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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0071

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l'alimentation en eau des cites.

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à l'autre ; elle dépendait, pour chaque cité, de sa situation topo-
graphique. Dans les villes groupées autour d'une source, il suf-
fisait de capter la source ; lorsque la source se trouvait à dis-
tance , il fallait non seulement la capter, mais en amener l'eau
jusque dans la ville ; enfin, lorsqu'aucune source ne jaillissait
dans le voisinage, il fallait ou bien recueillir l'eau de pluie, ou
bien détourner l'eau des torrents , ou bien encore creuser des
puits. Mais, que l'œuvre à accomplir fût, suivant les cas, aisée
ou difficile, quelle que fût d'ailleurs l'origine de l'eau dont les
villes étaient approvisionnées, il était en général nécessaire :

1° De trouver ou de retenir l'eau en un ou plusieurs points donnés;

2° De Vamener de ce point ou de ces points à Vendroit où elle devait
être consommée ;

3° De la livrer à la consommation soit publique, soit privée.



¥ *

Dans la nature, l'eau se rencontre aux sources, coule dans le
lit des rivières, tombe en pluie, ou reste cachée sous terre.

Si l'on veut utiliser avec profit les eaux de source, il faut les
capter, c'est-à-dire entourer le point même où la source jaillit de
constructions plus ou moins importantes ; grâce à ces travaux
artificiels, il est souvent plus facile de puiser l'eau, mais tou-
jours et surtout le débit de la source se trouve régularisé, aug-
menté, assuré. Il n'est pas rare, malheureusement, de voir au-
jourd'hui, en Tunisie, des sources presque taries à l'origine
d'aqueducs antiques dont les dimensions attestent l'importance,
et nous donnent une idée du volume d'eau fourni jadis par ces
fontaines. J'ai pu me rendre compte par moi-même d'un fait de
ce genre près de Tabarka (1) ; une observation analogue a été
faite par M. Saladin à Foum el Guelta, au nord de Sbeïtla et à
l'ouest de Djilma (2). Enfin, pour la région voisine du désert,
M. Bourde écrit : « Quand les sources ont diminué ou disparu,
c'est qu'elles sont aveuglées, comme on l'a vu à Gafsa et à Fe-
riana, où des travaux les ont restaurées (3). » Une source non
captée se perd sans profit pour personne au milieu des brous-
sailles ou dans le sable. Vienne quelqu'un qui la capte de nou-

(1) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 192.

(2) Archives des Missions scientifiques, 3e série, t. XIII, p. 63. (Saladin,
4er rapport.)

(3) p. Bourde, Rapport précité, p. 8.
 
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