Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0606
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
596

L’UNIVERS.

d’un mois. David est pris par surprise
et envoyé à Constantiîïople, et de là à
Andrinople, où il est assassiné, et toute
sa famille est massacrée, l’empire de
Trébizonde,qui avait commencé en 1204,
est détruit en 1462.
Trébizonde est aujourd’hui le chef-
lieu de résidence d’un pacha à trois
queues, ayant le nouveau titre de niu-
chir. Il commande à l’est jusqu’à Gu-
much hané, et à l’ouest jusqu’à Kéra-
soun. La ville est située immédiatement
au bord de la mer, il n’y a de ce côté
ni plage ni port; une étroite bande de
sable, presque toujours submergée, s’é-
tend le long des murs, c’est là que les
marins de Trébizonde tirent leurs na-
vires à sec. A l’angle nord de la ville
il y a une sorte de cap formé par des
rochers volcaniques; l’anse située entre
ces rochers et la côte était l’ancien port,
aujourd’hui ensablé. Sur ce cap s’éle-
vaient encore en 1836 les ruines incen-
diées d’un château moderne : on l’appe-
lait Guzel séraï, le beau palais; le pacha
Achmetoglou, qui le faisait construire,
étant tombé en disgrâce, on envoya un
capidji bachi qui lui coupa la tête et
mit le feu au château. Ceci se passait
en 1740, sous le règne du sultan Mah-
moud Ier; depuis ce temps, nul n’avait
osé s’installer dans les murs de ce châ-
teau maudit (1). Près du port comblé,
appelé Goulé, est l’arsenal; au-dessus,
le petit édifice à double coupole qui s’é-
lève à l’horizon est le tombeau de Da-
vid ; à gauche, le consulat de France.
La ville basse est habitée par les
Turcs, les chrétiens demeurent dans le
faubourg du nord-est. Il faut une heure
pour faire le tour de la ville. La cita-
delle, située dans la partie haute, est
défendue par un fossé ; le fort du mi-
lieu, appelé Orta hissar, a quatre portes,
deux établissements de bains et le pa-
lais du pacha. La forteresse inférieure,
Aschoghi hissar, a également quatre
portes et forme une enceinte séparée du
fort intérieur au moyen de deux portes
en fer; c’est la demeure des principaux
Turcs. Les murs sont construits en quar-
tiers de roche et épais de deux mètres ;
un fossé profond entoure les deux forts.
Dans la vallée voisine coulent les ruis-
(i) Voyez la vue de Trébizonde. PL 63.

seaux de Gourgoura déré et de Issé,
sur lesquels il y a deux ponts. La ville
entière, entourée de murs, s’appelle le
château, Kalé; les chrétiens et les arti-
sans demeurent dans le faubourg: c’est
la partie la plus agréable de Trébizonde,
parce qu’il y a de nombreux jardins.
Tout ce quartier est en amphithéâtre, et
les maisons jouissent du bel horizon de
la mer. On y compte huit mille mai-
sons : cinq cents arméniennes, quinze
cents grecques, et six mille turques.
Les chrétiens sont divisés en huit
mahallé ou quartiers, les Turcs en vingt-
huit mahallé. Les habitants disent que
du temps du sultan Achmet, Trébizonde
avait dix-huit mille maisons.
Les Arméniens ont quatre églises et
les Grecs vingt-quatre, dont sept seu-
lement sont consacrées au culte. Le fau-
bourg contient six mosquées, dont l’une,
Imaret Djami si, est construite sur le
tombeau de la mère de Sélim Ier. L’i-
maret ou hospice pour les pauvres est
complété par une ecole et un caravan-
séraï.
Ortasar djami si, mosquée située au
centre de la ville, est une église byzantine
du temps des Comnènes; aucun chan-
gement n’a été fait dans les dispositions
primitives de l’édifice. La façade a une
longueur de seize mètres ; elle se com-
pose d’un portique donnant accès dans
i’exonarthex et dans le narthex.La nef,
dont la largeur est de six mètres, est
accompagnée de deux bas côtés formés
par des pilastres; une coupole éclairée
par douze fenêtres s’élève au-dessus de
l’abside. Toute cette construction est
d’une extrême simplicité, mais le plan
est bien entendu; l’église se termine par
une abside circulaire avec deux cha-
pelles latérales.
La longueur totale de l’église, y com-
pris les deux portiques, est de trente-cinq
mètres.
A trois kilomètres de la ville, et sur
une colline qui domine la mer, s’élève
l’église de Sainte-Sophie, Aghia Sophia,
convertie en mosquee par les Turcs. Cet
édifice, d’un caractère original et sévère,
est d’une conservation parfaite (1) ; les
dispositions du plan sont les mêmes que
(i) Voyez la planche 3i, Vue d’une église
à Trébizonde.
 
Annotationen