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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0063

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LA SITUATION TOPOGRAPHIQUE DES CITÉS. 49

Plusieurs de ces villes purent s'élever autour de la source
elle-même. A Bulla regia. par exemple, l'eau jaillissait, au
milieu des habitations et des monuments, à quelques mètres
au nord du théâtre et des thermes ; à Sicca Veneria, comme à
Vaga, la fontaine publique, dans laquelle l'eau était captée à sa
sortie de terre, était un des plus curieux parmi les édifices
municipaux ; les habitants d'Agbia, de Thubursicum Bure, de
Thignica pouvaient puiser directement à la source toute l'eau
dont ils avaient besoin. Dans la cité sur l'emplacement de la-
quelle se trouve aujourd'hui le village d'Ellez, ainsi qu'à The-
lepte, des bassins et des réservoirs avaient été construits pour
retenir sur place et pour emmagasiner les eaux limpides qui
coulaient de sources abondantes.

C'était là évidemment, pour les cités romaines de ce pays,
la situation topographique idéale. Grâce à quelques travaux de
captation en général assez simples et peu coûteux, le débit de
la source était régularisé et par là même augmenté ; l'eau né-
cessaire , non seulement à la consommation alimentaire des
habitants, mais encore à l'approvisionnement des bains publics
[thermae, badneae, lavacra) était assurée sans que la ville ou les
particuliers eussent à s'imposer de lourds sacrifices pécuniaires.

Et pourtant elles sont plutôt rares, les villes qui ont pu se
créer et se développer dans un site aussi favorable. Le plus
souvent, les sources étaient en dehors de la cité, parfois assez
loin ; l'eau était alors amenée par des aqueducs ou par des ca-
naux souterrains construits à grands frais. Quelquefois même
aucune fontaine ne jaillissait dans le voisinage ; il fallait rem-
placer l'eau de source absente par l'eau de pluie amassée direc-
tement dans de vastes citernes ou par feau des torrents et des
ravins, que l'on arrêtait et que Ton détournait de son cours na-
turel au moyen de barrages artificiels. Quelles sont donc les
raisons qui ont déterminé les fondateurs et les premiers habi-
tants de ces villes à s'établir ailleurs qu'autour ou à portée des
sources ?

Dans certains cas, ce fut peut-être la trop grande pente ou la
nature trop rocheuse du terrain qui empêcha de bâtir exacte-
ment autour du point d'eau des maisons et des édifices. Ce sont
là toutefois des causes essentiellement locales, qu'il serait sans

ainsi dans leur voisinage immédiat tous les matériaux nécessaires à leur
construction. Plusieurs carrières sont encore visibles aux portes des cités ;
c'est le cas pour Bulla regia, pour Assuras, pour Thugga, pour Thelepte.

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