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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0030

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16 LES CITES ROMAINES DE LA TUNISIE.

Leptis magna (Lebda) existaient avant que les Romains ne de-
vinssent les maîtres de l'Afrique; Thamugas (Timgad) a été
construite par eux. Bulla regia (Hammam Darradji), Thignica
(Aïn Tounga), Thysdrus (El Djem) n'ont pas été occupées sous le
haut empire par des garnisons romaines; Mascula (Khenchela),
Lambaesis (Lambèse), Diana (Aïn Zana), Sitifis (Sétif), Auzia
(Aumale), et bien d'autres cités sont nées et se sont développées
autour des camps de la légion et de ses détachements. Il serait
donc téméraire de vouloir embrasser d'un seul et même regard
l'histoire de toutes ces villes, dont les unes ont été véritable-
ment fondées par Rome, et dont les autres ont été simplement
transformées et assimilées par elle. Je ne veux m'occuper ici
que de cette dernière catégorie; je tiens à ne pas sortir de la
région dans laquelle la colonisation romaine a été presque
exclusivement pacifique.

Quelle est cette région ? Quelles en sont les frontières natu-
relles? Est-il possible de considérer comme telles les limites
administratives de la province d'Afrique proprement dite, de
l'Africa?

Aux deux premiers siècles de l'empire, on comprenait sous le
nom général (VAfrica le pays que Carthage avait jadis possédé
et la plus grande partie de l'ancien royaume numide, c/est-à-
dire VAfrica vêtus, qui avait été organisée en 146 avant J.-C, et
VAfrica nova, créée par César après sa victoire sur les Pom-
péiens d'Afrique et sur leur allié, Juba Ier. Ces deux provinces, *
qui avaient souffert des guerres civiles, avaient été définitive-
ment réunies en une seule et même circonscription administra-
tive par Octave, au plus tard en l'année 25 av. J.-G. (1). La pro-
vince d'Afrique s'étendit alors, sur la côte de la Méditerranée,
depuis l'embouchure du fleuve Ampsaga (aujourd'hui l'O. el
Kébir, qui se jette entre Djidjelli et Philippeville), jusqu'au
fond de la grande Syrte. Vers le sud, elle n'eut bientôt d'autre
limite que le désert lui-même. Il a été possible de déterminer
avec une précision suffisante le tracé de la frontière entre
l'Afrique et la province de Maurétanie césarienne créée sous
Caligula en 39 ap. J.-G. Elle remontait le fleuve Ampsaga pen-
dant une partie de son cours, s'infléchissait vers l'ouest, pas-

(1) Je n'ai pas à traiter ici la question si controversée de la reconstitution
éphémère du royaume de Numidie au profit de Juba II. Voir à ce sujet
Pallu de Lessert, Fastes de la Numidie, p. 13-15, où sont exposées les diver-
ses opinions émises, avec une bibliographie assez complète de la question.
 
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