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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0069

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LA SITUATION TOPOGRAPHIQUE DES CITÉS. 55

l'eau de pluie qui tombait sur les montagnes et les coteaux
d'alentour (1). Mais la ville, dont les destinées et la prospérité
étaient liées si étroitement au marbre numidique, ne pouvait
naître et grandir qu'autour des carrières d'où ce marbre sortait
en blocs et en colonnes. Telle fut aussi l'origine du gros bourg,
dont les ruines se voient au lieu dit Bab Khalled, situé sur la
route actuelle de Tunis à Zaghouan, à 35 kilomètres environ de
Tunis (2). La petite cité de Gemellae, sur la route de Gillium à
Capsa, paraît s'être créée autour dune fabrique de poterie (3).
De même près des mines de plomb du Dj. Rsas et près des
Aquae Persianae se développèrent des agglomérations assez
considérables, dont les traces ont été retrouvées à Sidi Ben-
nour (4) et au pied du Dj. Bou Kourneïn, aux alentours du
village moderne d'Hammam el Enf (5).

Quant aux ports, auxquels un chapitre spécial sera plus loin
consacré, il est évident que le site de chacun d'entre eux fut
déterminé par la forme du rivage et par les accidents de la
côte.

La prospérité des villes industrielles et des villes maritimes
fut soumise autrefois, comme elle l'est maintenant encore, à
des conditions spéciales auxquelles il fallut tout d'abord satis-
faire. Quant aux désavantages de la situation imposée à cha-
cune d'elles, on s'efforça et presque toujours avec succès d'y
remédier.

De tous les faits que j'ai essayé d'exposer et de grouper dans
ce chapitre, ce qu'il faut retenir, ce n'est point la diversité des
détails, mais bien au contraire la loi générale qui s'en dégage :
Chacune des cités antiques de la province s'est fondée et s'est dévelop-
pée à l'endroit précis qui lui était assigné par la nature elle-même
pour remplir ses destinées. Nulle part, en effet, la nature n'a été
forcée ; nulle part ne se sont créées des cités artificielles sans
liens étroits avec le sol sur lequel elles s'élevaient. Partout la
terre et l'homme ont intimement collaboré, et cette collaboration
a été singulièrement féconde.

(1) Voir plus loin, p. 64-65.

(2) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. XIII (ann. 1893), p. 425.

(3) R. Cagnat, Explorations archéologiques et èpigraphiques en Tunisie,
fasc. III, p. 74.

(4) C. L L,, VIII, Suppl, p. 1277, nos 12413, 12416. {Bulletin des Antiqui-
tés africaines, ann. 1883, p. 201 et suiv.)

(5) Revue Archéologique, ann. 1883, 1er sem., p. 157-163; ann. 1884, 1er sem.,
p. 273-275.
 
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