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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0608
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L'UNIVERS.

cription placée près delà figure est ainsi
conçue : Théodora, par la grâce de
Dieu, très-pieuse maîtresse et impéra-
trice de toute l’Anatolie.
Ces titres sont peut-être un peu am-
bitieux quand on pense a quelle étendue
se bornait cet empire, mais ces tableaux
prouvent qu’à cette époque les arts
étaient encore en faveur dans cette li-
mite extrême de l’empire d’Orient,
CHAPITRE XII.
LES GRANDS SANCTUAIRES D’ANAÏTIS
DANS LE ROYAUME DE PONT.—
COMANA. — ZELA. — PTERIUM.
Le nom de Comana est un souvenir
du séjour d’Oreste en Asie Mineure;
ce héros ayant dédié un temple à Diane
Taurique y consacra sa chevelure (coma)
et la ville fut appelée Comana. Cette
légende grecque est conforme à toute
cette histoire apocryphe d’Asie écrite
par les Grees. Il est certain que les cen-
tres religieux du royaume de Pont et
de la Cappadoce, dans lesquels il était
rendu un culte à la déesse Anaïtis, exis-
taient avant qu’aucun Grec eût paru
en Asie Mineure. Nous ignorons quels
noms portaient ces villes du temps de
l’empire assyrien, la dénomination
grecque ayant prévalu.
Comana de Pont, était située sur le
bord de l’iris ; si l’on en croit les tradi-
tions romaines, elle aurait été fondée
avant la Comana de Cappadoce (1).
Procope, qui a visité les deux villes d’A-
sie, s’étonne de la ressemblance qu’il a
trouvée entre elles : l’une et l’autre
sont adossées à une montagne; celle de
Cappadoce est près du Sarus, et celle
de Pont près de l’iris. La même divi-
nité, Vénus-Uranie ou Anaïtis, était
adorée dans les deux sanctuaires, et
tout ce qui regardait les sacrifices, ainsi
que la manière de rendre les oracles,
était identique dans les deux pays.
Du temps de Strabon Comana de
Pont était une ville bien peuplée, et un
des centres de commerce les plus im-
portants de l’Arménie; on y célébrait
des panégyries, qui s’appelaient les sor-
ties de la déesse, et qui attiraient un im-
(i) Proeope, beH. Pers., 1,17.

mense concours d’hommes et de femmes,
sans parler de ceux qui venaient en tout
temps pour accomplir des vœux et pour
offrir des sacrifices à la déesse.
11 y avait dans la ville un grand nom-
bre de courtisanes, dont la plupart ap-
partenaient au temple.
Les desservants du temple, qui por-
taient le nom de hiérodules, demeuraient
dans la ville ; leur condition était celle
de serfs sacrés. Le grand pontife avait
sur eux un pouvoir absolu; mais il lui
était interdit de les vendre. Ils étaient
au nombre de six mille, et Pompée avait
donné la prêtrise à Archelaüs ; son fils
hérita de la même dignité, et le succes-
seur de ce dernier fut Lycomède, aux
possessions duquel on ajouta un ter-
rain de quatre schœnes. Les rois de
Pont étaient maîtres du territoire de
Comana; mais la dignité du grand prê-
tre égalait celle du prince, et lorsqu’il
paraissait en public sa tête était ornée
du diadème. Mithridate souleva toute
cette population fanatique contre le pou-
voir des Romains. Dorylaus, parent de
Strabon l’historien et fils de Philætère,
avait été élevé par Mithridate à la prêtrise
du temple deComana. Il conçut le projet
de faire passer l.e royaume de Pont sous
le pouvoir des Romains; mais cette ten-
tative lui fut fatale. Le grand-père ma-
ternel de Strabon, voyant que les affaires
du roi allaient mal dans la guerre qu’il
soutenait contre Lucullus, voulut ven-
ger la mort de ses parents, que Mithri-
date avait tous fait périr avec Lucullus ;
mais Pompée refusa de reconnaître au-
cune convention faite par les Asiatiques
avec ce général, et le grand-père de Stra-
bon en fut quitte pour ses frais de
trahison (1).
CHAPITRE XIII.
LE CULTE D’ANAÏTIS.
Bérose, dans le troisième livre de l’his-
toire des Chaldéens, dit que les Perses
à une certaine époque avaient commencé
à adorer de-s idoles sous forme humaine,
et qu’Artaxerxe, fils de Darius et frère
d’Ochus, avait importé pour la première
fois la statue d’Aphrodite Anaïtis à
(1) Strabon, ibid., 558.
 
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