Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0087

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
l'alimentation en eau des cités.

73

premiers siècles de l'ère chrétienne, par conséquent à l'époque
où le pays se romanisait. Sans doute les anciens habitants du
pays, sujets de Carthage ou des rois numides, s'étaient déjà
préoccupés de s'approvisionner d'eau potable : Utique, Carthage,
Hadrumète, Thugga, Tacape, Leptis magna étaient, avant la
conquête romaine, des cités considérables ; elles n'auraient pas
pu se développer et prospérer, si elles avaient négligé de se pro-
curer de l'eau. Mais, d'une part, les villes se sont multipliées
après Auguste et César ; il en est même qui ne se sont créées
que pendant le deuxième siècle de l'empire. D'autre part, même
dans les anciennes cités puniques, il faut se garder avec soin
d'attribuer trop vite et trop aisément certaines constructions à
l'époque préromaine. Pour citer un exemple, Ch. Tissot, décri-
vant la Carthage punique, affirmait énergiquement, il y a peu
d'années, que les grandes citernes de Bordj Djedid étaient an-
térieures à la conquête romaine (1). Or, en 1888, pendant les
travaux de restauration, on retira du béton qui formait le ra-
dier du neuvième réservoir de ces citernes un fragment de po-
terie avec estampille circulaire au nom de Flavius Aper. « Cette
marque, conclut avec raison le P. Delattre, offre un intérêt tout
particulier... Le radier des citernes étant formé d'une extré-
mité à l'autre d'un béton uniforme, cette brique fournit une
preuve précieuse pour déterminer l'origine romaine et non pu-
nique de ces vastes citernes (2). » Le grand aqueduc qui abou-
tissait aux citernes de Carthage a été, lui aussi, élevé à l'époque
romaine : c'est ce que prouvent les marques de tailleurs de
de pierre, chiffres romains, lettres ou groupes de lettres latines,
qui ont été relevés en différents points de son parcours (3). Tous
les travaux du même genre, dont un document épigraphique
permet de déterminer l'âge avec quelque précision, datent des
trois premiers siècles de l'ère chrétienne : l'aqueduc qui ali-
mentait Leptis magna fut construit sous l'empereur Hadrien
en 119 ou en 121 (4) ; c'est en 232, au temps d'Alexandre Sévère,

(1) Tissot, Géographie comparée de la province romaine d'Afrique, I,
p. 594 : « ...Elles datent certainement de l'époque punique »; p. 597 : « Le
caractère essentiellement punique de ces citernes n'est ni contestable, ni
contesté. »

(2) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. XI (ann. 1891), p. 54-55 (P.
Delattre, Marques de vases grecs et romains); — Cf. Ibid., t. XIII (ann.
1893), p. 34 (P. Delattre, Marques de vases...)

(3) C. I. L.t VIII, Suppl, 12420.

(4) C. I. L., VIII, il.
 
Annotationen