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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0631

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ASIE MINEURE.

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port qui sert de débarcadère pour la ville
de Bafra; le pays d’alentour est très-boisé
et entrecoupé par des prairies où pais-
sent de nombreux troupeaux. Un grand
marais salant qui est en communication
avec la mer paraît occuper rempla-
cement du Naustathmus, qui était à
quatre-vingt-dix stades de l’Halys et qui
marque la frontière entre le royaume
de Pont et la Paphlagonie.
CHAPITRE XXIV.
PAPHLAGONIE.
La Paphlagonie est bornée à l’orient
par l’Halys, à l’ouest par le fleuve Par-
thénius, au sud par la Phrygie et la Ga-
latie (1). Les auteurs anciens ne sont
pas d’accord sur l’origine des Paphla-
goniens; ils étaient déjà établis dans le
pays au temps de la guerre de Troie, et
parlaient la même langue que les Cap-
padociens ; on les regarde comme ayant
eu des liens de parenté avec la popula-
tion des Hénètes, qui habitaient les en-
virons d’Amastris et qui sont comptés
parmi les peuples d’origine scythe (2).
Ces derniers, après la chute deTroie, al-
lèrent s’établir dans le golfe de l’Adria-
tique, où ils formèrent la souche des Ve-
neti, or, il n’a jamais été dit que ce
peuple fût de race sémitique.
Il résulte de ces faits que le peuple
paphlagonien était, comme tous ceux qui
habitaient à l’ouest de l’Halys, d’origine
thracique. Nous avons déjà parlé des
Caucones (3) et des Maryandiniens, qui
furent tour à tour annexés à la Bithynie
et au Pont : telles était les populations
qui occupaient la partie ouest de la côte
ae la mer Noire.
La Paphlagonie était renfermée dans
des limites trop étroites pour avoir ja-
mais joué un rôle important dans l’his-
toire du pays; elle fut d’abord gouver-
née par des princes indigènes, qui con-
servaient leur autorité en allant servir
comme alliés les États plus puissants;
c’est à ce titre qu’ils vinrent au secours
de Priam.
Les rois d’Assyrie, maîtres du pays
(1) Strabon, XII, 544.
(2) Strabon, XII, 543.
(3) Voy. p. 49-

jusqu’à la côte, fondèrent plusieurs villes
maritimes, qui furent plus tard occupées
par les colonies grecques; le reste du pays
était morcelé en différents gouverne-
ments. Les descendants de Pylæmène
conservèrent un pouvoir indépendant
jusqu’à l’établissement du royaume de
Lydie. Alors la Paphlagonie formait la
limite orientale des États de Crésus ;
sous le règne de Darius, elle fit partie
de la troisième Satrapie. Le roi Mithri-
date, fondateur du royaume de Pont,
ne tarda pas à étendre ses possessions
au-delà du fleuve Halys; il s’empara de
toute la. côte jusqu’à Héraclée, et après
la chute de sa dynastie, le pays continua
à être gouverné par des princes parti-
culiers.
Sous les empereurs Dioclétien et
Constantin les limites de la Paphlagonie
furent soumises à une nouvelle réparti-
tion : la partie ouest du territoire fut
annexée à la Bithynie, et le reste con-
tribua à former la province d’Héléno-
pont, dont Amasie fut déclarée capitale.
Le territoire de la Paphlagonie n’est
pas moins fertile que celui qui s’étend
à l’est de l’Halys; il est surtout remar-
quableparsesimmenses forêts, qui four-
nissaient aux Romains les éléments de
leurs flottes. Ces forêts se rattachent à
celles de la Bithynie, et forment la ré-
gion appelée Agatch denisi, la mer des
arbres, qui se prolonge jusqu’à l’O-
lympe.
Quand on a franchi l’Halys, le che-
min est très-praticable le long de la côte,
qui est bordée de collines et par con-
séquent exempte de marécages. La petite
ville de Zalecus ou Zaliscus était dis-
tante de deux cent dix stades de l’Halys.
Le villaged’Alatcham, situé au bord de la
mer, offre dans son voisinage un ancien
château byzantin dont les ruines sont
au milieu d’un massif épais d’arbres et
débroussaillés; cetendroitindique sans
doute l’emplacement de Zalecus. Entre
cette petite ville et Sinope, Arrien cite
les deux places de Zagora à moitié che-
min entre l’Halys et Sinope, et la ville
grecque de Carussa, dont remplace-
ment est encore indéterminé.
 
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