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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0630
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620

L’UNIVERS.

décrit très-bien ce genre d’ouvrage
quand il parle de l’exploitation de l’or :
« Ceux qui taillent ces rochers sont
suspendus à des cordes; en sorte qu’en
voyant de loin cette étrange opération,
on est tenté de croire qu’on voit des
oiseaux d’une nouvelle espèce (1). »
Le tableau que fait Strabon de la
campagne de Thémiscyre est encore
vrai de nos jours : rien n’égale la beauté
des pâturages, la richesse de la végétation
de ces plaines où l’on voit errer d’in-
nombrables troupeaux bien supérieurs,
comme race, à ceux du reste de la
contrée. Thémiscyre était à soixante
stades d’Amisus. La petite ville de
Thermeh, bâtie sur la rive gauche du
Thermodon, n’est composée que de
quelques maisons de bois avec une
mosquée et un bazar; il n’apparaît aux
alentours aucun vestige de l’ancienne
ville. Au jourd’hui ce territoire appartient
a la province de Djanik ; les voyageurs
anglais l’ont souvent comparée aux
districts les plus beaux de l'Angleterre.
Le Thermodon, séparait la province de
Gadilon de celle de Sidène ; vient en-
suite le fleuve Iris où Yechil irrnak, qui
passe pour très-poissonheux. La petite
ville de Tharchembeh est à dix-huit
kilomètres de l’embouchure du fleuve.
Le pays d’alentour est un vaste jardin
où croissent toutes les variétés des fruits
de l’Europe.
Samsoun n’occupe pas exactement
l'emplacement de l’ancienne Amisus; la
ville grecque, dont il reste quelques
vestiges, est sur un cap à trois kilomètres
au nord-ouest de la ville turque; l’an-
cien port est aujourd’hui comblé et à
peine peut-on retrouver les traces de
l’ancien môle. Amisus est une des villes
qui ont le plus souffert pendant les
guerres de Mithridate. Ce prince l’avait
agrandie et ornée de temples; mais
lorsqu’elle fut assiégée par Lucullus,
Callimaque, qui la défendait voyant, que
toute résistance était impossible fit
mettre le feu aux principaux édifices.
En vain Lucullus, maître de la place,
voulut arrêter l’incendie; les soldats
altères de pillage, mettaient eux-mêmes
le feu aux maisons, et Lucullus n’eut
qu’à déplorer la destruction totale d’une

ville qu’il aurait voulu sauver. D’après
le tableau que fait Plutarque de la des-
truction d’Amisus, on conçoit qu’on ne
pourrait y trouver aucun débris de la
ville grecque. Amisus avait été fondée
par les Milésiens lorsqu’ils occupèrent
la Cappadoce; les Athéniens y envoyè-
rent ensuite des colons sous la con-
duite d’Athéclès; elle fut ensuite an-
nexée au royaume de Pont. Sous l'empire
elle jouit d’une certaine tranquillité,
mais elle fut toujours obscurcie par le
voisinage de Sinope; cependant sous les
Comnènes de Trébizonde, Amisus
comptait comme une des principales
villes de leur empire. Dans le synec-
deme d’Hiéroclès, Amisus est comptée
au nombre des villes épiscopales de
l’Hélénopont, province détachée du Pont
Polémoniaque par l’empereur Justinien.
Sous l’empire des Seldjoukides, la ville
n’était plus connue que sous le nom de
Samsoun, qui n’est qu’une corruption
du nom d’Amisus. Les cartes pisanes
la désignent sous le nom de Simiso; la
carte catalane, sous celui de Sinuso.
Assiégée et prise parle sultan Bayazid,
Ildirim, Samsoun fut depuis ce temps
incorporée à l’empire des Osmanlis.
La baie offre aujourd’hui un médiocre
mouillage aux navires qui font le ca-
botage de la mer Noire, aussi les ba-
teaux du Bosphore ne s’v arrêtent que
pour déposer leurs marchandises et
leurs passagers.
Le docteur Schmidt a examiné en
détail les ruines de l’ancienne Amisus.
Surle sommetdela colline de l’Acropole,
il a retrouvé des restes de murailles et
détours demi-circulaires, de nombreux
fragments de marbre blanc et de terres
cuites; à une demi-lieue du rivage, il
a retrouvé les ruines d’uu temple avec
des colonnes et des bas-reliefs au milieu
d’un épaisfourrédebuissons. Le gouver-
neur de la ville avait fait transporter
dans son palais plusieurs colonnes et
des bas-reliefs (1). Arrien marque entre
Amisus et le fleuve Halys, les stations
d’Eusène, Conopéium et Naustathmus :
la première de ce-s places est encore
inconnue. Le Conopéium était un marais
qui existe encore sous le nom de Koum-
jougas, le bec de sable; c’est un petit

(i) Pline, XXXIII, ch. 4.

* (1) Rilter, Erdkunde, t. IX, p. 8o5.
 
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