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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0020

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6

INTRODUCTION.

demandé quels avaient été les noms de toutes ces villes ; j'ai
cherché surtout à comprendre pourquoi dans telle région elles
avaient été si denses, si rapprochées les unes des autres, tandis
que plus au sud ou plus au nord elles avaient été si éloignées,
si clairsemées. J'ai tenté de retrouver les raisons pour lesquelles
elles avaient été fondées ici plutôt que là, sur les pentes des
collines et non au milieu des plaines ; quels événements ou
quelles circonstances avaient présidé à leurs destinées ; com-
ment et dans quelle mesure la nature et l'industrie humaine
avaient collaboré pour en assurer la prospérité et la richesse.

Dans la description des monuments et des œuvres d'art, je
n'ai pas eu la prétention de juger la valeur technique des ingé-
nieurs, le talent des architectes, l'habileté des sculpteurs, des
peintres et des mosaïstes : dans l'archéologie, j'ai voulu étudier
l'histoire. Je me suis attaché à dégager le caractère général de
l'art africain; j'ai voulu savoir s'il présentait quelque origina-
lité ou s'il n'était qu'une imitation; si c'était un art autochtone
ou s'il avait été apporté tout entier du dehors. Enfin, j'ai tenté
de remonter jusqu'aux sources mêmes de cette activité et de dé-
terminer quelle avait été, dans cette œuvre toute matérielle, la
part de Rome et quelle avait été celle des Africains.

Je me suis proposé de peindre la vie municipale dans une
région nettement définie de l'Afrique romaine ; mais je n'ai pas
voulu faire l'histoire d'un certain nombre de cités particuliè-
res. Chaque ville m'a sans doute fourni un ou plusieurs détails
intéressants, un ou plusieurs documents d'une réelle valeur ;
mais je n'ai reconnu d'intérêt et de valeur qu'aux détails et aux
documents dont le caractère n'était pas purement et exclusive-
ment local. On me reprochera peut-être d'avoir, dans mon
étude, donné peu de place à Carthage. Je répondrai que Car-
thage avait perdu, sous l'empire, son caractère proprement afri-
cain, et qu'elle était alors une grande ville cosmopolite. La po-
pulation qui en remplissait les rues ne ressemblait guère aux
paisibles habitants des petites cités africaines ; la vie munici-
pale de Carthage, aux trois premiers siècles de l'ère chrétienne,
ne saurait être prise pour le type de la vie municipale en
Afrique.

Si parmi les villes je ne me suis pas borné à étudier les plus
importantes ou les plus fameuses, de même dans l'intérieur des
cités j'ai essayé d'accorder une égale attention à toutes les
classes sociales. Les prêtres, les magistrats, les citoyens assez
riches pour ériger des statues et pour élever des monuments
 
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