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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0031

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l'afrtque romaine d'auguste a dioclétien. 17

sait entre Guicul (Djemila) et Novar (Sillègue), laissait Sitifis à
l'ouest et Zarai (Zraya) à l'est, touchait l'extrémité orientale du
Chott el Hodna, et de là se dirigeait vers le sud-ouest à travers
des régions peu colonisées (1). Entre cette frontière et la fron-
tière de la Cyrénaïque se trouvaient groupés en une seule et
même province les pays qui forment aujourd'hui presque tout le
département français de Gonstantine, la Tunisie et la côte occi-
dentale de la Tripolitaine.

Or il est évident que ce vaste territoire ne présentait pas
partout la même physionomie. Le rivage des Syrtes, l'ancien
empire de Garthage et les districts les plus orientaux de la Nu-
midie furent de bonne heure pacifiés : la dernière insurrection
qui ait menacé, dans cette partie de la province, non pas la do-
mination romaine, mais la sécurité des habitants, est celle de
Tacfarinas (17-24 ap. J.-C.). Ce ne fut point là un soulèvement
des indigènes : Tacfarinas n'était qu'un chef audacieux de ban-
des pillardes recrutées surtout parmi les populations nomades
du désert.

Au contraire, dans toutes les régions voisines du massif de
l'Aurès, l'occupation romaine fut surtout militaire : le quartier-
'général de la légion IIP Auguste, qui avait été d'abord établi
à Theveste (Tébessa), fut au deuxième siècle transporté plus à
l'ouest, d'abord à Mascula, puis à Lambaesis; des détachements
[vexillationes] furent chargés de surveiller tout le pays (2). Plu-
sieurs villes se fondèrent autour des camps romains ; d'autres
furent peuplées de vétérans ; partout la colonisation romaine se
fit sous la protection des aigles légionnaires.

La province d'Afrique se trouva donc naturellement divisée
en deux contrées tout à fait différentes. Il est possible, comme
Tacite et Dion Cassius l'ont rapporté, que Galigula n'ait obéi
qu'à des sentiments de jalousie personnelle, lorsqu'en 37 ou
39 il enleva au proconsul d'Afrique le commandement de la lé-
gion IIIe Auguste; mais, dès cette époque, l'état du pays suffi-
sait amplement à justifier cette réforme administrative, et il
était naturel de distinguer, dans cette province unique, un ter-
ritoire pacifié et une zone de combat.

Le gouvernement de l'Afrique fut donc partagé entre le pro-
consul qui siégeait à Garthage et le légat propréteur, comman-
dant de la légion ; mais géographiquement la province ne fut

(1) Cat, Essai sur la province de Maurétanie Césarienne, p. 2 et 3.

(2) R. Cagnat, L'Armée romaine d'Afrique, p. 499 et suiv.

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