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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0065

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LA SITUATION TOPO GRAPHIQUE DES CITÉS.

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qu'elle y créa. En quelques mots, Aristote a très nettement dé-
fini le caractère cle ces villes nouvelles. « C'est ainsi que l'Etat
de Cartilage sait se concilier l'amour du peuple. Sans cesse il
envoie dans les contrées d'alentour des colons choisis parmi ses
citoyens, à qui il assure une agréable aisance (1). » Cette poli-
tique présentait un double avantage pour l'aristocratie cartha-
ginoise : elle éloignait, au fur et à mesure que le nombre en
croissait, les pauvres et les déclassés dont la foule aurait pu,
avec le temps, devenir menaçante si elle était restée concentrée
dans les murs de la métropole ; d'autre part ces groupes de ci-
toyens, installés au milieu du pays conquis, en prenaient ma-
tériellement possession ; s'ils étaient demeurés à Carthage, ils
auraient ébranlé la puissance de l'Etat ; devenus des colons ils
représentaient, aux yeux des peuples vaincus, la cité victorieuse
et en affirmaient la prépondérance.

L'emplacement de pareilles colonies ne pouvait pas être
choisi au hasard ni à la légère ; de toute nécessité, il devait être
naturellement fortifié, à la fois contre un soulèvement des indi-
gènes et contre une incursion soudaine des tribus nomades re-
foulées vers l'ouest dans des régions encore inexplorées : de là
leur position, soit au-dessus des plaines et des vallées, soit au
débouché des gorges et des couloirs les plus importants.

Après la bataille de Thapsus, quand le royaume de Juba Ier
eut été réduit en province par le dictateur victorieux ; et sur-
tout, quelques années plus tard, lorsque Auguste eut définitive-
ment porté jusqu'à l'Ampsaga la limite occidentale des posses-
sions romaines en Afrique, les Numides, auxquels Massinissa
et ses successeurs avaient déjà inspiré le goût d'une vie moins
errante, s'attachèrent de plus en plus au sol et se constituèrent,
'au moins dans la région qui s'appelle aujourd'hui la Tunisie, en
tribus sédentaires; sous l'influence de Rome, ces tribus (gentes)
se transformèrent en cités (civitates), et les centres bâtis devin-
rent plus nombreux à l'ouest et au sud de l'ancien territoire
carthaginois. Ces villes nouvelles, dont quelques-unes reçurent
peut-être, au début de l'empire, des colonies de vétérans, ne pa-
raissent pas avoir été des postes militaires ; toutefois créées,
sous l'œil des empereurs, entre la côte orientale et le quartier
général de la légion d'Afrique, qui se trouvait alors à Theveste,

(1) Aristote, Politique, VII, 3, 5 : « toioutov 8s tivoc Tporcov Kap^Yjôovtoi tcoXi-

TSu6[ASVOt, 91X0V XSXTTQVTat TÔV Syj^OV * àel yàp TIVOCÇ SXTCSJJLTtOVTS; TOU ôyjfxou TUpôç
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