexis croyant en Jésus Christ, roi et
empereur de toute l’Anatolie, le grand
Comnène.
A sa droite est la figure d’une prin-
cesse coiffée d’un diadème encore en
usage chez les princesse russes et qu’on
appelle kacochnik ; elle porte entre les
mains un édifice qui paraît la désigner
comme la véritable fondatrice du monas-
tère. Son costume est de la plus grande
richesse; on lit à côté l’inscription sui-
vante : Irène, par la grâce de Dieu, mère
de l’aigle très-pieux roi et seigneur,
Alexis le grand Comnène.
A la gauche du prince est un autre
portrait de femme portant d’une main
le sceptre et de l’autre un disque. Sa
coiffure et son costume ne sont pas
moins riches que ceux d’Irène. L’ins-
 
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